Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 25 mars 2012

Chemin vers l'éducation post-secondaire


Certainement, la décision la plus difficile d'un étudiant en secondaire est le choix d'une université. À l'école Roosevelet, nous avions la chance d'avoir sur place des foires pour les études post-secondaires oú des universités reconnues des États-Unis et du Royaume Uni y participaient pour engager les étudiants. Pendant le temps que j'ai passé dans cette école, les universités canadiennes n'avaient jamais été venues pour faire leur recrutement. Ceci fut une priorité pour moi étant donné que j'étais Canadien, et que mon frère était déjà retourné chez nous pour poursuivre ses études à University of Western Ontario à London. Je savais que je voulais être près de ma famille et dans ma propre province, même si University of British Columbia et celle de McGill étaient parmi mes préferées pour y poursuivre mon éducation. Le fait d'aller étudier aux États-Unis était hors question en raison des frais scolaires excessivement élevés, ainsi que le potentiel de finir avec une énorme dette si jamais je prenais cette décision. Les universités canadiennes sont pourvues de fonds publics ce qui veut dire que l'accès à cette éducation est souvent plus facile pour la population.
Nous avons tous besoin d'un peu d'éducation

Ma plus grande inquiètude pour prendre une décision pareille à l'âge de 16 ou 17 ans, ce fut le manque de soutien en général. Mon conseiller du secondaire, M. Robert Piper, était une bonne personne, mais malheureusement il était d'une génération bien différente. Il conseilla que l'unviversité n'était pas pour tout le monde. La majorité de ses cibles ne finirent même pas l'école secondaire, ceci n’était pas un possibilité dans ma génération. J'avais une idée très claire dans ma tête, je voulais étudier les sciences politiques pour ensuite travailler pour la fonction publique canadienne, souhaitant poursuivre une longue carrière comme analyste/rechercheur politique. J'avais acquis une grande admiration pour mon père, ainsi que pour ses collègues et le travail qu'ils faisaient pour le Canada. Un grand nombre de compatriotes au Canada, ne reconnaissaient pas le niveau de sacrifice ni la façon dont ils dévouaient leur vie au travail sans attendre rien de retour. Malgrè tout, cela ne me découragea pas, car le fait de travailler pour mon pays qui m'a tellement offert, représentait un grand honneur pour moi
Possiblement, le fait que je faisais partie de la population d'expatriés - bien que je m'endoute que ceci fut le cas - mais il n'y avait absolument pas de conseils dans le processus. Le concept derrière tout cela fut que, si vous vous appliquez, vous pouvez faire n'importe quoi que vous voulez vraiment accomplir. Celle-ci est une parfaite stratégie si vous vous retrouvez dans une situation oú vous pouvez influencer tout votre entourage - ce n'est pas la façon dont le monde marche. Rendu à ce point, j'aurais bien aimé passer un test d'aptitudes pour mettre l'accent sur mes habiletés, mes intérêts et en même temps apprendre quelles seraient les exigences dans le marché du travail au bout de quatre ou cinq ans. Ce n'est pas tout le monde qui peut devenir un grand juge dans la court suprème, un chef excecutif d'une banque internationale, un président d'une commission médicale ou Premier ministre. Un grand nombre de systèmes d'éducation semblent prendre les étudiants par la main et du coup cette main ferme les lâchent. Les jeunes étudiants sont repoussés et on leur fait comprendre qu'ils doivent se débrouiller tous seuls et doivent prendre leurs propres décisions. Les maîtres de leur propre destin, pour dire ainsi. Il n'existe pas de transition facile, encore moins dans les systèmes d'éducation nord-américains.
Le guide MacLean's aux universités canadiennes fut un facteur principal pour décider dans quelles universités je souhaitais poser ma candidature. À l'époque ce fut un grand outil de resources, démontrant la place de chacunes de nos prestigieuses universités selon la province, la faculté, les notes, les bourses, l'effectif et autres facteurs importants. Par la suite, j'ai créé une petite liste de quatres écoles fondée selon le critère établi par le OUAC (Ontario University Application Centre). C'est une excellente introduction au merveilleux monde de la longue et complexe bureaucratie canadienne. Nous sommes tous nés pour être comptables. Mes quatre choix enfin furent Carleton University et l'Université d'Ottawa, toutes les deux dans la capitale, Trent University et University of Western Ontario. Je ne m'endoute pas que vous pouvez deviner grosso modo - et probablement vous ne vous trompez pas - pourquoi j'ai choisi cette dernière, après avoir lu les articles précédents de mon blog. L'Ambassade du Canada avait aussi de l'information, cependant elle n'était pas récente. Je n'ai aucun doute qu'un grand nombre de mes paires ont dû faire face aux mêmes défis lors de prendre une décision.
L'évolution du formulaire OUAC
Étant donné, que la plupart de mes copains étaient d'origine internationale, nous savions très bien que le prochain pas à suivre était de nous séparer comme groupe. Il est probable que c'était la raison pour laquelle nous évitions parler de ce sujet. Je n'ai jamais pensé à leurs notes, ni leur avenir, ni ce qu'ils voulaient devenir une fois l'école serait finie. Je pensais juste que tout le monde rentrait chez eux et peut-être, parmi nous, certains oseraient aller découvrir un autre monde. Nous nous sommes concentrés à profiter du présent, des bons moments qui nous faisaient avoir envie d'être heureux, notre véritable déclic. De mon côté, j'étais capable distribuer effectivement mes responsabilités scolaires pour garantir mon prochains pas dans l'un des quatre établissements de mon choix, et au même temps poursuivre ma passion pour le sport sur le terrain de softball. Le lendemain était encore trop lointain.

