Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 12 juin 2011

Le Terrorisme frappe chez nous

Au début des années 1990, quand les militaries commençaient à relâcher leur emprise dans la vie quotidienne de la population chilienne, l’activité de gauche augmentait son niveau de vivacité. Comme c’est le cas dans plusieurs pays autour du globe, les Américains étaient souvent ciblés pour la violence ou l’intimidation. Au cours des dernières décennies, la politique étrangère des États-Unis devait se retrouver internationalement avec l’opposition du fait que ce pays représentait possiblement la puissance la plus visible engagée dans les pays étrangers. Beaucoup de gens croient que les Américains devraient limiter leur participation extérieure et s’abstenir à s’engager dans des conflits armés. Lorsque de tels gouvernements prennent un rôle international majeur pour favoriser des amitiés internationales, ceci devient une rude bataille. Des mouvements de gauche comme le Movimiento Juvenil Lautara et le Frente Patriótico Manuel Rodríguez ont été actifs au Chili et nommés dans les circles diplomatiques locaux pour leurs idéologies. Ces groupes avaient organisé des coups stratégiques contre les employés de l’Ambassade des États-Unis, les officiers militaires, les politiciens chiliens et autres groupes vus comme pro-américains ou pro-Pinochet. Les forces de sécurité chiliennes et leurs rangs n’avaient subi aucun changement depuis le régime de Pinochet pour fournir à la guerrilla communiste une opposition de droite loyale et modérée. Leurs priorités comprenaient toujours combattre les éléments subversifs et d’insurrection pour ainsi démontrer que tant la police comme l’armée pourraient encore faire régner l’ordre à tout prix.
Les Carabineros: Les policiers chiliens

Des personnes de la communauté d’expatriés étaient conscients des dangers potentiels de la lutte en cours gauche-droite. Tout le monde a eventuellement écouté les histoires d’horreur, ce fut  plutôt du bouche à oreille au lieu de les apprendre par les nouvelles du soir. Les medias du pays étaient efficacement gérées afin d’éviter de semer la panique à leurs téléspectateurs. Dans aucun cas, nous avons vécu un état de guerre civile, cependant la presse ne faisait aucune allusion à certains événements dignes d’attention. De nombreux journaux internationaux, les chaînes de télévisions et les postes de radio avaient été dépouillés de personnalités de gauche-droite et étaient contrôlés par l’élite de classe supérieure. Ces riches entrepreneurs avaient appuyé le gouvernement militaire et n’avaient pas d’intérêt de revenir à un environnement socialiste. Nous entendions parfois des explosions, près de chez nous, suivies par une panne de courant; des événements dont nous pouvions facilement mettre ensemble et nous rendre compte de ce qui se passait. Pour une certaine raison, il n’y avait pas de nouvelles comme suite à ces événements pour apprendre qu’elle était la raison de l’explosion ou de la panne d’électricité. Ni le MJL ni le FPMR disaient absolument rien de leurs réussites, ce qui voulait dire que les déclarations seraient sous les soins du gouvernement. Ceci était un exemple parfait du contrôle à l’accès des médias et une modification mineure à la liberté d’expression afin d’assurer un minimum de dommages sociaux collatéraux. Ceci me fait penser aux devinettes que mes amis disaient tout le temps: «Si un arbre tombe en plein milieu d’un endroit où il n’y a rien, même pas une seule personne comme témoin, est-ce qu’il fait du bruit?» En d’autres mots, si les médias n’arrivent pas à couvrir un événement, est-il vraiment arrivé?
Une grande partie de la presse non publiée, dont ma famille était en mesure d’obtenir, semblait gérer des histoires lorsque je suis devenu plus grand, à propos de certaines attaques qui ont eu lieu à Santiago ainsi que la façon de se rappeler de ces évenements semblables au film Pulp Fiction: de nombreuses histoires racontées dans un ordre différent qui faisaient du sens une fois tout avait été dit. Parmi ces histoires, il y en a une dont mon papa a partagé avec moi, à propos d’une attaque envers la force militaire des États-Unis au moment de quitter l’enceinte de l’Ambassade. Un rebel de gauche, armé d’une roquette anti-tanque attendait de l’autre côté de la rue l’automobile des Américains pour les voir mieux. Une fois que le combattant de la liberté avait la cible verrouillée, il ouvrait feu tirant sur une fusée qui a percé l’épais pare-brise. À l’intérieur du véhicule, il y avait deux officiers qui regardaient la fusée qui semblait être coincée dans le pare-brise et a échoué à détoner à l’impact. Mon père m’a expliqué que certains des armaments exigent une distance considérable entre la cible et le tireur pour que les explosives s’activent: autrement, les armes ne s’activeraient pas et par conséquent il n’y aurait pas de détonations par la suite. Les voisins américains ont eu beaucoup de chance, le terroriste n’avait pas calculé une distance appropiée à la cible et a vécu pour partager l’histoire de la tentative d’assassinat qui a échoué. D’autres n’ont pas joui d’une chance semblable et indépendamment de leur origine nationale ou allégeance politique, ceci a laissé des familles avec des blessures difficiles à guérir.
L’événement qui a frappé de très près chez nous c’était à l’occasion d’un match de softball. Les Américains à Santiago organisaient souvent des événements pour leurs compatriotes et invitaient les Canadiens de temps en temps. Ceci comprenait également une ligue de joueurs amateurs de softball pendant les week-ends, les marins des  États-Unis et les missionnaires mormons y participaient et le Canada avait formé une équipe cette fois. Quelques joueurs étaient de l’Ambassade du Canada, autres étaient des hommes d’affaires ou bien des amis des joueurs y participait aussi. Selon ma propre expérience compétitive avec ce genre de tournois, l’accent sur les Canadiens semblait être de fraternité et une occasion pour s’amuser au lieu d’essayer de devenir des champions. D’autres équipes orientent leurs aspirations par rapport à la mentalité qu’ils ont en commun, puisqu’il y a toujours des gens qui préfèrent gagner, autrement ils ne s’amusent pas. Nos Canadiens étaient en action tous les week-ends sauf ma famille, je n’ai jamais été voir les matchs. À l’époque, mon père semblait ne pas aimer les jeux organisés. Lors d’un match, un week-end du mois de novembre de 1990, nous étions en train de jouir d’un week-end tranquille en famille chez nous à Las Condes. L’après-midi, il y eut un appel au téléphone pour mon papa, ce qui nous a semblé à tous étrange. D’habitude, mon père était libre les week-ends. On lui a demandé d’aller à un hôpital et il s’est précipité à partir aussitôt sans savoir même pas la raison. Il connaissait l’un de ses collègues Pierre Alarie parmi les gens qui étaient à l’hôpital et il a pensé que c’était bizarre.
L'école américaine Nido de Aguilas

