Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 31 juillet 2011

Canada – «Sweet Home, Ontario»

Enfin, le jour de quitter Santiago est arrivé. Nos effets personnels étaient prêts, tout emballé, embarqué, et nous allions les récupérer à Ottawa. Partir du Chili voulait dire quitter mes amis, mon école et tout le reste des choses qui formait ma vie quotidienne auxquelles je m’étais habitué en grandissant. Je devais quitter la ville que j’aimais tant comme si elle était ma propre ville. Lorsque ma famille et moi étions assis à l’aéroport, je me suis rendu compte que j’avais dû mémoriser les environs, les gens, les paysages comme si c’était la dernière fois que je devais être en paix avec mon pays. Je pensais à Ottawa et à la réadaptation une fois de plus. Le moment d’embarquer est arrivé avec un drôle de sentiment, comme si je quittais l’amour de ma vie. J’ai commencé à prier pour que notre vol soit annulé pendant que nous attendions le moment pour décoller, ce qui me sembla éternel. Il n’y avait rien à faire. L’avion continuait avec la routine que nous connaissons bien et celà voulait dire au-revoir, et possiblement «Adieu!». En regardant par la fenêtre de l’avion, j’avais toujours la même image du monde extérieur. La ville de Santiago devenait de plus en plus petite, la cordillère semblait me dire adieu et la seule chose qui restait dans mon esprit, c’était les souvernirs des trois dernières années.

Aéroport International Lester B. Pearson à Toronto, années 1990s.

Notre saga de l’Ontario débuta au milieu d’une magnifique saison d’été. En 1992, nous avons eu deux étés suivis dans la même année. Notre port d’entrée a été une fois de plus l’Aéroport international Pearson en passant par la routine habituelle de la douane. Les agents nous ont fait nous rappeler avec une certaine condescendance et en repentant – à chaque fois qu’ils avaient l’opportunité: «Une fois que vous êtes renters dans la juridiction, il n’est plus question d’en avoir des privilèges diplomatiques». Le chapître de Toronto de me réunir à nouveau avec le Clan Bickford emportait tous ces commentaires sans faire attention. Une fois de plus, nous étions les invités chez mon oncle John et ma tante Amy dans une très jolie maison à Etobicoke, à un saut de l’aéroport. Le genre d’accueil qui aidait bien souvent à ne pas trop y penser à mes inquiétudes du retour au Canada. J’ai toujours considéré mon oncle John comme mon père canadien et ma tante Amy comme ma maman canadienne. Ils ont toujours été les deux premiers visages que je reconnaissais dès que j’arrivais sur le sol canadien. C’était un sentiment très semblable, vis-à-vis ma tante Annie et mon oncle Fernando, du côté de ma mère, dont je vous en parlerai avec plus de détails dans un avenir pas trop lointain. Il y avait aussi une chose de plus qui a l’air étrange mais que malgré tout contribuait à me faire sentir chez moi parmi eux. Leur maison avait toujours une odeur rafraîchissante dont je n’arrive pas à la décrire avec précision. Si la propreté a une odeur, c’est bien ça!

Notre séjour n’était pas plein d’activités mais très amusant. Nous nous assoyions au tour du salon pour ajouter des blagues à notre répertoire et écouter mon papa et son frère raconter des histoires de leur enfance quand ils ont vécu dans les provinces Maritimes. J’arrivais à comprendre leurs anecdotes avec un peu de difficulté car les deux sont nés au Royaume-Uni et ont immigré à l’Est du Canada. Ils sont passés d’une ville passionnante à une autre après un certain nombre d’années et dans chacune il existait toujours une partie qui attirait l’attention. Je suis sûr qu’à l’époque dans ce mode de vie, les risques socio-politiques n’étaient pas nombreux comme de nos jours, par contre le fait de vivre dans des endroits peu peuplés était de toute façon un défi. Les villes et les villages en Angleterre semblaient isolés, mais en même temps on ne peut pas comparer les distances avec celles du Canada. Une fois que l’on a vécu longtemps dans le Grand Nord Blanc, on dirait que conduire 500km ce n’est rien du tout. En outre, notre confrère impérial a un système de transport bien meilleur, dû à leur dense population, quelque chose que nous n’avons pas ici au Canada. La plupart des gens chez nous, pour aller du point A au point B. nous utilisons l’invention préférée de Henry Ford, ce qui m’amène au sujet le plus important de notre ordre du jour: la nouvelle voiture familiale.

L’objectif principal de mon papa était d’acheter une nouvelle voiture avant de quitter la grande ville polluée, en prenant l’autoroute 401 pour aller vers l’Est. Nous avons parcouru quelques concessionaires à la recherche d’une fougonnette ou d’une break. J’allais pour l’idée de la fourgonnette, en particulier les grandes, du genre de l’Aerostar. Comme passager, dans l’Aerostar, j’avais impression d’être dans un salon mobile. Je l’ai vraiment constaté au moment de la conduire pour la tester. Quel monstre! Mon papa n’arrêtait pas de dire qu’il avait l’impression de conduire un camion. J’étais si content dans l’Aerostar et je suis sûr que j’ai dû bombarder mon père avec tous les avantages à l’égard de cet achat, évidemment sans penser au prix. Après tout, pourquoi je devais m’inquiéter au prix si je n’avais jamais rien acheté de ma vie. Cette fourgonnette ne représentait pas la même valeur pour chacun de nous. L’agent du concessionaire avait déjà réussi à me vendre cet excellent véhicule. Mon papa n’était pas convaincu, principalement parce qu’il se demandait si une voiture de cette grandeur allait tenir dans le garage à Ottawa. Une fois de plus, en tant qu’enfant, cela ne représentait pas un problème. Après tout, c’était l’Aerostar! La réponse aux inquiétudes de mon père commença une fois que nous étions de retour dans la salle d’exposition chez Chrysler à Islington. La Plymouth Voyager SE 1992. L’intérieur n’avait pas l’air à une salle de conférence. Une grande déception!. L’idée d’avoir des sièges amovibles lui a beaucoup plu, à l’époque elle avait un look futuriste. Plus tard, il a disparu derrière un gros tas de papiers pour faire l’achat, pendant ce temps nous patientions pour aller chez mon oncle John dans notre nouvelle voyager bleu ciel (à ne pas confondre avec le bleu Maui). Je ne savais pas qu’il fallait attendre pour en fait pouvoir prendre possession de notre fourgonnette que nous venions d’acheter. Je l’ai aimée, mais ce n’était pas l’Aerostar.