dimanche 18 mars 2012

France 98 - La Coupe de la vie

En été 1998, la France était sous les yeux et dans le coeur de tous les «aficionados»  au foot. Toutes les vedettes sans exception convergèrent pour le plus - et pour certaines le seul - important tournois dans le monde du sport international. Quelques nations étaient en train de célébrer un retour de ce que l'on attendait depuis longtemps, et d'autres, leur début au stage. J'étais follement heureux du talent latino-américain qui avait réussi à qualifier. Comme d'habitude, les Brésiliens furent les concurrents en faveur pour remporter la coupe avec un Ronaldo dans sa meilleure forme renforcé par les vétérans, Rivaldo, Roberto Carlos, Bebeto, Cafú entre les quelques ambassadeurs du joga bonito. L'Argentine représentait une grande menace et ce ne fut pas question de sous-estimer ce côté, spécialement lorsqu'il s'agissait de Batigol buttant le ballon. Le Chili était de retour après une longue pause, en faisant figurer un duo dynamique au premier plan: Marcelo Salas et Ivan Zamorano. Le Paraguay avait comme joueur l'un des plus reconnus gardiens de but rapportant une certaine allure unique au jeu guarani, José Luis Chilavert qui gagna sa réputation aux coups francs – aucun gardien put marquer un but dans ce prestigieux tournois et il fut très près d'y arriver.


L'Argentine: une nouvelle année... une nouvelle défaite

Lorsqu'on habite dans un pays dévoué au football, vous vous rendez compte que le monde entiers arrête les jours dont un match a lieu. Les pays comme l'Angleterre et l'Allemagne subissent de grandes pertes de production dû au grand nombre de travailleurs absents. Au Pérou, c'est pareil. Bien que nous étions en période scolaire, les cours perdaient l'importance, et de même pour nos professeurs. Cette follie atteint tout le monde sans aucune discrimination et sans importer l'âge. La chose la plus étrange fut que le Pérou n'avait même pas qualifié pour le tournois. À ce titre, tous choisissèrent une équipe pour laquelle ils y allèrent, ce qui fait que tous les matchs sans exception, furent importants. Voici la raison pour laquelle on l'appelle le jeu du peuple. Il y a toujours une équipe préférée pour tout le monde. En outre, comme il s'agissait d'une école américaine et il y avait un grand nombre d'élèves au secondaire avec la citoyenneté américaine qui apuyaient catégoriquement les porteurs de leur drapeau national. Je me souviens d'avoir été dans mon cours d'informatique lorsque les États-Unis jouaient contre l'Iran, un jeu dont les Perses furent vainqueurs après 90 minutes de jeu. Je n'ai jamais eu de ma vie une expérience pareille de cette dimension, voir un nombre aussi grand de supporters de football pour un événement international. Le football c'est tout! Il me semble que c'est la raison pour laquelle nous l'appelons soccer en Amérique du nord.


