Le choix le plus important dans la vie d’un adolescent est
celui d’une école secondaire, puisque c’est pour la première fois qu’on a le
droit de le faire. Le premier établissement où nous nous sommes addressés pour
avoir de plus amples renseignements ce fut le Lycée Franco-Péruvien, excellente
école, près de l’Avenida Primavera et l’autoroute Panamericana Sur. L’établissement
était très bien situé à environ cinq minutes de chez nous malgré la circulation
et les embouteillages du matin. Le bien révéré proviseur nous a fait le tour de
l’école et les installations, il nous a mentionné en même temps que comme nous
étions déjà grands, nous ne serions pas obligés de porter l’uniforme. Ceci fut
un soulagement, parce que nous n’avions pas porté d’uniforme pour aller à
l’école depuis 1992. Les bâtiments avaient l’air tristes et les installations
pour faire du sport étaient limitées, il y avait juste un terrain de
basket/soccer comme un genre d’ avertissement de conflit pour les
sports. Tout au plus, il est difficile de jouer au soccer et au basket de façon
simultanée. Ensuite, une fois rendus à
son bureau il nous a demandé de nous asseoir. Il a regardé nos notes et nous a
expliqué que l’école suivait le programme de l’Hémisphère Sud et comme ils
étaient rendus à la moité de l’année scolaire, nous allions être obligés de
reprendre la moitié de l’année scolaire dont nous venions de terminer à Ottawa.
Ce qui voulait dire que Brian à présent avait deux ans et demi pour finir
l’école au lieu de deux, il fallait également ajouter deux ans de plus à tout
cela pour me rendre compte de mon problème. Comme l’année scolaire finirait à
la fin de l’année c’est-àdire à Noël. Brian serait obligé attendre jusqu’au
mois de septembre pour commencer l’université. En fait, nous pouvions perdre
même plus de temps. Cela nous a laissé un goût amer.
Bibliothèque de l'école américaine |
L’école suivante était la plus fréquentée par la plupart des
enfants de l’Ambassade du Canada, Colegio Franklin D. Roosevelt. Il
s’agissait d’une école secondaire américaine, où les enfants des diplomates,
des hommes d’affaires étrangers, des personnalités politiques et l’élite du
Pérou étaient acceuillis. Le quartier semblait plus joli en comparaison avec
celui du Lycée, la propriété était immense. On aurait dit un club de golf, mais
en réalité c’était une école. L’administration avait organisé une réunion
d’orientation dans le centre des médias, le personnel avait préparé une
présentation pour les parents et les étudiants. Tout le monde était émerveillé
par la qualité de l’enseignement, celle qui permettait aux élèves de finir
leurs études secondaires avec un diplôme (ce qui semblait parfait pour nous
puisque ces études sont généralement reconnus par les Provinces canadiennes,
ainsi que le prestigieux Baccalauréat International). Les exposants se sont
concentrés sur l’esprit de camaraderie, l’honnêteté, l’intégrité et la
discipline. Ils ont également mentionné qu’un étudiant avait récemment volé un
tableau lors d’une exposition d’art dont l’école avait parrainé et que toute la
communauté avait été choquée, car c’était quelque chose qui n’était jamais
arrivé avant dans cet école. Nous étions tous fortement impressionés et je suis
sûr que tout le monde était prêt à s’inscrire leurs enfants.