Une photo d'une fourgonnette Plymouth Voyager

Le voyage inaugural de notre Plymouth Voyager a été à Kingston, pour être précis à Amherstview. Maintenant, nous envahissions la maison de mon grand-père pendant quelques semaines en causant toutes sortes de chaos… En fait, nous avons passé la plupart du temps à regarder des films, jouer à des jeux de société, et le dimanche nous sommes allés à la messe. William «Bill» Bickford (mon grand-père) été une célébrité,/un superhéro: un Sensei de l’Aikido tous les soirs pendant les jours de semaine, et Ministre de l’Église unie du Canada les fins de semaine. Depuis le décès de Granny, il a sûrement investi plus d’énergie et une grande partie de temps hors de chez lui. Il avait tout ce qu’il fallait pour amuser ces petits-enfants. Brian et moi avons découvert le grand monde de la télévision par satellite, lequel était tout recent, ainsi que les jeux d’ordinateur pendant que nos parents prenaient soin de quelques affaires à Ottawa. Ils devaient rencontrer l’agent immobilier pour signer des documents afin de pouvoir emménager dans notre nouvelle maison le plus rapidement possible. Dès que mes parents auraient réussi à avoir les clés en question pour la maison, nos vies pourraient recommencer. Une nouvelle époque à Ottawa, une ville dont je ne gardais pas trop de souvenirs après avoir vécu au Venezuela et au Chili. Nous étions revenus à la capital de la nation juste brièvement lors d’un de nos voyages d’hiver quand nous étions au Chili car mes parents voulaient acheter une maison, éventuellement ils ont présenté une offre pour la maison sur le Croissant Gillespie avec l’intention de l’acheter. Aucun de nous avez habité cette maison, cependant c’était une belle maison. Mes parents ont pensé que c’était une très bon achat, spécialement parce qu’elle était toujours dans le quartier de Hunt Club au Sud d’Ottawa comme ça Brian et moi pourrions l’identifier et avoir un sens d’appartenance. À partir de ce moment Ottawa est devenue notre point de repère et notre résidence permanente.

dimanche 24 juillet 2011

Souvenir de deux superbes personnes

Les grands-parents sont peut-être parmi les gens les plus précieux dans la vie des enfants. Les enfants ne peuvent pas attendre au moment de les voir, et on dirait que le temps pour se réunir de nouveau avec eux est interminable. Le simple fait d’être près d’eux, ou les cajoler affectueusement, est un comportement tout à fait naturel, en plus d’attirer leur attention à chaque minute, est l’objectif numéro un. Le temps passe trop vite et on se rend même pas compte lorsqu’ils nous accompagnent, et si l’on n’arrête pas pour regarder l’heure, le temps passe sans nous en apercevoir. Ce n’était l’exception avec mes grands-parents paternels (mieux connus dans mon petit monde comme Granny et Grandad) qui nous avions à peine eu le plaisir de jouir au cours de l’année. Ma grand-mère maternelle qui était veuve, ma Mémé, comme je vous l’ai déjà dit dans une entrée précédente de mon blogue, était la seule personne dans la famille qui venait nous visiter régulièrement pendant que nous étions en affectation à l’étranger. Je me souviens très bien dès que le mois de décembre arrivait, je commençais à compter les jours pour partir au Canada pour aller voir la famille, en particulier Granny et Grandad.


Granny et Grandad pendant un voyage en Angleterre


Après notre voyage dans la Polynésie, nous avons repris notre pélerinage habituel vers le nord gelé sans avoir ni la moindre idée de ce qui nous attendait à notre retour à Santiago. La fin de l’été dans l’hémisphère sud, naturellement présentait les sentiments mitigés de la fraîcheur de l’automne qui approchait. La fin du mois de février voulait dire que c’était le moment de se préparer pour la rentrée scolaire, remplaçant l’excès de loisirs dont j’aimais bien pour lire des livres. Je trouvais mon réconfort dans l’idée de revoir mes copains, en espérant que la nouvelle année scolaire m’apporterait des cours intéressants. Il me tardait aussi pour mon anniversaire, le 2 mars, juste deux semaines après la sonnerie de la cloche du début scolaire. J’étais vraiment content de cette année en particulier, mon anniversaire serait pendant le week-end. Néanmoins, la veille du grand jour, mon parfait monde a été secoué une fois de plus. Ma Granny avait été hospitalisée à cause d’une crise cardiaque et n’a pas été capable d’accrocher au monde que nous partagions, et  est décédée le jour de mon anniversaire. Je me souviens toujours de ce moment avec chagrin. J’ai perdu une grande personne et son souvenir me bénit avec un superbe souvenir. Elle amait beaucoup Huck Finn et préparait de délicieux desserts, elle nous servait toujours des portions énormes. Le choc a été difficile à gérer, surtout parce je ne pouvais pas être près de mon Grandad pour l’embrasser et l’appuyer, spécialement à présent qu’il était seul sans de la parenteté à proximité. En outre, parce que nous avions déjà pris notre congé annuel, nous n’avions pas les moyens pour aller aux obsèques de Granny. La distance entre le Nord et le Sud semblait encore plus grande. Nous n’avons pas pu rendre hommage à notre grand-maman et lui dire «Adieu!».