Le Mexique fut une des merveilleures surprises lors du tournois. Les guerriers aztèques avaient quelques joueurs reconnus hors la ligue nationale, mais ils étaient munis d'une certaine détermination pour démontrer leur dévouement national au jeu. Luis "El Matador" Hernandez fut le fer de lance de l'attaque mexicain qui démontra comme jamais dans sa vie, comment marquer quatre buts importants en total. Le Mexique débuta sa campagne dans un jeu contre la Corée du sud, avec un défit, tout un déficit tôt, de 0-1 vers une victoire de 3-1. Ce fut remarquable, un retour pas mal disputé. Quelques jours plus tard, il perdèrent par 2 buts contre un côté belge pas mal fort, et ils ont quand même fini en égalité 2-2. Le match de groupe à suivre fut un facteur décisif et le Mexique s'est bien défendu contre une équipe hollandaise plus forte en gagnants des points lors du match nul 2-2. Toute une prouesse contre l'Oranje. Apparemment, les Mexicains avaient trouvé un super joueur en Jesus Arellano. À chaque fois qu'on lui demandait de s'intégrer à un match difficile, cela faisait une grande différence. Même quand tout se passer d'une façon extraordinaire, spécialement après remporter un avantage lors de la mid-temps de 1-0 contre l'Allemagne pendant les éliminatoires, les Européens plus chevronnés ont répondu deux fois, renvoyant les Aztèques de retour à l'hôtel pour faire leurs valises. Une fin décevante pour une véritable performance.


Le côté brésilien avait quelques résultats persuasifs. Bien qu'ils ne manquaient de talent pour surclasser leurs opposants sur le terrain, on aurait dit qu'en ayant surnommé a canarinha comme l'un des préférés cela a marché comme s'il on avait jeté un sort. Six des sept jeux qu'ils ont joué en sol gaulois ont vu que les buts concédaient, comme s'ils manquaient d'appui convenable de la part du gardien de but. Il y en a qui disent que les Brésiliens généralement ne sont pas capables de fournir des gardiens de but de première classe et ce genre de performance constateraient les allégations. Les héros du jour étaient dans les premières lignes. Ils opéraient à partir du principe «Je peux marquer un de plus que vous».  Ce furent des matchs pour ceux qui ressentent que le foot est du soccer: un jeu ennuyeux oú l'on ne marque pas de but. Pour un vrai fan du sport, la confiance est encouragée à partir d'une équipe solide. Une lutte vers la victoire 2-0 est beaucoup plus enrichissante qu'un score 7-6. Leur test le plus fort ce fut lors qu'ils jouèrent contre les Hollandais oú ils ont réussi à finir en égalité après le temps supplémentaire et le jeu fut déterminé par des pénalties. Une fois rendu à ce point là, la plupart du noyeau des fans sont au bord de leurs sièges et de faire un arrêt du coeur. Cependant, après avoir lutté, ils sont obligés de faire face aux hôtes pour une fin inoubliable.


Le coup de grâce de Zidane aux Brésiliens


La France avait réussi quelques victoires convaincantes. Ils guidèrent leur groupe, en l'emportant à la ronde suivante sans difficultées. À partir de ce moment, ils démontrèrent une performance à être souhaitée par tout le monde, en ayant un joueur mondial de première classe et capitaine Zinedine Zidane qui tenait la barre. Il était capable de désarmer tout seul n'importe qui mais il avait vraiment besoin d'un buteur prolifique tout près de lui pour terminer chaque belle ataque. Le meilleur match que les Français présentèrent fut le match final contre le Brésil. Le désordre sud-américain dont généralement dominait la performance du Brésil tout au long de la compétition fut fatal par rapport au côté des Bleues plus organisé et déterminé devant leurs propres fans. Pendant les premières 27 minutes, une belle passe traverssant les cieux se dirigea vers Zizou, d’oú il frappa sa précieuse tête chauve contre le balon, l’envoyant au fond du filet Brésilien. Il n'y eut pas de réponse mais frustration, et le match finissa en écrasant vraiment les Brésiliens. Parfois, les gens peuvent craquer sous la pression d'essayer de vivre avec la réputation d'être le favori.

