Enfin, le jour de quitter Santiago est arrivé. Nos effets personnels étaient prêts, tout emballé, embarqué, et nous allions les récupérer à Ottawa. Partir du Chili voulait dire quitter mes amis, mon école et tout le reste des choses qui formait ma vie quotidienne auxquelles je m’étais habitué en grandissant. Je devais quitter la ville que j’aimais tant comme si elle était ma propre ville. Lorsque ma famille et moi étions assis à l’aéroport, je me suis rendu compte que j’avais dû mémoriser les environs, les gens, les paysages comme si c’était la dernière fois que je devais être en paix avec mon pays. Je pensais à Ottawa et à la réadaptation une fois de plus. Le moment d’embarquer est arrivé avec un drôle de sentiment, comme si je quittais l’amour de ma vie. J’ai commencé à prier pour que notre vol soit annulé pendant que nous attendions le moment pour décoller, ce qui me sembla éternel. Il n’y avait rien à faire. L’avion continuait avec la routine que nous connaissons bien et celà voulait dire au-revoir, et possiblement «Adieu!». En regardant par la fenêtre de l’avion, j’avais toujours la même image du monde extérieur. La ville de Santiago devenait de plus en plus petite, la cordillère semblait me dire adieu et la seule chose qui restait dans mon esprit, c’était les souvernirs des trois dernières années.
Aéroport International Lester B. Pearson à Toronto, années 1990s. |
Notre saga de l’Ontario débuta au milieu d’une magnifique saison d’été. En 1992, nous avons eu deux étés suivis dans la même année. Notre port d’entrée a été une fois de plus l’Aéroport international Pearson en passant par la routine habituelle de la douane. Les agents nous ont fait nous rappeler avec une certaine condescendance et en repentant – à chaque fois qu’ils avaient l’opportunité: «Une fois que vous êtes renters dans la juridiction, il n’est plus question d’en avoir des privilèges diplomatiques». Le chapître de Toronto de me réunir à nouveau avec le Clan Bickford emportait tous ces commentaires sans faire attention. Une fois de plus, nous étions les invités chez mon oncle John et ma tante Amy dans une très jolie maison à Etobicoke, à un saut de l’aéroport. Le genre d’accueil qui aidait bien souvent à ne pas trop y penser à mes inquiétudes du retour au Canada. J’ai toujours considéré mon oncle John comme mon père canadien et ma tante Amy comme ma maman canadienne. Ils ont toujours été les deux premiers visages que je reconnaissais dès que j’arrivais sur le sol canadien. C’était un sentiment très semblable, vis-à-vis ma tante Annie et mon oncle Fernando, du côté de ma mère, dont je vous en parlerai avec plus de détails dans un avenir pas trop lointain. Il y avait aussi une chose de plus qui a l’air étrange mais que malgré tout contribuait à me faire sentir chez moi parmi eux. Leur maison avait toujours une odeur rafraîchissante dont je n’arrive pas à la décrire avec précision. Si la propreté a une odeur, c’est bien ça!
Notre séjour n’était pas plein d’activités mais très amusant. Nous nous assoyions au tour du salon pour ajouter des blagues à notre répertoire et écouter mon papa et son frère raconter des histoires de leur enfance quand ils ont vécu dans les provinces Maritimes. J’arrivais à comprendre leurs anecdotes avec un peu de difficulté car les deux sont nés au Royaume-Uni et ont immigré à l’Est du Canada. Ils sont passés d’une ville passionnante à une autre après un certain nombre d’années et dans chacune il existait toujours une partie qui attirait l’attention. Je suis sûr qu’à l’époque dans ce mode de vie, les risques socio-politiques n’étaient pas nombreux comme de nos jours, par contre le fait de vivre dans des endroits peu peuplés était de toute façon un défi. Les villes et les villages en Angleterre semblaient isolés, mais en même temps on ne peut pas comparer les distances avec celles du Canada. Une fois que l’on a vécu longtemps dans le Grand Nord Blanc, on dirait que conduire 500km ce n’est rien du tout. En outre, notre confrère impérial a un système de transport bien meilleur, dû à leur dense population, quelque chose que nous n’avons pas ici au Canada. La plupart des gens chez nous, pour aller du point A au point B. nous utilisons l’invention préférée de Henry Ford, ce qui m’amène au sujet le plus important de notre ordre du jour: la nouvelle voiture familiale.