Je ne suis pas sûr de la façon dont les prochains événements se sont déroulés, mais il me semble que mon papa a eu quelque chose à voir. La perte de sa mère contribua à convaincre son père à prendre quelques jours de conge pour venir nous voir à Santiago afin de surmonter le vide que Granny avait laissé dans nos vies. Tous les quatre à partir de Santiago nous avons fait tout le possible et contribuer à ce que cette rencontre de père-fils arrive. La bonne nouvelle parmi toutes les mauvaises ce fut que Grandad viendrait nous voir au bout de l’hémisphère sud. Brian et moi étions râvis d’apprendre la nouvelle et nous allions avoir notre grand-père seulement pour nous, même si nous étions de retour à l’école. Après le cancer de ma maman, les couvre-feux au Venezuela et autres défis, nous étions capables de nous sentir à l’aise en famille et on collaborait tous ensemble. C’était une grande opportunité pour nous tous unis par la même force et la magie de la famille, d’aider mon Grandad à garder l’esprit positif. Une fois que nous avons appris la nouvelle qu’il venait nous voir, le jeu de l’attente recommeça une fois de plus, en espérant que le jour pour aller le chercher à l’aéroport arrive bientôt. Je voulais que tous mes amis sachent qu’il allait venir, en espérant qu’ils le rencontrent. Je vous promets que j’ai même dû penser à organiser une parade militaire avec mes GI Joes pour lui souhaiter la bienvenue. Par contre, mes parents probablement étaient en train de planifier les activités, les choses qu’il fallait voir et les endroits où nous allions le promener.

Enfin, le jour pour accueillir Grandad est arrivé. Nous étions les quatre présents à l’aéroport pour l’accueillir et souhaitions que chaque minute de sa visite se passe incroyablement bien pour lui. Nous voulions dortoler mon Grandad d’une façon royale comme nous l’avions toujours fait pour ma mémé. C’était merveilleux rentrer après l’école et le trouver chez nous. Nous l’avons aussi emmené à Reñaca, notre paradis personnel, où il semblait apprécier la côte du Pacifique. Une fois de plus, nous avons joué le rôle de guides avec des connaissances appronfondies sur la région. Nous avons mangé dans nos restaurants préférés, nous nous sommes promenés autour du port, et sommes allés même dans la marine chilienne  qui avait une merveilleuse collection de navires de guerre sur le front de la mer, peut-être comme une préparation à un exercice de guerre. Mon souvenir le plus cher lors de sa visite est lorsque nous étions dans la maison de plage lors d’une de nos soirées tranquilles tous ensemble. Brian et moi avions décidé de rompre le silence avec un spectacle pour l’amuser. La chance de Grandad! Au début des années 90, la chanson Black or White interprétée par Michael Jackson était populaire à travers le monde avec son incomparable aptitude de faire semblant de marcher sur la lune. Brian nous a organisé pour les cérémonies d’ouverture, et commença à faire jouer la cassette de la pièce Dangerous de Michael Jackson, ensuite nous nous sommes précipités à prendre nos places respectives. Que le spectable commence! J’ai effectué des gestes de classe universelle comme si c’était moi qui chantait et portais de grandes lunettes de soleil, mon t-shirt de Terry Fox avec un motif d’une feuille d’érable énorme et mes pantalons de jogging gris. Brian s’était habillé avec son élégant ensemble de courses en nylon noir et se déplaçait pour danser avec une aisance incroyable. Comme un oiseau libre. Il me semble qu’il existe toujours une vidéo de cet événement, quelque part dans les archives de famille et j’espère avoir l’opportunité de la partager avec vous à un moment donné dans ce blog avant que ces séquences inestimables soient perdues dans le temps. Les acteurs Bickford avaient un talent incroyable, mon Grandad avait même fait voir la video à toute la famille au Canada. Quel honneur! Maintenant, je sais ce que les 5 Jackson ont dû ressentir à la grande époque.

Grandad et nous au vieux port de Valparaiso

Un fois que mon Grandad était de retour chez lui, au Canada, la réalité se remetta en place. À partir de ce moment, à chaque fois que j’allais revoir mon Grandad, Granny ne serait plus là. En fait, les dernières fois que j’ai été chez lui à Amherstview – pour se qui ne connaisse pas bien la région, c’est une banlieue de Kingston en Ontario – Je ne me suis jamais habitué à ne plus voir ma Granny. Il n’existe pas de tombeau ni de mausolée où elle est enterrée. Grandad a fait la propagation de ses cendres dans l’arrière jardin de la maison. Possiblement, c’était en ayant en tête l’idée que de cette façon elle serait toujours avec lui, mais lorsqu’il a fallu vendre la propriété dans l’année 2000, j’ai senti comme si Granny avait été vendue avec. Mon pépé (mon grand-père maternel) est décédé quand j’avais à peine trois ans et à présent ma Granny à  l’âge d’onze ans.  Ce fut impossible pour moi de dire ou penser que ceci était quelque chose de normal dans la vie et que l’horloge arrête quand il faut. En fait, c’était tout le contraire. J’ai estimé que j’avais été volé en n’ayant plus ces personnes spéciales. Quant à mon pépé, le fait de ne pas me rappeler très bien de lui m’attriste. Peut-être c’était l’âge, le fait que nous n’habitions pas près, ou bien mon âge et être bousculé constamment par de grands changements. J’ai développé une mentalité qui s’adapte à de pertes personnels tragiques, convaincu qu’il est absolument important de se souvenir des bons moments passes avec ces personnes chéries. Aussi longtemps que leur souvenir prévalle, ils nous accompagnent toujours dans la vie. J’aime penser de cette façon lorsque je me fixe à un objectif, c’est grâce à leur pensée positive, puisqu’ils sont mes anges gardiens qui veillent sur moi.

