Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 8 janvier 2012

Les conséquences


Chers lecteurs, amis et famille, voice le dernier article (partie 5 de 5) du texte de David Bickford sur le terrorisme au Pérou. Aujourd'hui nous présentons les conséquences après la crise d'otages et la vie pour les canadiens et leurs familles. Bonne lecture!


La dernière tâche officielle que le Groupe de garants a dû faire, ce fut de participer dans une conférence de presse le jour après la libération des otages. Les garants regrettèrent le fait qu’une solution pacifique n’avait pas eu lieu. Ils exprimèrent une certaine satisfaction que la plupart des otages avaient survécu. Malgré tout, ils étaient navrés car il y eut quand même des morts, tant dans le cas des otages comme des militaires, en plus des quatorze membres du MRTA. Cipriani exclama: «Tout au long de la crise d’otages, je me suis senti comme le père d’une grande famille de quatre-vingt six enfants: soixante-douze otages et  quatorze membres du MRTA… Mes larmes sont celles d’un père d’une famille de quatre-vingt six personnes, desquelles dix-sept furent tués d’un seul coup. Par la suite et en privé, Cipriani m’a dit, qu’il regrettait vivement qu’il n’avait pas réussi à sauver la vie des jeunes terroristes. Il nous prit longtemps pour nous remettre du choc de l’assaut et nous rendre compte que le Groupe des garants n’existait plus. Ce fut difficile à croire que tout était fini.

Notre ambassade barricadée à Lima

La question si la mort des quatorze terroristes se justifiait se fut un sujet à contreverse principalement hors du Pérou. Certains disaient qu’un nombre de terroristes levèrent leurs mains comme signe de se livrer au désespoir, d’autres disaient qu’ils se cachèrent une fois libérés, mais qu’on les a tués une fois qu’ils furent découverts, et que d’autres implorèrent la clémence, en vain. Plusieurs officiers contre le terrorisme de l’Europe occidentale me manifestèrent que lorsqu’il s’agit de ce genre d’opérations, la première priorité est d’assurer la sécurité des otages. Dans le cas où quelqu’un essaye de se rendre au désespoir, il faut tirer et l’on continue. Si l’on s’arrête pour sécuriser un prisonnier, vous vous êtes déconcentré de la tâche principale. De plus, cette personne peut très bien être en train de faire juste semblant et au lieu elle vous tire dessus lorsque vous n’êtes plus en garde. C’est ce que le groupe d’assaut des forces spéciales péruviennes ont voulu faire. Leurs propres pertes de deux assassinés et dix sérieusement blessés sugèrent que la bataille ne fut pas dans un seul sens.

Après l’opération de sauvetage, comme l’Ambassadeur Vincent fut le dernier membre du Groupe de garants qui rentra dans la résidence japonaise, les médias sugérèrent  - et juste deux heures avant l’assaut – qu’il a dû passer le mot que l’attaque allait avoir lieu ce même jour. Pas loin de la vérité. Le gouvernement ne nous avait rien mentionné à cet égard. Plus tard, Fujimori dit à la presse que l’attaque aurait eu lieu tel que planifié même si un des garants avait été à l’intérieur à ce moment là – il disait la vérité mais pas trop diplomatique. Tony eut beaucoup de chance de ne pas être resté plus longtemps ou bien d’être arrivé un peu plus tard.

Néanmoins, le dirigeant du MRTA rejeta la responsabilité sur le Groupe de garants pour l’échec de cette opération. Apparemment, la partie essentielle de cette stratégie si les discussions entre le groupe et le gouvernement péruvien n’arrivaient pas à une entente sur leurs demandes, ils allaient exécuter un otage à toutes les deux semaines. La présence des garants, surtout celle de Cipriani, contribua à ralentir cette idée des terroristes dans la résidence japonaise et les dirigeants décidèrent que les garants furent responsables de se mêler dans ce qui ne leur regarde pas. Par conséquent, l’Ambassade du Canada et son personnel demeurèrent sous menace terroriste (enlevant un membre senior du personnel ou bien placer une voiture piégée à l’Ambassade) pendant plusieurs années après la crise d’otages, jusqu’à ce que le reste du MRTA serait traqué et tué ou bien emprisonné. Ma famille et moi, étions obligés de voyager avec des gardes du corps de la police péruvienne pendant les deux longues années à suivre, nous avions des gardiens armés chez nous vingt-quatre heures par jour qui aimaient jouer au basket avec mes deux fils lorsqu’ils prenaient la relève, et l’Ambassade on aurait dit un bunker avec un service de gardiens privé tout au tour de la propriété, des barricades, des barrières en ciment et des grilles/murs très élevés avec du fil de fer barbelé tout autour du terrain, ainsi q’une équipe du GIGN de la police nationale (y compris, un camion de police piégé) sur la rue juste en avant de l’immeuble. Un acceuil impressionant pour les visiteurs.

Brian, Madeleine, William et David Bickford

La majorité des Péruviens étaient contents du résultat de l’opération de sauvetage, et témoignèrent une certaine reconnaissance envers le Groupe de garants – Fujimori ne l’a jamais fait. Tony fut toujours adressé, tout le temps jusqu’à son départ, dans des endroits publics, par des Péruviens qui voulaient lui serrer la main et le remercier pour ses efforts. Une année plus tard plus ou moins, Francisco Tudela, qui avait été ministre des Affaires étrangères péruviennes au moment de la crise d’otages et qui fut considéré par le MRTA comme leur principal otage, me déclara qu’il n’y avait aucun doute que le Groupe de garants avait sauvé de nombreuses vies, y comprise la sienne. Sous ce point de vue, je crois  que nous avons bien fait, et que ce fut un bon moment comme Canadien pour être au Pérou. N’est-ce pas?

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