Mon papa nous a expliqué plus tard qu’il y avait eu l’explosion d’une bombe pendant le match de softball des Canadiens en tuant un joueur canadien et blessant plusieurs Canadiens et Américains. Apparemment, quelqu’un avait mis une bombe dans une batte d’aluminium dont on s’en servait pour le match. La bombe était supposée d’exploser lors du suivant match ,car c’était le tour aux marins des Etats-Unis selon le programme, mais tout au plus, le jeu de l’équipe canadienne avait eu des tours de batte supplémentaires. On dirait, qu’un juge-arbitre a fait un mauvais appel ou bien quelque chose avait agacé les Canadiens et ils ont tous quittés le banc à l’exception d’un qui est resté assis à côté de la batte, ainsi qu’un Américain qui était en train de faire des exercices de réchauffement. Sinon, plus de gens seraient morts ou bien auraient été blessés. Pierre Alarie a reçu des debris sur la partie de derrière de la tête, Frank Arsenault a eu le pied blessé par des éclats et un Américain a perdu un oeil. Le Canadien qui est mort, était un ami de Pierre qui était en visite au Chili, en train d’essayer de trouver des opportunités d’affaires et n’aurait jamais dû être dans le match. Aucun groupe terroriste semblait prendre la responsabilité pour l’attaque, mon père pense que c’est parce que les Canadiens n’étaient pas supposés d’être  la cible et la police n’a jamais investigué en profondeur  l’événement. Je connaissais les deux Canadiens blessés et je me souviens que cet événement à changer ma façon de les voir pour de bon. Je me souviens des deux avec une certaine émotion et j’ai retrouvé Pierre lorsque je travaillais à Mexico au début des années 2000, qui a remercié mon père une fois de plus pour le soutien qu’il lui a donné lors de l’explosion de la bombe à Santiago. Frank était parti à la retraite et travaillait comme sous-traitant au Guatemala, ce que j’ai appris également par mon travail et j’ai profité pour lui envoyer un courrier électronique.

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