dimanche 11 mars 2012

Cajamarque - Le dernier combat

De nombreux Peruviens associent Cajamarca avec la tombee de l'Empire inca. Celui-ci fut l'endroit oú Atahualpa, le dernier empéreur de la civilisation pré-colombienne, fut capturé au moment oú lui et ses courageux guerriers défendaient la ville contre l'attaque de Francisco Pizarro et sa bande d'impitoyables conquistadors. Les guerriers quechuas furent beaucoup plus nombreux que les Espagnols dans cette bataille - comme pour la plupart des batailles qui mènent à de grandes conquêtes dans le Nouveau monde - pourtant leur détermination sans précédent et leur orgueil remportèrent une victoire stratégique. À ce qu'il paraît, Atahualpa supplia ses ravisseurs de le libérer en leur offrant une grande pièce (elle existe toujours dans le centre-ville de Cajamarca) remplie d'or et d'argent. Les envahisseurs étrangers acceptèrent volontiers l'offre du dirigeant, mais une fois leur don  reçu, ils l'exécutèrent. Morale de l'histoire: «Il ne faut jamais faire confiance au conquistador espagnol».

Rue tipique de Cajamarca

La ville du Cajamarca moderne est reconnue pour les produits laitiers, les merveilleuses églises coloniales, les mines et les Bains incas - une vraie source pour rajeunir.Les Bickford ont pris un vol  de Aero Condor pour faire le voyage - un vieux Fokker F50 -   pour passer un long week-end dans cette ville légendaire. Je n'avais jamais fait un voyage avant dans un avion semblable, on pouvait remarquer un nuage de condensation dans l'allée qui sépare les passagers. Génial! Notre objectif principal fut de passer le plus de temps possible en train de nous décontracter dans les apaisantes eaux thermales. Ces eaux - semblables à celles de Rotorua, en Nouvelle Zélande ainsi que dans d'autres endroits de la planète - est réchauffée de façon naturelle, à partir d'une couche en dessous du sol. Il est impératif de ne pas plonger directement dans la source, sauf si vous souhaitez savoir ce qu'un homard sent avant de vous le présenter dans votre assiette. Les eaux de l'endroit de villégiature Banos del Inca, en banlieu de la ville, sont refroidies pour les clients de l'hôtel avant d'arriver à la piscine, ou bien dans la baignoire de leur salle de bain privée dans leur propre suite, pour qu'ils puissent en jouir.
Ce voyage fut recommandé à ma maman à la fin des traitements contre le cancer qu'elle a dû suivre, puisqu' il est reconnu que les eaux thermales de source ont des qualités naturelles incroyables. Les eaux thermales chaudes ont généralement des parties solides fondantes et sont riches en minéraux. D'habitude, elles comptent avec des composants de calcium et de lithium, tous les deux contribuent spécialement à la vigueur du corps après avoir suivi des traitements de radiothérapie. Ces traitements médicaux ralentissent le développement de la moëlle osseuse, faisant partie des effets secondaires que l'on peut observer. Les médecins font tomber comme une bombe atomique à l'endroit précis de la partie affectée du patient, afin d'annihiler les cellules infectées, en faisant preuve de très bons résultats. Cependant, comme le grand nombre d'explosions nucléaires, il existe des retombées. Le chemin vers la guérison de ma maman fut un long et difficile parcourt, nous nous sommes demandés pendant plusieurs années si elle allait un jour s'en sortir et guérir. Mon père tenait à essayer tout plein de choses comme la question des eaux thermales, il était toujours vigilant et en même temps assurait un certain niveau de confort pour ma maman, même dans le pire des circonstances. Si jamais elle nous quittait, nous n'aurions pas de regrets puisque nous l'avions toujours entourée d'énergie positive.
Selon ce que j'ai remarqué, une grande partie de la population de la ville fut d'origine quechua. La plupart des étrangers ont l'air a Arnold Schwarzenegger comme dans le film Un flic à la maternelle. Même ma maman faisait très grande comme taille dans cet endroit. Comme la plupart des lieux au Pérou, Cajamarca avait une ambiance polluée. Les bâtiments plus récents faisaient vieillots et abandonnés, on avait l'impression que les temps modernes ne faisaient pas partie de l'ensemble ou bien tout était arrêté dans le temps. Tant donné que la ville ne comptait pas avec un service de ramassage d'ordures, les rues en étaient pleines de déchets ce qui donnait une mauvaise impression aux petites entreprises avoisinantes essayant de défendre leur propre intérêt. Quant aux habitants, ceux-ci avaient l'air vaincus et résignés, probablement leur routine de tous les jours leur semblait épuisante sans espoir de trouver un jour une possibilité d'amélioration. Des nouvelles générations  succèdaient leurs aieux et poursuivaient les tâches quotidiennes déjà établies. Les souvenirs de leurs glorieux ancêtres autochtones qui furent vaincus et humiliés par des conquéreurs étrangers évidemment les ont trop marqués, gardant toujours une espèce de deuil de la fin de l'ére inca d'or. Le peuple de Cajamarca a bien de choses en commun avec tout le reste des peuples autochtones des Amériques.