dimanche 17 juillet 2011

Comment redevenir Canadien


Quand nous sommes revenus au Chili, après nos vacances de Noël et du Jour de l’An, juste quelques mois avant notre sixième anniversaire d’avoir quitté Ottawa. En tant qu’enfant, la notion de temps, prend une importance différente, à celle que nous avons à l’âge adulte. Le Canada était resté dans le passé, Au bout de deux ans et demi, à l’œil non averti, mon frère et moi étions devenus Chiliens. Le processus d’adaptation a été tout un succès, nous avons appris à partager nos passe-temps, notre passion pour la cuisine, nos expressions ainsi que nos préoccuptations socio-politiques qui  étaient les mêmes que celles des gens du pays. Nous n’étions plus des étrangers canadiens provenant du Venezuela. Mes parents étaient fiers du résultat en général de comment nous étions devenus à l’aise avec tous les aspects de nos vies en transit. Ils partageaient cependant une préoccupation qui finirait par nous affecter, c’était notre départ dans avenir pas trop lointain et qui était inévitable. La crainte a interrompu une fois de plus notre stabilité et notre sentiment d’appartenance et avec la possibilité de répercussions entraînées par une nouvelle transition en espérant ne pas être trop négatives sur leurs enfants. Certains enfants diplomatiques ne peuvent pas gérer des changements dramatiques de façon positive, une fois qu’ils atteignent un certain âge et se rendent compte de la valeur de leur stabilité, un paramètre important dans la programmation opérationnelle d’un enfant. Être Canadien était, en fait, un concept étranger pour mon frère et moi qui possédions une compréhension superficielle de notre pays.

Maman, Brian et moi à Salto Laja

Le Canada a toujours joué un rôle majeur en termes de mon identité et celui-ci était un synonyme de «chez nous». J’étais «le Canadien» à l’école. Chez nous,  d’habitude signifie l’endroit où l’on revient après l’école, le travail ou bien après avoir passé du temps avec les amis. Je n’avais pas vécu chez moi (dans mon pays), en fait, depuis presque six ans, assez comme pour avoir oublié comment était la vie à Ottawa dans la banlieue. Nous allions tous les ans voir la famille dans l’Ontario, pendant la période des vacances. Toronto a généralement servi comme point d’entrée, suivi par un court séjour chez mon oncle John et ma tante Amy à Étobicoke. Ce fut toujours un moment spécial pour moi de renouer les relations avec eux, puisque maintenant je commençais à les associer avec le Canada. La magie du Noël blanc a encore contribué à un sentiment de vivre dans un rêve. Dans ma perspective, le Canada était pour passer du temps avec mon oncle John et ma tante Amy. J’aimais traverser les portes automatiques de l’aéroport, après avoir passé les douanes et l’immigration, j’avais hâte de voir mon oncle qui était venu nous chercher. Mes grands-parents habitaient Kingston, à environ trois heures de distance de Toronto vers le nord. La route pour arriver chez eux semblait éternelle mais cela vallait bien la peine. Pour la Noël, généralement, nous nous réunissions chez ma tante Margaret et mon oncle Rick à Grimsby, à environ une heure au sud de Toronto. C’était l’occasion annuelle pour revoir nos cousins Emily, Stef et Katie, et passer du temps avec eux. Ils étaient plus jeunes que nous, mais l’écart d’âge n’a jamais été un obstacle pour jouer ensemble et faire partie de la famille. Nous étions toujours prêts pour cette occasion de célébrer tous ensemble les fêtes de fin d’année avec la dinde la plus grande dans le marché. Je me souviens toujours du goût savoureux de la dinde rôtie au four, la farce, les pommes de terre et la sauce qui l’accompagnait. J’ai toujours aimé ce goût unique et délicieux, mais le fait d’être tous réunis pour la saison des fêtes donnait encore un bien meilleur goût au repas.

Le contact plus frequent avec mon pays a été à travers les événements organisés par la communauté canadienne, où les enfants, nous étions invités ainsi que les visites que nous faisions de temps en temps à l’Ambassade, celle-ci était située sur l’avenue Bernardo O’Higgins et la rue Ahumada. Ma maman nous emmenait à l’Ambassade quand Brian et moi étions en congé de l’école, nous allions voir mon papa au bureau, quelque chose que nous attendions toujours avec impatience. Il y avait de bons endroits pour manger à Santiago. Chaque fois que nous sommes allés à son lieu de travail, notre presence a été reconnue et nous avons été accueillis dans un environnement courtois. Les collègues de mon père qui se rendaient compte que nous étions là venaient toujours nous dire bonjour et nous demandaient en même temps comment allait l’école. Ils étaient tous des gens charmants, ils faisaient partie de notre famille à l’étranger. Le patron de mon père, l’Ambassadeur Michael Mace, était un homme extrêmement courtois, lui et son épouse ont développé une solide relation avec mes parents tout au long de notre affectation. Ils nous ont inclus dans beaucoup de leurs retrouvailles car notre présence les faisaient penser à leurs propres enfants quand ils avaient notre âge. Leur fils et leur fille étaient au Canada, probablement à l’université à l’époque. En dehors de ce monde, j’ai rencontré des travailleurs canadiens impliquaient dans des projets de développement, chefs d’entreprise de la Banque Scotia engagés dans des acquisitions avec Banco Sud Americano ainsi que des professionnels venus de toutes les mines du Grand Nord. J’étais fiers de voir le rôle de mes compatriotes au Chili, en particulier à travers des projets d’aide au développement pour améliorer la qualité de vie de membres défavorisés de la société. Ma maman insistait, nous étions obligés d’assister à ces événements, ce qui a permis de développer d’excellentes compétences sociales et pris conscience à un âge précoce de notre pays dans un contexte international. J’avoue que cette façon d’avoir été élevé est un excellent avantage, on ne peut pas apprendre ces compétences dans une classe où les sujets sont restraints à des discussions théoriques. Brian et moi avons reçu très jeunes un diplôme en sciences sociales et un MBA à travers de cette belle expérience ce qui est un atout à notre formation.

