Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 11 décembre 2011

Terrorisme pour les débutants


Les terroristes en entrainement


Au cours des discussions entre les terroristes et le gouvernement péruvien, le MRTA a exprimé plusieurs fois sa préoccupation au sujet du sort de leurs camarades prisonniers – peu après la prise de la résidence japonaise, tout les droits de visite pour les terroristes en prison ont été supendus par le gouvernement, aussi tous les autres privilèges limités, que les prisonniers jouissaient dans ces institutions austères, étaient restreints. Les garants décidèrent de partir d’un  sous-commité (J’ai été choisi comme victime pour diriger le groupe) pour visiter les diverses prisons où des members du MRTA étaient détenus. Nous étions un petit groupe composé de moi-même, un diplomate japonais, une religieuse espagnole, un médecin japonais, un médecin péruvien, et un autre diplomate canadien. Nous devions visiter six prisons, et faire le rapport aux garants sur les conditions dans les prisons, y compris le respect aux droits de la personne, ainsi que la santé et le bien-être des prisonniers.

Nous avons bien commencé – plus ou moins – dans un minibus loué par l’Ambassade japonaise de «Mickey Mouse Tours», qui avait même l’image de la souris avec un grand sourire, sur le côté. La visite à l’une  des prisons des plus renommées  à Lima, appelée Lurigancho, fut fort intéressante. Ce fut la prison la plus importante vers la fin des années 1980 lorsqu’il y eut une révolte interne et l’armée dut intervenir et tua des centaines de prisionniers, surtout des terroristes. Il y avait quatre pavillons importants, deux où se trouvaient les criminels endurcis et où les surveillants n’allaient jamais. Et les autres deux, où les terroristes condamnés étaient détenus. Nous avons eu un accès facile aux prisonniers, nous avons goûté leur nourriture, et avons été plutôt surpris que le moral des prisonniers était présent dans un régime si sévère. Nous avons emergé de la prison, les médias (principalement japonais) nous ont entourés et harcelés pire que les prisonniers à l’intérieur de la prison. L’intrépide bus de Micky Mouse avait de la difficulté pour surpasser les véhicules de la presse et les motocyclettes en quittant les lieux. Nous sommes arrivés à l’ambassade pour écrire notre rapport avec la presse derrière nous en train de crier même une fois rendus à l’intérieur du bâtiment.

Une image de la prison de Lurigancho

Nous avons visité plusieurs institutions de sécutité moyenne, mais la partie essentielle (en réalité) était une prison à une haute altitude de 4.200 mètres près de Puno au sud du Pérou: Yanamayo. Nous sommes arrivés de Lima – presque sourds – dans un petit avion (soviétique des années 1960 l’équivalent du Hercules C-130 ) de la police nationale péruvienne Antonov 22. Dans cette prison se trouvait la plus grande partie des dirigeants du MRTA. Nous voulions être sûrs de deux choses, leur bien-être et en plus les convaincre de donner des consignes à leurs collègues dans la résidence japonaise pour être plus flexibles dans les négociations. Un des problèmes que nous envisagâmes ce fut que les dirigeants à Yanamayo avaient donné leurs instructions aux terroristes qui étaient dans la résidence japonaise, par des intermédiaires avant l’agression. Bien que les prisonniers étaient, en théorie, incommunicado dans les prisons de haute-altitude, ils étaient en communication avec le monde extérieur – nous supposâmes que c’était grâce à la corruption que les gardiens pouvaient transmettre les messages.

Les premières impressions de Yanamayo étaient effayante. Sur le versant d’une colline exposée au vent, la prison était un énorme block en bêton à quatre étages sans fenêtres, avec quelques dépendances. Le complexe était entouré de deux clôtures en chaine avec du fil barbelet sur la partie supérieure, des soldats armés à tous les cinquante mètres entre les deux clôtures extérieures – vraisemblablement pour dissuader toute agression de l’extérieur. Des signes indiquaient qu’en dehors de ce fil il y avait des mines antperson-nelles. Nous pouvions entendre des cris provenant de l’intérieur, des slogans et des chants scandés de mantras patriotiques. Les surveillants ne voulaient pas qu’on quitte, craignant une émeute, mais nous avons insisté. Avec un peu d’inquiétude nous sommes rentrés dans un bloc de cellules. Il y avaient des cellules des quatre côtés, avec des barreaux qui croissaient la partie de devant des cellules.  Aussitôt, les membres du MRTA nous ont aperçu, ils commencèrent à pousser des cris en battant sur les barreaux de protection – pour une certaine et étrange raison les prisonniers du Sentier lumineux étaient calmes, et se sont addresses à nous d’une façon décontractée. Les MRTA avaient l’air à moitié fous, y compris un qui était Chilien dont j’ai reconnu sa photo. J’étais vraiment content qu’il y avait des barreaux bien solides entre eux et nous. Je me souviens très bien qu’il faisait très froid. Il était intense et arrivait jusqu’à la moëlle. J’ai serré la main de plusieurs prisonniers, leurs mains étaient bleues et semblaient ne pas avoir trop de sensibilité. Il y avait quatre prisonniers dans chaque cellule (environ 3 m par 3 m), ils devaient dormir sur des étagères en bêton munies de minces matelas de mousse. Ils avaient le droit à faire de l’exercice 30 minutes par jour – mais ce «privilège» fut annulé, ainsi que les visites et les colis qui leur étaient envoyés de chez eux. Ce fut difficile pour moi de croire qu’ils pouvaient maintenir leur militantisme une année après l’autre dans de telles conditions, mais ils y avaient réussi.

La prison de Yanamayo, Pérou


Plus tard nous nous sommes réunis dans une petite salle de conférences avec les dirigeants, ils étaient calmes, décontractés, mais controversés sans aboutir à rien. Ça nous a absolument rien rapporté de les convaincre d’avoir un peu de flexibilité dans leur position de négociations – après tout, pour eux, tout le but de la prise en otages de personnalités de haut niveau était de gagner leur propre libération de la prison. Rien d’autre qui comptait. Plus tard, nous avons visité l’hôpital, je me suis assis sur un lit avec un guerrilla du Sentier lumineux qui était paralysé de la taille jusqu’aux pieds. Il admit qu’il s’était fait mal lui même lorsqu’il préparait une bombe. Il m’a dit qu’il avait juste eu un peu de rééducation dan la prison, mais qu’il pensait qu’il avait été mieux traité que n’importe quel péruvien pauvre sans accès à l’assistance médicale. Le Sentier lumineux m’a semblé beaucoup plus raisonnable que le MRTA. Nous avons aussi été dans la cuisine où nous avons goûté le bouillon d’alpaca (principalement des os de cuisses, mais malgré tout copieux et savoureux). Nous sommes rentrés à Lima tard à la fin de la journée avec de terribles maux de tête dû au changement d’altitude (Lima est seulement quelques mètres au-dessus du niveau de la mer.

Notre dernier rapport a servi à rassurer les terroristes dans la résidence japonaise que leurs collègues n’étaient pas maltraités, et peut-être à contribuer à établir un meilleur rapport entre les terroristes et les garants. Sur un plan personnel, tous ceux dont nous faisions partie du sous-groupe sommes devenus de bons amis, et j’ai appris à apprécier en particulier l’éthique de travail, le professionnalisme, et la bonne humeur de mon collègue du service diplomatique japonais, Kenji Hirata. J’ai aussi appris que le dirigeant du MRTA, même après des années en prison et avec peu de possibilité d’être libéré, était resté militant, dévoué à leur cause et avec les esprits ininterrompus – un ennemi redoutable.

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