Maman dans la piscine thérmale de l'hôtel

À mon avis, Cajamara fut un voyage très ennuyeux, sans mes copains, mais malgrè tout j'en ai bien profité. Souvent, nous sommes les maîtres de notre propre sort. Nous sommes capables d'avoir une influence sur notre entourage sans se rendre compte. J'ai dévoué mon temps à voir la télévision dans ma chambre, me rattraper dans mes devoirs de l'école et lire dans de différents endroits du lieu. Je voulais dissiper ma tête pour ne pas penser aux choses qui pourraient se passer vis-à-vis ma vie sociale au siège, à Lima, pendant mon abscence. Mes parents se sont aventurés pour aller connaitre la ville à pied pour voir les endroits intéressants et observer les gens du village. J'ai toujours regretté de ne pas les avoir accompagnés lors de cette promenade puisque j'ai toujours eu une grande passion pour l'histoire et la culture. Mon comportement d'ado m'a fait comprendre que parfois il vaut mieux faire des choses dont on a pas envie. La seule chose que nous avons dans la vie de grande valeur est le temps et si nous le perdons, nous ne pouvons pas le rattraper.

dimanche 4 mars 2012

Caracas – De retour au pays


À la suite d’un long voyage fait par obligation et que l’on revient dans notre ville natale,  nous ressentons du coup, comme s’il n’y avait plus un vide, en retrouvant la paix que nous avions tant attendue. Certains endroits de la ville font réagir la mémoire vite, surtout au début lorsqu’on essaye de se rappeler de tout, voire les rues que l’on prenait pour aller à l’école, l’endroit où vous travailliez pour éventuellement commencer à former mentalement des images avec tous les souvenirs, comme s’il s’agissait de faire une grosse boule de neige. Cela dépend évidemment du temps que l’on a passé sur place, on se rappelle des immeubles, mais pour une certaine raison, ils ne sont plus pareils. La mémoire qui fut à un moment donné comme un appareil de photos, devient plus comme une photo décoloré par le temps, prise avec un appareil Polaroid. La nature était trop étendue dans les jardins dont antan tout avait l’air parfait, les couleurs des choses n’avaient plus de rapport avec les images que l’on avait gardé dans la mémoire, même les édifices avaient l’air d’être tombés dans une dépression regrettant notre absence. La ville pensa que vous n’alliez plus jamais revenir. D’autres bâtiments ont l’air en plein essor et radiants comme pour démontrer que «la pelouse est plus verte chez le voisin». La vie continua pendant que nous étions partis et les pièces qui formaient le puzzle, ne semblaient plus encaser de la même façon qu’anciennement.