L’objectif principal de mon papa était d’acheter une nouvelle voiture avant de quitter la grande ville polluée, en prenant l’autoroute 401 pour aller vers l’Est. Nous avons parcouru quelques concessionaires à la recherche d’une fougonnette ou d’une break. J’allais pour l’idée de la fourgonnette, en particulier les grandes, du genre de l’Aerostar. Comme passager, dans l’Aerostar, j’avais impression d’être dans un salon mobile. Je l’ai vraiment constaté au moment de la conduire pour la tester. Quel monstre! Mon papa n’arrêtait pas de dire qu’il avait l’impression de conduire un camion. J’étais si content dans l’Aerostar et je suis sûr que j’ai dû bombarder mon père avec tous les avantages à l’égard de cet achat, évidemment sans penser au prix. Après tout, pourquoi je devais m’inquiéter au prix si je n’avais jamais rien acheté de ma vie. Cette fourgonnette ne représentait pas la même valeur pour chacun de nous. L’agent du concessionaire avait déjà réussi à me vendre cet excellent véhicule. Mon papa n’était pas convaincu, principalement parce qu’il se demandait si une voiture de cette grandeur allait tenir dans le garage à Ottawa. Une fois de plus, en tant qu’enfant, cela ne représentait pas un problème. Après tout, c’était l’Aerostar! La réponse aux inquiétudes de mon père commença une fois que nous étions de retour dans la salle d’exposition chez Chrysler à Islington. La Plymouth Voyager SE 1992. L’intérieur n’avait pas l’air à une salle de conférence. Une grande déception!. L’idée d’avoir des sièges amovibles lui a beaucoup plu, à l’époque elle avait un look futuriste. Plus tard, il a disparu derrière un gros tas de papiers pour faire l’achat, pendant ce temps nous patientions pour aller chez mon oncle John dans notre nouvelle voyager bleu ciel (à ne pas confondre avec le bleu Maui). Je ne savais pas qu’il fallait attendre pour en fait pouvoir prendre possession de notre fourgonnette que nous venions d’acheter. Je l’ai aimée, mais ce n’était pas l’Aerostar.
Une photo d'une fourgonnette Plymouth Voyager |
Le voyage inaugural de notre Plymouth Voyager a été à Kingston, pour être précis à Amherstview. Maintenant, nous envahissions la maison de mon grand-père pendant quelques semaines en causant toutes sortes de chaos… En fait, nous avons passé la plupart du temps à regarder des films, jouer à des jeux de société, et le dimanche nous sommes allés à la messe. William «Bill» Bickford (mon grand-père) été une célébrité,/un superhéro: un Sensei de l’Aikido tous les soirs pendant les jours de semaine, et Ministre de l’Église unie du Canada les fins de semaine. Depuis le décès de Granny, il a sûrement investi plus d’énergie et une grande partie de temps hors de chez lui. Il avait tout ce qu’il fallait pour amuser ces petits-enfants. Brian et moi avons découvert le grand monde de la télévision par satellite, lequel était tout recent, ainsi que les jeux d’ordinateur pendant que nos parents prenaient soin de quelques affaires à Ottawa. Ils devaient rencontrer l’agent immobilier pour signer des documents afin de pouvoir emménager dans notre nouvelle maison le plus rapidement possible. Dès que mes parents auraient réussi à avoir les clés en question pour la maison, nos vies pourraient recommencer. Une nouvelle époque à Ottawa, une ville dont je ne gardais pas trop de souvenirs après avoir vécu au Venezuela et au Chili. Nous étions revenus à la capital de la nation juste brièvement lors d’un de nos voyages d’hiver quand nous étions au Chili car mes parents voulaient acheter une maison, éventuellement ils ont présenté une offre pour la maison sur le Croissant Gillespie avec l’intention de l’acheter. Aucun de nous avez habité cette maison, cependant c’était une belle maison. Mes parents ont pensé que c’était une très bon achat, spécialement parce qu’elle était toujours dans le quartier de Hunt Club au Sud d’Ottawa comme ça Brian et moi pourrions l’identifier et avoir un sens d’appartenance. À partir de ce moment Ottawa est devenue notre point de repère et notre résidence permanente.
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