Un week-end calme d’été, peu après notre aventure polynésienne. Brian et moi avons été appelés pour venir dans la salle familiale lorsque nous étions en train de jouer dehors dans le jardin. Mon papa était assis sur le divan devant la télévision et ma première réaction a été de me demander quel film nous allions regarder ensemble cette fois…Mes parents avaient décidé qu’il était important d’enrichir nos connaissances sur le Canada, puisque le programme de l’école ne comprenait même pas l’essentiel. Ils pensaient également à la façon dont ils pouvaient  nous aider une fois de plus à cette nouvelle transition. Je ne suis pas sûr ce que mon frère a pensé, mais je ne pouvais pas imaginer que devions quitter Santiago. Mon papa nous a aussi apporté un grand livre qu’il avait trouvé parmi ses disques LP et commença à nous expliquer le contenu. Je me rappelle que le livre avait beaucoup d’images, on aurait dit une encyclopédie mais avec beaucoup plus d’illustrations. Ce qui était particulièrement important pour moi, spécialement parce que j’avais eu plusieurs années d’immersion vis-à-vis la langue, de plus je n’avais jamais écrit ni lu l’anglais à ce point tournant dans ma vie. Il y avait de nombreuses descriptions de certains moments clés dans l’histoire du Canada. Les événements y compris furent:  la découverte de Terre-Neuve par les Vikings, les premiers explorateurs européens, colons français et anglais, grandes batailles comme la guerre de 1812 et mon sujet préféré les drapeaux de chaque province, avec leur capitale respective. Au bout de quelques week-ends comme ceux-ci, nous avions acquis suffisamment de connaissances comme pour passer un examen de citoyenneté avec des couleurs battants, si se fut le cas. Ceci a été super intéressant pour moi et très motivant pour apprendre plus au sujet de mon pays.

La famille Bickford visite un projet de dévelopment au sud du Chili

Il peut être une tâche difficile pour les parents vivant à l’étranger en affectation de créer un environnement stable à long terme pour leurs enfants. Les enfants ont une certaine tendance à devenir auto-impliqués et dépendre d’un environnement plus familier qui les fassent sentir confortables. Les enfants sont des enfants. Les changements sont  souvent accompagnés d’un sentiment de crainte effroyable en raison du chemin inconnu à parcourir. Comme ils ont l’expérience de nouveaux événements d’une façon quotidienne, une refonte de la vie peut être effrayante et dans certains cas traumatisante.Certains enfants expatriés dont j’ai rencontré plusieurs en parcourant ce sentier, deviennent aigris, et même moi, quand nous sommes rentrés à Ottawa après notre affectation à Brasilia, je m’étais déclaré en grève. Il est difficile de s’adapter à un nouvel environnement spécialement lorsqu’on habite dans un endroit et le lendemain sans y penser pourrait devenir une différente histoire. Même le passé, le Venezuela, semblait être très lointain. J’aimais la diversité, connaître des différentes cultures, des langues, des traditions, des habitudes, et je répondais toujours à toutes ces différences enrichissantes avec beaucoup de respect. J’ai aussi apprécié mon sens d’appartenance. Mes parents ont réussi à faire un excellent travail en voulant être sûrs de notre adaptation en nous entourant d’affection et d’appui. Je savais que j’étais Canadien mais j’avais développé une identité fortement chilienne, me menant à croire que le Chili était mon pays de permanence. Si tout va bien, pourquoi faut-il changer? L’idée de quitter le pays me semblait ridicule et n’arrivais pas à comprendre. Même si on nous avait dit à Brian et moi que nous reviendrions à Ottawa un jour, il y avait un sentiment aigre-doux de voir arriver une fois de plus la fin d’un autre chapitre.

dimanche 10 juillet 2011

La Nouvelle Zélande – Au delà d’Auckland

À l’extérieur d’Auckland, la campagne me faisait beaucoup penser à celle de l’Ontario. Lorsque j’étais assis derrière dans la voiture, la route devant nous était très semblable à la 401 entre Ottawa et Toronto avec des arbres, de l’herbe et de temps en temps une ou deux maisons un peu bizarres comme seule distraction. La seule chose qu’on pouvait voir comme passager, c’était la nature dans sa plus pure forme, même voir du traffic était rare. Nous avons eu de la chance, nous avons eu une journée ensoleillée. Un changement de bienvenue, pas comme la pluie toute fine que nous avons eu dans la région sud du Pacifique que nous avons dû endurer pendant presque tout le voyage. Le climat était très agréable puisque c’était le début de l’été dans l’hémisphère sud. Il était comme celui de Santiago, en d’autres mots, suffisamment chaud pour porter des t-shirts pendant la journée. Au long du chemin, il y avait des centres de service ou bien plusieurs endroits pour s’arrêter, faire une pause ou pique-niquer. Les postes d’essence étaient situés  principalement dans les villages que nous passions au long du chemin et tous affichaient  des noms dans leur propre langue autochtone. De temps en temps, nous traversions des régions urbaines avec des noms qui nous étaient familiers à cause de nos voyages dans l’Ontario, comme ceux des villes de Hamilton et Cambridge. Combien de pays ou de régions, y a-t-il où la langue prédominante est l’anglais et des villes portent les noms de Hamilton, Cambridge ou Kingston? Il me semble que les colonisateurs ont décidé d’établir cette norme pour lutter contre la nostalgie de leur propre pays. Après tout, c’était un long voyage pour retourner dans les Îles Britanniques à partir de cet endroit du monde. Au bout de quelques minutes dans le sud de Cambridge en Nouvelle Zélande, nous sommes arrivés à notre premier point de repère: The Waitomo Glowworm Caves (les Caves Waitomo des vers luisants).