Maman et moi à Caracas

À Pâques 1998 – une célébration dans le Sud régulièrement appellée Semaine Sainte,du fait qu’il y a des célébrations tout au long de la semaine car la religion catholique est la plus dominante dans cette région  – mon papa, ma maman et moi, avions pris l’avion pour aller à Caracas comme partie de notre routine évacuation qui nous fut imposée par les circonstances. Nous étions de retour à Caracas neuf ans plus tard! Ma maman avait réussi à repérer nos amis avant de faire le voyage, la famille Marquez. Ils venaient de rentrer à la suite de leur affectation à Quito en Équateur. Caracas fut leur siège, comme Ottawa l’était pour nous. Avant notre arrivée, ils nous ont avertis – de la même façon que n’importe quel ami le ferait – que peut-être s’était mieux de ne pas faire le voyage parce que la ville de Caracas avait subi une transformation pas très favorable par un chirurgien politique sans licence. Les choses n’avaient pas trop changé.  Cette séduction pétrolière de l’Amérique du sud était en train de produire de l’argent en follie, vendant toutes leurs précieuses ressources naturelles par l’intermédiaire du cartel pétrolier à un consommateur assérvi qui comptait sur un marché international limité. Néanmoins, le roi du pétrole n’avait pas déclaré le revenu pour aider les plus démunis du pays qui vivaient toujours dans les mêmes ou pires conditions depuis nos beaux jours. En fait, le changement le plus important fut que le taux de crime continua a augmenté d’une façon effrayante. Nous comprenions parfaitement bien les dangers potentiels, puisque nous étions au courant que ce n’était pas un endroit trop sécuritaire ayant vécu là, malgré tout c’était une opportunité dont nous ne souhaitions pas manquer pour nous réunir ainsi avec notre famille vénézuélienne. Les chances de tomber dans des problèmes lors de notre visite, ne seraient pas énormes puisque nous les connaissions déjà et eux-mêmes savaient comment agir face à cette situation.

Jhonny et Juan Alberto sont venus  nous acceuillir à l’aéroport de Maiquetia, un endroit dont nous avions vu de nombreuses fois de 1986 à 1989 lors de notre affectation. Tout au long du parcourt du terminal, tout ce que je voyais faisait partie d’un processus interne dans ma tête, j’essayais de comparer tout ce que je voyais avec les souvenirs dont je gardais toujours tout frais dans ma mémoire. J’avais l’impression d’être revenu chez moi, et j’étais vraiment content. Juan et moi, avons mis les valises dans le coffre de la voiture qui se trouvait dans le parking de l’aéroport ; du coup, j’ai remarqué un trou bien rond sur la partie juste derrière du côté du chauffeur,  sur la vieille Mercedes de son papa, couleur vert limette. Après La Guaira et en chemin vers Caracas, j’ai posé des questions sur le trou dont je viens de mentionner précédemment, et on m’a répondu d’une façon drôle et complètement décontractée, qu’un voyou donna un coup de revolver à  sa voiture plusieurs fois mais ce ne fut qu’une seule balle qui la frappa. Nous nous sommes tous posés la question si l’agression vraiment eu lieu ou pas. Lorsqu’ils nous racontèrent l’histoire, personne a ressenti que cela contribuait à notre sensibilité de possibles ménaces de sécurité, notre réaction fut tout au plus comme s’il s’agissait d’un incident quotidien normal. Johnny a toujours était très doué pour raconter des histoires qui allait à la perfection avec son caractère et tous les aspects de sa vie pour attirer l’attention de tout le monde et les rendre amusantes. Je ne peux pas vous dire honnêtement, en particulier à tous ce qui suivent ce blog,dès le début,  nous n’avons jamais preuve d’un incident pareil. Lors de ce genre de circonstances dans une vie normale, on devient un peu désensibilisé et on trouve de l’humour dans ce genre de situations. Ce qui rend tout beaucoup plus simple. Vous ne pouvez rien faire pour changer les réalités négatives et parfois, au lieu de devenir impuissant,  tout cela vous fait bien rire pour vous aider à cacher provisoirement un tel souci. Autrement, vous finiriez par vous renfermer et essayer de vous cacher dans un placard, sauf que cela serait pire pour votre santé mentale à long terme.

