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Les terroristes en entrainement |
Au cours des discussions entre les terroristes et le
gouvernement péruvien, le MRTA a exprimé plusieurs fois sa préoccupation au
sujet du sort de leurs camarades prisonniers – peu après la prise de la
résidence japonaise, tout les droits de visite pour les terroristes en prison
ont été supendus par le gouvernement, aussi tous les autres privilèges limités,
que les prisonniers jouissaient dans ces institutions austères, étaient
restreints. Les garants décidèrent de partir d’un sous-commité (J’ai été choisi comme victime pour diriger le
groupe) pour visiter les diverses prisons où des members du MRTA étaient
détenus. Nous étions un petit groupe composé de moi-même, un diplomate
japonais, une religieuse espagnole, un médecin japonais, un médecin péruvien,
et un autre diplomate canadien. Nous devions visiter six prisons, et faire le
rapport aux garants sur les conditions dans les prisons, y compris le respect
aux droits de la personne, ainsi que la santé et le bien-être des prisonniers.
Nous avons bien commencé – plus ou moins – dans un minibus
loué par l’Ambassade japonaise de «Mickey Mouse Tours», qui avait même l’image
de la souris avec un grand sourire, sur le côté. La visite à l’une des prisons des plus renommées à Lima, appelée Lurigancho, fut fort
intéressante. Ce fut la prison la plus importante vers la fin des années 1980
lorsqu’il y eut une révolte interne et l’armée dut intervenir et tua des
centaines de prisionniers, surtout des terroristes. Il y avait quatre pavillons
importants, deux où se trouvaient les criminels endurcis et où les surveillants
n’allaient jamais. Et les autres deux, où les terroristes condamnés étaient
détenus. Nous avons eu un accès facile aux prisonniers, nous avons goûté leur
nourriture, et avons été plutôt surpris que le moral des prisonniers était
présent dans un régime si sévère. Nous avons emergé de la prison, les médias
(principalement japonais) nous ont entourés et harcelés pire que les
prisonniers à l’intérieur de la prison. L’intrépide bus de Micky Mouse avait de
la difficulté pour surpasser les véhicules de la presse et les motocyclettes en
quittant les lieux. Nous sommes arrivés à l’ambassade pour écrire notre rapport
avec la presse derrière nous en train de crier même une fois rendus à l’intérieur
du bâtiment.
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Une image de la prison de Lurigancho |
Nous avons visité plusieurs institutions de sécutité
moyenne, mais la partie essentielle (en réalité) était une prison à une haute
altitude de 4.200 mètres près de Puno au sud du Pérou: Yanamayo. Nous sommes
arrivés de Lima – presque sourds – dans un petit avion (soviétique des années
1960 l’équivalent du Hercules C-130 ) de la police nationale péruvienne Antonov
22. Dans cette prison se trouvait la plus grande partie des dirigeants du MRTA.
Nous voulions être sûrs de deux choses, leur bien-être et en plus les
convaincre de donner des consignes à leurs collègues dans la résidence
japonaise pour être plus flexibles dans les négociations. Un des problèmes que
nous envisagâmes ce fut que les dirigeants à Yanamayo avaient donné leurs instructions
aux terroristes qui étaient dans la résidence japonaise, par des intermédiaires
avant l’agression. Bien que les prisonniers étaient, en théorie, incommunicado
dans les prisons de haute-altitude, ils étaient en communication avec le monde
extérieur – nous supposâmes que c’était grâce à la corruption que les gardiens
pouvaient transmettre les messages.
