À Gillespie, j’ai commencé à structurer mon propre espace
pour très heureux. Mes parents m’ont donné la permission pour la première fois
de décider comment j’allais décorer ma chambre, soit avec des posters,
des tableaux ou bien avec ce que j’aimais, bien entendu en respectant toujours
un certain protocole. Je n’avais plus l’âge pour des jouets ce qui fait que
nous les avons donnés avant de quitter le Chili. Maintenant, j’avais plus
d’espace pour organiser mes vêtements, mes chaussures, et un endroit spécial
pour mettre mes GI Joes. Ceci n’étaient pas des jouets. Ils étaient des figures
d’action de loisir pour les pré-adolescents…Aucune raison pour laquelle se sentir gêné. J’avais de la place
pour ma radio – la musique a toujours été un important facteur dans ma vie –
j’écoutais souvent le poste KOOL FM 93.9. Je me suis rendu au point dont j’ai
commence à aimer la musique populaire qui était à la grande mode et je
l’écoutais quasiment tous les jours. La maison commençait à prendre plus la
forme comme notre chez nous d’une façon suprenante, mais un nouveau défi
approchait et je devais l’envisager: «Une nouvelle école!».
Photo de l'ancien bâtiment du Lycée Claudel, Ottawa |
L’école, où mon frère et moi avions été inscrits, était une
fois de plus une école française dotée d’un rigide programme, le Lycée Claudel.
À la rentrée scolaire, tout ce que j’avais dans ma tête le premier jour,
c’était que je devais survivre. Je n’avais pas l’intention de me faire
remarquer ni d’essayer de commander dès le premier jour. Le premier jour fut
brutal. Toutes ces crampes et ces papillons que j’ai ressenti lorsque j’ai commencé l’école à Santiago étaient revenus
avec vengeance. J’ai reçu des instructions pour aller dans une salle de
conférences ou quelle chose de semblable, lesquels à l’époque semblaient
sombres et sans vie. Il y avait plusieurs colonnes, si ma mémoire ne me fait
pas défaut, sur chacune de ces colonnes il y avait des listes pour toutes et
chacunes des différentes classes où les étudiants devaient repérer leur nom
dessus et se mettre en rang juste devant elles. Une fois après avoir trouver
mon groupe, j’ai eu une envie folle de ne pas m’approcher du reste de mes
camarades de classe et attendre jusqu’à ce que quelqu’un vienne pour nous
emmener dans notre salle de classe. Je n’avais jamais été si timide dans ma
vie. Que se passait-il avec le William qui aimait les gens et qui n’avait aucun
problème pour s’entendre avec? Indépendamment d’un clique. Je me rendais compte
seulement qu’il y avait tout plein d’enfants de mon âge en train de bavarder
très à l’aise et de ressentir une impuissance écrasante pour me présenter moi
même. Je suis resté en retrait pour essayer de ne pas appeler l’attention sur
moi-même, en pensant que tous mes collègues avaient été ensemble dans la même école depuis des années…
Maintenant, j’étais un intrus.
Je me suis senti vraiment seul les premières semaines
à l’école. Je pensais toujours à mes amis que j’avais quitté et souhaitais de
fermer les yeux et quand je les ouvrirais à nouveau, je serais de nouveau à
Santiago d’une façon magique. Peu importe la mauvaise chance à un moment donné
la bonne chance nous sourit. Dans le système du lycée, nous devions changer de
salle de classe tout le temps selon le cours. À chaque fois que nous changions
de classe le sujet changeait aussi. Grâce à ces circonstances, j’ai commencé
timidement à m’approcher des élèves qui étaient assis autour de moi, et comme
dans la plupart des écoles secondaires, une fois que l’on connaît un camarade
éventuellement on arrive à connaître tout le reste. Cela a pris du temps, mais
j’ai réussi à le faire. Parmi ceux qui sont devenus mes amis pour être tout le
temps ensemble ont été: Adriano Damnjanovic, Cédric Cocaud, Jean-Philippe
Cormier, Marc-André La Haye, Olivier Kacou, Philippe Boyce-Lyon et Philippe-André Bonneau. En outre, d’être
ensemble en classe, ce qui était obligatoire, nous déjeunions ensemble dans la
cafétéria qui était au sous-sol de l’école où l’on pouvait discuter sur nos
affaires importantes: les profs, les fêtes et les sports, un monde beaucoup
trop inconnu pour moi. Le football (ou mieux connu au Canada et aux États-Unis
comme soccer) ne semblait pas jouer un rôle essentiel dans leur vie.
J’étais en désavantage par rapport à mes copains, alors je me suis rendu compte
que j’avais du travail à faire après l’école du côté social. Au minimum,
j’allais être obligé d’avoir une certaine connaissance sur le hockey (au-delà
de l’histoire du cher chandail de Hockey) et aussi du NBA (Association de
Basketball aux États-Unis et au Canada). Le reste des sports était considérés
intéressants mais pas dignes de commentaires appronfondis.
En outre de manger ensemble et de bavarder, l’heure du
déjeuner était un élément extraordinaire pour soulager le stress. Avant la
tombée de la première neige, nous répliquions les grilles des géants d’acier du
football (celui qui ne demande pas trop de donner des coups de pied au ballon,
ce qui fait que le nom de ce sport devienne un vrai énigme). Tant qu’il y avait
un ballon, c’était toujours le moment pour un match pour notre groupe de classe
et tous ceux qui souhaitaient y participer. Je n’avais jamais jouer le jeu
avant et je n’avais aucune idée du réglement, mes copains ont pensé que c’était
bizarre. Même l’un de mes meilleurs copains qui était moitié Serb et moitié
italien n’en revenait pas que je ne connaissais pas les règles. J’étais
excellent pour donner des coups de pied au ballon, ce qui est à la fois un peu
limité. L’autre partie d’attaque et courir c’était du sens commun au fur et à
mesure que je jouais. Il y avait une très bonne chose lorsqu’on courrait, on
sentait un air rafraîchissant et on sentait que les poumons travaillaient
vraiment fort afin de pouvoir vaincre celui de l’équipe opposé en le touchant.
L’hiver, on s’amusait à jouer au «Roi
de la colline», sur le grand tas de neige qu’il y avait dans le parking où les
déblayeuses empilaient la neige. Généralement, il s’agissait de batailles
épiques entre les enfants de différent âge et qui étaient dans de différentes
classes. Il me semble que l’heure du déjeuner était beaucoup plus intense que
les cours de gym.
Moi avec mes anciens camarades de classe à Claudel |
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