C’était formidable revoir tous les endroits intéressants de Caracas, nous sommes allés visiter le théatre Teresa Carreño, le musée des Beaux arts, le musée d’archéologie, la Place Bolivar et le Capitol national, siège du gouvernement. Ils étaient tel et comme je me souvenais. Je ne peux pas oublier de vous dire que nous avons aussi vu de nouveau tout le réseau des grandes routes nationales de Caracas. Ce fut un grand monstre en béton, portant de drôle de noms comme le pulpe et le mille-pattes, en raison de toutes les différentes branches et virages. Aussitôt  nous commençames à parcourir les rues, nous nous sommes aperçus que le vacarme était toujours le même. Les motocyclettes circulaient toujours sur les chausées, comme d’habitude, en faisant du zigzag entre les voitures. Le changement qui me sauta à la vue de suite, ce fut le nombre de Wendy’s burger, ce qui m’a surpris. Pour la plupart des villes de l’Amérique du sud, c’était principalement les  Burger King et  Pizza Hut – ceux-ci comptaient avec d’extra-ordinaires cours de récréation pour les enfants – et MacDonald arrivait toujours dans ces endroits juste un peu avant notre départ. Ce syndrome de l’arc doré fut vraiment une surprenante coïncidence. Dans les années 1980 et  1990, j’avais vu des Wendy’s juste en Amérique du nord. Nous avons même dîner dans un restaurant Hoolihan’s le jour de notre arrivée. Ce fut un endroit raisonnable aux Etats-Unis, bien qu’ils ont toujours recherché le marketing en Amérique du sud, voire Tony Roma’s et TGI Friday’s. Les repas suivants nous ont rapportés des souvenirs des années dont nous avons vécu au Venezuela lorsque nous avons goûter les arepas, les tequeñones et le pabellón criollo. Quand vous voyagez à l’étranger, n’hésitez pas et goûter de nouveaux mets afin de jouir de la merveilleuse cuisine internationale – un véritable cadeau génétique de notre créateur –  vous ne serez pas décu. Il y a une grande variété de goûts.  Rien de mieux pendant nos repas qu’être en compagnie des Marquez et rire tout le temps. Il faut toujours manger en bonne compagnie lorsqu’il s’agit de bonne nourriture.

Chez les Marquez au Venezuela

Ce retour à Caracas fut une expérience très particulière, laquelle je n’avais jamais eu avant. Dans les grands centres urbains où nous avons vécu, nos séjours sans exception furent de trois ans. Pendant ce temps, je devenais comme une partie de la ville, j’assimilais la culture, j’apprenais tous les raccourcis et toutes les façons pour aller et venir –  comme enfant, j’avais un sens de l’orientation exceptionnel et souvent je faisais les fois de GPS pour aider mon père et éviter les embouteillages de A à B – je respirais aussi le même air comme tous les citoyens. D’une certaine façon, ce fut comme si j’avais gagné ma place dans chaque unes de ces villes. Néanmoins, au bout des trois années d’affectation, nous faisions toujours nos valises en sachant que c’était presque sûr que nous reviendrions plus jamais, nous quittions en gardant de beaux souvenirs qui feraient partie de notre propre histoire. Ce voyage-ci fut l’exception de la règle. C’était drôle qu’après tant d’années écoulées, ma place parmi le peuple de Caracas était toujours là en train de m’attendre d’une façon où l’autre. Je ressentis que mon existence contribuait à l’énergie de cette grande ville. Je m’identifiais bien avec mes copains «caraqueños» comme si j’étais chez moi. Ce fut de plus en plus difficile trouver la définition de mon chez moi. Je me demandais si cela serait pareil si jamais on revenait à Brasilia et à Santiago, puisque je ressentais toujours une forte affinité pour les deux endroits, même si j’avais déjà perdu contact avec les gens que je connaissais. Le Venezuela fera toujours partie de moi.