Les premières impressions de Yanamayo étaient effayante. Sur
le versant d’une colline exposée au vent, la prison était un énorme block en
bêton à quatre étages sans fenêtres, avec quelques dépendances. Le complexe
était entouré de deux clôtures en chaine avec du fil barbelet sur la partie
supérieure, des soldats armés à tous les cinquante mètres entre les deux
clôtures extérieures – vraisemblablement pour dissuader toute agression de
l’extérieur. Des signes indiquaient qu’en dehors de ce fil il y avait des mines
antperson-nelles. Nous pouvions entendre des cris provenant de
l’intérieur, des slogans et des chants scandés de mantras patriotiques. Les
surveillants ne voulaient pas qu’on quitte, craignant une émeute, mais nous
avons insisté. Avec un peu d’inquiétude nous sommes rentrés dans un bloc de
cellules. Il y avaient des cellules des quatre côtés, avec des barreaux qui
croissaient la partie de devant des cellules.
Aussitôt, les membres du MRTA nous ont aperçu, ils commencèrent à
pousser des cris en battant sur les barreaux de protection – pour une certaine
et étrange raison les prisonniers du Sentier lumineux étaient calmes, et se
sont addresses à nous d’une façon décontractée. Les MRTA avaient l’air à moitié
fous, y compris un qui était Chilien dont j’ai reconnu sa photo. J’étais
vraiment content qu’il y avait des barreaux bien solides entre eux et nous. Je
me souviens très bien qu’il faisait très froid. Il était intense et arrivait
jusqu’à la moëlle. J’ai serré la main de plusieurs prisonniers, leurs mains
étaient bleues et semblaient ne pas avoir trop de sensibilité. Il y avait
quatre prisonniers dans chaque cellule (environ 3 m par 3 m), ils devaient
dormir sur des étagères en bêton munies de minces matelas de mousse. Ils
avaient le droit à faire de l’exercice 30 minutes par jour – mais ce
«privilège» fut annulé, ainsi que les visites et les colis qui leur étaient
envoyés de chez eux. Ce fut difficile pour moi de croire qu’ils pouvaient
maintenir leur militantisme une année après l’autre dans de telles conditions,
mais ils y avaient réussi.
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La prison de Yanamayo, Pérou |
Plus tard nous nous sommes réunis dans une petite salle de
conférences avec les dirigeants, ils étaient calmes, décontractés, mais
controversés sans aboutir à rien. Ça nous a absolument rien rapporté de les
convaincre d’avoir un peu de flexibilité dans leur position de négociations –
après tout, pour eux, tout le but de la prise en otages de personnalités de
haut niveau était de gagner leur propre libération de la prison. Rien d’autre
qui comptait. Plus tard, nous avons visité l’hôpital, je me suis assis sur un
lit avec un guerrilla du Sentier lumineux qui était paralysé de la taille
jusqu’aux pieds. Il admit qu’il s’était fait mal lui même lorsqu’il préparait
une bombe. Il m’a dit qu’il avait juste eu un peu de rééducation dan la prison,
mais qu’il pensait qu’il avait été mieux traité que n’importe quel péruvien
pauvre sans accès à l’assistance médicale. Le Sentier lumineux m’a semblé
beaucoup plus raisonnable que le MRTA. Nous avons aussi été dans la cuisine où
nous avons goûté le bouillon d’alpaca (principalement des os de cuisses, mais
malgré tout copieux et savoureux). Nous sommes rentrés à Lima tard à la fin de la
journée avec de terribles maux de tête dû au changement d’altitude (Lima est
seulement quelques mètres au-dessus du niveau de la mer.
Notre dernier rapport a servi à rassurer les
terroristes dans la résidence japonaise que leurs collègues n’étaient pas
maltraités, et peut-être à contribuer à établir un meilleur rapport entre les
terroristes et les garants. Sur un plan personnel, tous ceux dont nous faisions
partie du sous-groupe sommes devenus de bons amis, et j’ai appris à apprécier
en particulier l’éthique de travail, le professionnalisme, et la bonne humeur
de mon collègue du service diplomatique japonais, Kenji Hirata. J’ai aussi
appris que le dirigeant du MRTA, même après des années en prison et avec peu de
possibilité d’être libéré, était resté militant, dévoué à leur cause et avec
les esprits ininterrompus – un ennemi redoutable.
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