Les vers luisants à l'intérieur des grottes

Il nous avons mis à peu près deux et demie de route pour nous rendre à Waitomo. C’était absolument un fantastique paradis naturel. L’entrée aux caves était jusqu’en haut d’une colline, où se trouvait le moderne centre de visiteurs. Les billets comprenaient un tour guidé, ce qui n’était pas facultatif et ne pouvait pas être changé. L’administration du parc devait contrôler le nombre de visiteurs qui rentraient dans les caves pour protéger l’environnement à l’intérieur. Les gens expirent du gaz carbonique et comme il n’y a pas de plantes pour transformer ce gaz en oxygène, des groupes nombreux pourraient éventuellement mettre en danger l’habitat où vivent ces vers en pleine obscurité.  Le tour commençait par une entrée en descente avec un réseau de grottes calcaires formées il y a plus de 30 millions d’années. La pierre calcaire comprenait des coraux fossilés, des coquillages, des squelettes de poissons et autres organismes marins. Les stalactites et les stalagmites sont des formations provenant de l’eau qui coule du plafond ou bien au long des murs en laissant des dépôts. Ces décorations des caves prennent des millions d’années pour se former et fournir une lueur incroyable lorsqu’elles rentrent en contact avec la lumière à l’intérieur. Le nom de cathédrale a été donné à cette partie. Ensuite, nous nous sommes embarqués dans un petit bateau pour la deuxième partie du tour. Pendant que nous étions en rang, le guide nous a donné des consignes à suivre, il fallait être sage, ne pas faire de bruit et s’abstenir de prendre des photos. Nous allions voir les vers luisants et n’importe quel bruit ou bien le flash de l’appareil de photos pouvaient les effrayer fatalement. Je me souviens que mon père a dit à Brian et moi: «Je me demande que se passerait-il si quelqu’un pétait?». Après ce commentaire, c’était difficile pour Brian et moi de rester sage mais nous avons quand même réussi. Les vers luisants étaient incroyables! On aurait dit des rubans de fête qui pendaient du plafond et brillaient en éclairant toute la cave.



Après nous nous sommes dirigés vers l’est pour aller jusqu’au village de Rotorua sur la Baie de Plenty, une heure et demie de parcours. tout au début des années 1880, cette région est passée par une étape de transformation pour devenir une destination de spa, en attirant tous les visiteurs qui viennent séjourner sur l’île. Ce lieu se trouve en plein milieu de l’Île Nord, ce qui veut dire qu’il est également très facile d’accès pour les Neo-Zélandais qui habitent dans les banlieues urbaines d’Auckland, de Hamilton et de Wellington. L’industrie du tourisme est toujours la plus grande source d’emploi dans ce district urbain, attirant des visiteurs qui viennent de très loin ayant un grand intérêt à l’activité géothermale de la région, en particulier les nombreux geysers ainsi que les piscines de boue bouillante. Les visiteurs peuvent mettre les pieds juste dans certaines de ces piscines, où le corps humain peut tolérer la température. Ces organismes d’eau peuvent devenir particulièrement chauds, parce que l’eau est réchauffée par des magmas au-dessous de la terre. Les geysers sont des sources d’eau ayant comme caractéristique des jets d’eau intermittente éjectée à plusieurs pieds d’hauteur dans l’air, suivie par un léger nuage de vapeur. Des conditions hydrogéologiques contribuent à leur formation ce qui est rare sur la planète et qui explique pourquoi ce phénomène n’existe pas en d’autres endroits de notre merveilleuse planète. Généralement, il y a des régions volcaniques qui se développent dans ce genre de champs ou bien, ce sont des régions susceptibles à de violents tremblements de terre. Si vous le souhaitez vous pouvez visiter le site http://www.geonet.org.nz/ où vous pouvez voir des mises à jour à la minute sur l’activité séismique, et il sera facile de voir la fréquence à laquelle les tremblements de terre ont lieu en Nouvelle-Zélande. La plus grande partie de la région est sombrée par une désagréable qui est en même temps une odeur familière au soufre – qui ressemble à l’odeur d’œufs pourris – ce qui a encouragé à appeler la ville, la Ville du soufre ou Rotten-Rua (Rua pourrie).

Whakarewarewa est une zone protégée dans la ville de Rotorua dans la région volcanique de Taupo en Nouvelle-Zélande. Des vestiges de la forteresse des Māoris existent toujours et datent des années 1300, lorsqu’elle a été occupée pour la première fois. La définition autochtone du nom est: endroit de réunion pour les parties de guerre de Wahiao. Les Māoris ont occupé la forteresse pendant plusieurs années, sans jamais la perdre à cause d’une bataille. Ils ont quitté l’endroit d’une façon pacifique avec l’idée de s’installer ailleurs à la recherche d’opportunités plus avantageuses dans de plus grandes villes. Ils maîtrissaient déjà l’activité géothermique dans leur vallée, l’utilisant comme une source de réchauffement de leurs maisons et pour cuisiner leurs repas. Le Geyser Pohutu dans la colonisation veut dire «explosion» et peut pulvériser jusqu’à une hauteur de 30 m. Le parc lui-même détient plusieurs centaines de piscines de boue, et à peu près dix geysers à explorer qui sont actifs. Des structures architecturales n’ont qu’une petite porte avec un triangle au-dessus qui mème à une maison longue. Les maisons longues servaient généralement comme hôtel de ville ou lieu de réunion où les gens se rencontraient pour des activités de la communauté.  Il n’y avait pas de spectacles ni des gens qui portaient de costumes traditionnels, ou probablement il ne les portaient pas au moment de l’année dont nous étions venus. Nous étions déçus car nous avions pensé que nous allions avoir d’autres opportunités à Whakarewarewa pour voir des démonstrations d’autres anciennes traditions et apprendre davantage sur le fier patrimoine des authoctones. Néanmoins, l’ensemble de la beauté naturelle dans toute l’île du Nord, nous a fait avoir envie de connaître Wellington et l’île du Sud. Malheureusement, nous avons été obligés de rester avec cette envie pour un autre voyage à l’avenir car nous devions déjà la Nouvelle Zélande pour retourner à notre vie quotidienne et la routine qui l’accompagne.