Ensuite, Brian et moi avons individuellement rencontré le
directeur, M. Brian Weinrich pour une interview, celui-ci ressemblait
énormément au Dr. Frasier Crane. Je suppose que cette rencontre était pour
avoir une meilleure idée de notre personnalité. J’étais vraiment nerveux après
cette surprenante introduction et espérais être assez bon pour m’intégrer dans
cette école comme étudiant. Brian est passé avant moi et j’ai dû attendre,
entretemps je réfléchissais sur les importants traits de personnalité que je
devais signaler ainsi qu’à mon record précédent d’excellence académique. Je
n’étais pas sûr si cela serait assez. En fin de compte, Brian est sorti, mais
malheureusement je ne pouvais pas lui demander des conseils ni comment tout
s’était passé. À présent, c’était à mon tour. Il a suggéré de m’asseoir en face
de lui, de me tenir tout droit et sûr de moi-même. Je me suis concentré à la
création d’un halo au-dessus de ma tête dont tout le monde pourrait le voir. Il
m’a posé quelques questions afin de me faire sentir plus confortable, mais
malheureusement, j’étais si nerveux, que jusquà date, je ne me rappelle pas de
ce que nous avons parlé. La seule chose dont je me souviens parfaitement est
qu’une fois nous avons terminé, il a souri et a dit que j’étais un très bon gars
et tout aller bien se passer à l’école pour moi et si je sentais que cela était
bien pour moi. Il a alors lancé la balle sur mon terrain, ce qui fait que j’ai
dû dire quelque chose vraiment impressionante pour me donner ce choix. Je me
suis senti fier de moi même. Ensuite, il a ajouté que si jamais j’avais des
problèmes, sa porte restait grande ouverte pour tout le monde. Ça alors! J’ai
bien fait une bonne impression! J’ai retrouvé mon frère qui avait aussi un
grand sourir ainsi que mes parents, nous étions prêts pour fêter notre
victoire.
L’étape suivante était la rencontre avec le conseiller
académique dans son bureau, juste à côté du Centre des médias de l’immeuble. Il
serait notre arme secrète pour accomplir notre excellence scolaire. Il
s’agissait de Robert Piper, un monsieur âgé de la Nouvelle Angleterre. J’ai
estimé que j’avais l’élan de marcher jusque là pour signer l’accord de mes deux
prochaines années. Une fois de plus, après Brian, j’ai dû attendre mon tour de
discuter avec lui et de l’intégrer dans mon équipe. Nous nous sommes assis pour
parler de mon ancienne école, des cours que j’aimais, et de ma vie au Canada.
Il m’a immediate-ment dit, qu’il y avait beaucoup de Canadiens dans l’école, ce
qui allait me faire sentir chez moi. Il m’a suggéré de m’inscrire en neuvième
pour être avec des élèves de mon âge et en même temps avoir une transition plus
aisée – par rapport au Lycée je devais commencer la dixième année. Il m’a donné
le choix et j’ai suivi son conseil puisqu’il était la personne ressource.
Ensuite, nous avons passé pratiquement une demie heure en train de parler de la
NBA, du basket, et je lui ai mentionné que j’étais déçu de manquer la première
année de la franchise des Toronto Raptors. Il m’a répondu qu’il était un fan
des Celtics; alors j’ai tout compris, je savais pourquoi il avait cette
préférence vis-à-vis les Lakers. Je lui ai expliqué la merveille des Lakers et
le potentiel qu’ils avaient pour devenir les meilleurs et la ville aussi pour
avoir la place qu’ils méritaient dans la ligue. C’était juste une question de
temps.
École secondaire Franklin D. Roosevelt |
Pour racourcir l’histoire, Brian et moi avons
éventuellement choisi l’école Roosevelt parmi toutes les écoles de Lima. Nous
ne devions plus continuer à chercher. L’administration de l’école ne semblait
pas avoir d’inconvénients du fait que nous n’avions jamais étudié en anglais.
Évidemment, nous parlions anglais chez nous avec notre papa mais point final.
Nous n’avions jamais écrit la langue et avions jamais suivi des cours dans
cette langue. Je savais bien que j’allais être obligé d’étudier très fort afin
de garder ma place à l’école qui avait une excellente réputation et représenter
mon pays parmi mes camarades. Le premier jour d’école était tout près et tout
avait l’air plus compliqué que jamais. Je savais qu’il y avait d’autres élèves
qui avaient eu l’avantage d’être dans la même école pendant plusieurs années et
qu’il était possible que j’allais être obligé de trouver ma place parmi eux. Je
n’avais aucune idée à quoi m’attendre quant à mes camarades de classe car je
n’avais pas encore eu de rapport avec des enfants de mon âge au Pérou. Malgré
tout, je me sentais sûr d’avoir fait le bon choix à Roosevelt et le fait
d’avoir mon frère là, je savais que nous comptions l’un sur l’autre et ainsi
former un lien plus solide. Les garçons Bickford avaient toujours réussi dans
le passé et ceci représentait tout simplement un autre défi à surmonter.