Maman, Brian et moi à l'entrée de Whakarewarewa

Les relations entre les colonisateurs européens et les groupes Māoris avaient subi des hauts et des bas. Comme je vous l’ai déjà mentionné sur ma dernière publication de mon blogue, ce ne fut que jusqu’au XXème siècle qu’une plus grande sensibilisation d’une identité Māori avait émergé. Les années précédentes, ils ont lutté pour leur identité pour faire participer le gouvernement fédéral à des moyens juridiques afin de protéger et d’accroître leur plus large permanence dans la société néo-zélandaise. En fait, ils ont réussi avec leurs efforts, au point qu’ils ont été incorporés à l’image nationale. Ils ont émigré de leurs colonisations d’origine vers de plus grandes municipalités rurales et villes après les guerres mondiales à la recherche de possibilities d’emploi. L’exode a contribué à l’adoption d’une culture plus métropolitaine et une déconnexion de leur traditionnel contrôle social et de leurs terres tribales. Leur niveau et la qualité de vie ont été améliorés, en leur accordant l’accès aux soins de la santé, au revenu, à l’emploi et  l’accès à l’enseignement supérieur qualifié. Les Māori participent dans tous les sphères de la culture et de la société néo-zélandaise, menant un mode de vie occidental tout en préservant leur propre culture et traditions sociales qui ont survécues à l’arrivée des Européens.

dimanche 3 juillet 2011

La Nouvelle Zélande – Les Bickford au-dessous du monde

La Nouvelle Zélande était la dernière étape de notre voyage polynésien. Après un autre long voyage – dans cette occasion traversant la ligne internationale des dates – un gentil officier des douanes nous a acceuilli à l’Aéroport internatinal d’Auckland. Nous avons été enchantés par le gentil acceuil de l’employé du gouvernemen, nous avions l’impression d’arriver à l’Aéroport Pearson à Toronto au début des années 1990. Notre homologue canadien était loin de cette mentalité, optant pour une position sur l’acceuil plus intrusive et soupçonner qu’il devait être plus acceuillant envers les détenteurs de passeports canadiens qui rentraient dans leur propre pays. Ensuite, nous sommes allés à la location de voiture, où une fois de plus le service était amical, efficace et vite. Sans nous rendre compte, du coup nous étions déjà dans le parking devant notre voiture de location, lequel allait jouer un rôle primordial tout au lond de notre voyage. Nous avons mis tous nos effets dans la voiture et nous avons pris chacun notre place habituelle. Ma maman et moi, avons ouvert les portes en arrière et nous nous sommes installés en attendant que Brian et mon père prennent les places en avant. Tout à coup, mon père s’est rendu compte qu’il était assis devant le tableau et que c’était mon frère qui avait le volant, les deux se regardèrent dans les yeux... Nous avons éclaté de rire lorsque nous nous sommes aperçu que nos amis les Kiwis avaient adopté la façon de conduire et le réglements britanniques. Peu de pays suivent cette tendance, et c’était la première fois que nous étions tombés sur quelque chose de semblable. Mon père a changé de place de suite, cette fois-ci du côté droit, il quitta le parking pour ensuite prendre l’autoroute qui nous emmerait en ville. Avant d’être sur l’autoroute, quelqu’un nous a fait signe en klaxonnant que nous étions du mauvais côté, c’était quelqu’un qui ressemblait Mick Dundee «You’re on the wrong side of the road, mate!». Mon papa réajustait le roulement et manoeuvrait nerveusement en essayant de s’intégrer à la circulation de la ville, en attendant tout le reste nous prenions notre souffle.


Maman, Brian et moi au zoo d'Auckland

Notre première journée à Auckland ce fut en principe une période d’adaptation à notre nouveau horaire vis-à-vis le grand décalage. Nous sommes arrivés à l’hôtel pour remplir la fiche, il était situé à proximité du quartier central d’affaires. Cette ville est une mine de nouvelles idées d’affaires qui mène l’économie nationale, représentant en même temps un tiers de la population. Elle abrite la plus grande concentration des Polynésiens, connu sous le nom de Maoris, une moyenne de vingt-mille parmi le 1,3 million d’habitants. La vie dans la région métropolitaine semblait paisible, les rues étaient propres et calmes, si on les comparent à d’autres villes où j’ai eu le privilege de vivre. Cela a été particulièrement utile puisque nous voulions profiter du temps au maximum afin de connaître le plus d’endroits possibles. Un grand nombre de panneaux indicateurs routiers et de parcs étaient dans les deux langues en anglais et en Maori. Le gouvernement de la Nouvelle Zélande a poussé pour une légistation afin de protéger la culture du pays en plus de leur langue dans le milieu des années 80 pour ainsi préserver la riche histoire des autochtones. Nous sommes arrivés à la Baie Hobson dans l’après-midi, à l’est du centre-ville, pour visiter Kelly Tarlton’s Underwater World, l’idée de créer cet endroit survenue d’un célèbre plongeur et explorateur marin kiwi portant le même nom. L’aquarium est adjacent à la côte et quand les visiteurs entrent ils doivent descendre un escalier roulant pour se rendre au niveau sous-marin. Une fois rendus à ce niveau, des grands tubes et des dômes en verre séparent les gens de la mer. Les personnes sont transportées debout sur des tapis roulants qui leur permettent de voir les animaux. Il n’y avait pas beaucoup d’endroits où arrêter pour admirer une exposition en particulier, mais si on souhaitait voir de nouveau la vie sauvage sous-marine, on pouvait refaire le parcours autant de fois qu’on voulait. À notre bon gré, nous l’avons fait au moins trois fois puisque nous avons beaucoup aimé la nouveauté.


La ville, elle même présentait un beau mélange de bâtiments coloniaux, comme l’ancien bâtiment du gouvernement près de Auckland University et les tours de bureaux, à l’architecture moderne. Beaucoup de centres urbains étaient semblables à ceux que l’on trouve dans les centres urbains nord-américains qui ne préservent presque pas la structure d’un souvenir d’antan et ni le désir de vivre en banlieu. Même quelques-uns des immeubles historiques sont demolis pour laisser la place au progrès. La façade du marché aux puces du Victoria Park était classique et à l’intérieur on aurait dit que c’était un moderne centre commercial. Dans cet endroit il y avait de merveilleux et intéressants souvenirs dont les touristes ne pouvaient pas trouver ailleurs. L’un de mes meilleurs souvenirs quand nous faisions les vitrines, c’est un magasin qui vendait toute sorte de souvenirs drôles. Parmi ceux-ci, il y avait un maillot de coton à manches courtes mettant en vedette une caricature d’un mouton souriant tournant le dos à l’observateur tandis qu’un flux jaune coulé pour remplir une bouteille. La capsule disait comme ça:«Australian beer» (bière australienne). J’ai alors pensé qu’il existait une certaine rivalité entre les Kiwis et les Australiens en regardant cette représentation si comique. Nous avons acheté des maillots à manches courtes plus discrets bleu marine qui portaient dessus l’inscription «New Zealand» et dessous leur drapeau national. Selon le protocole diplomatique de la mode, il vallait mieux rester sur ses gardes par rapport aux rivalités internationales et acheter un t-shirt ordinaire. Il y en avait également dans le magasin des porte-clés, des figurines, des crayons, des effaceurs, tous et chacun avec leur emblème national, l’oiseau kiwi. C’est un symbole d’identité nationale, comme le castor l’est pour les Canadiens, l’aigle à tête blanche pour les Américains, ou bien le condor pour la plupart des peuples andins. Même les restaurants MacDonald affichaient un petit oiseau kiwi jaune sous l’emblématique des arches dorés pour donner l’impression d’appartenance à la franchise. Il y avait même un kiwiburger sur le menu, le hamburger ordinaire avec un oeuf, de la betterave, de la tomate, de la laitue, du fromage, des oignons, de la sauce tomate et de la moutarde dans un pain grillé. Les ingrédients ne nous ont pas suffisamment incité à en goûter un.



Le soir nous sommes rentrés à l’hôtel. L’habitude culturel de la région était d’organiser une séance d’information pour donner la bienvenue aux clients. L’administration de l’hôtel invitait à tous ceux qui arrivaient à faire partie d’un dîner en groupe dans leur salle de conférence. Un conférencier du même hôtel faisait la céremonie d’ouverture face à un carnaval international de gens de cultures diverses, tenant un microphone dans la main. Il a brièvement expliqué ses tâches envers l’hôtel et il a passé le reste du  temps à nous parler sur sa connaissance des traditions et de l’histoire de l’endroit. Ma famille et moi avions déjà témoigné énormément l’héritage européen – en particulier l’anglais- en parcourant l’île et pas beaucoup sur la culture autochtone. Nous avons patiemment écouté notre hôte pendant que nous mangions notre dessert et ensuite il a fait l’introduction pour le spectacle du soir: un groupe d’hommes et de femmes māoris portaient leurs costumes traditionnels et de nombreux tatouages. Ils allaient danser, parmi les danses, la danse haka très renommée dans le monde (ha signifie feu et ka soufflé). C’est une position de  danse à de mouvements vigoureux, tapant du pied brusquement, accompagnés de cantiques très forts représentatifs de leurs tribus. Certains disent que l’haka était destiné à mettre à l’unisson les guerriers māoris sur le champ de bataille afin d’intimider leurs rivaux. Les expressions communes du visage comprennent: ouvrir grandement les yeux et tirer la langue autant que possible. Une partie de l’explication que nous avons eu, était que les guerriers faisaient sentir de cette  façon leurs opposants comme si les Māoris avaient envie de les manger. Je me rappelle que l’un des artistes nous a mentionné avec son accent curieux: «To us, the ugliest man is handsome» («Pour nous l’homme le plus laid est beau». Cette personne a été gâtée pour être potentiellement le plus redouté des guerriers faisant de lui le membre le plus respecté de la tribu. Des petits changements sont adaptés à cette danse traditionnelle pour donner la bienvenue aux invités, l’été, l’hiver et lors de compétitions où les All Blacks Rugby participent juste avant de commencer le match. Ils finissent le spectacle en demandant aux spectateurs, s’il y a quelqu’un qui fête son anniversaire. Ensuite, ils ont annoncé d’une façon vraiment comique qu’ils allaient chanter la chanson māori d’anniversaire, laquelle était exactement pareille à la nôtre, et même en anglais! Tous les spectateurs ont répondu avec un rire amical.


Vu panoramique du sommet de One Tree Hill


Les jours à suivre pendant notre séjour à Auckland, nous avons eu l’opportunité d’aller jusqu’au sommet de One Tree Hill, un endroit extraordinaire avec une superbe vue panoramique de la ville et ses deux ports. Cette colline avait été utilisée comme un fort stratégique (connu sur place comme ) pour que les Māoris se défendent contre les attaques pirates, leur permettant de contrôler ainsi le commerce de l’est à l’ouest. Pendant plusieurs années, la colline ne possédait qu’un seul arbre au point culminant et les autochtones le considérait comme une espèce sacrée. Eventuellement, l’arbre fut abattu par un colonisateur anglais, certains disent que dans un acte de vandalisme et d’autres dans une tentative innocente afin d’avoir du bois pour le feu. Peu importe, l’arbre fut remplacer au sommet par un obélisque où Sir John Logan Campbell, le père d’Auckland est enterré. Il symbolise son admiration envers le peuple autochtone, tout en expliquant la raison pour laquelle il y a une sculpture en bronze d’un guerrier māori placée sur le monument. Ce monument fut érigé en 1940 pour commémorer le centenaire de la signature du Traité de Waitangi. Les représentants de la Couronne britannique et les dirigeants māoris sur l’établissement d’un gouverneur britannique , reconnaissant la propriété des terres māoris et de les étendres aux droits des sujets britanniques. Il a été officiellement inauguré en 1948, le gouvernement respecta la tradition autochtone de ne pas avoir des célébrations en temps d’effusion de sang. La présence des autochtones dans la région métropolitaine semblait avoir été réduite à des noms de banlieues, principalement démontrant une position dominante d’influence britannique et européenne. Nous tenions à sortir de la ville dans les jours à suivre pour faire le tour du reste de la partie nord de l’île à la recherche du passé des tribus et leurs premiers établissements humains dans l’île.