Peu importe la relation avec les parents,
les frères et soeurs. Les parents sont, en fait, les seuls qui peuvent vraiment
comprendre ce que vous êtes – ou vous serez – en train de passer. Un noyau
familial solide est d’une importance primordiale. Les personnes, qui n’en font
pas partie de notre vie, pensent
souvent que l’expérience d’un expatrié est l’équivalent d’une année sabbatique
pour profiter du beau soleil sur la plague en bordure de la mer portant un
drôle chapeau. Généralement, ils n’associent pas ce déplacement avec le fait
que l’on devient une cible pour les terroristes – comme ce fut le cas des
conséquences lors des événements de la résidence japonaise – ou des attaques
aléatoires – quand Mario Lambert et moi venions de quitter un parc
d’attractions au Pérou, quelques minutes plus tard un groupe l’a fait exploser
– en tout cas, il faut toujours continuer avec la vie quotidienne. Vos propres
parents comme vos frères et soeurs connaissent ces histoires et savent que ce
n’est pas une exagération et qu’il ne s’agit pas d’un cri désespéré afin d’attirer
l’attention. Ils ont dû subir aux mêmes luttes que vous. Cela ne veut pas dire que le reste de votre
famille ni vos amis ne veuillent pas comprendre, cependant votre mentalité, identité
et même votre culture ont été complètement transformées et ne ressemblent plus
à celles de vos compatriotes, bien sûr dans un sens positif, car vous avez
sacrifié la stabilité ainsi qu’un sens de continuité quotidienne.
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Notre superbe équipe de softball |
En 1997, mon
noyau familial fut secoué non seulement par des coups de revolver et de gros
fardeaux qui indiquaient la fin du siège. Mon grand frère, Brian, nous quittait
pour poursuivre ses études universitaires de médecine, en mettant brusquement
fin à notre confortable routine et camaraderie. Il était plein d’enthousiasme
de quitter le nid pour aller trouver son émancipation. J’étais content pour
lui, mais en même temps, il allait être difficile pour moi de vivre dans la
même maison après son départ. Le bruit Sepulturesque n’allait plus faire trembler la maison avec les gros haut-parleurs que son ami
Paul et lui avaient fait. Les Cowboys From Hell faisaient leurs
valises pour partir à London dans l’Ontario. Notre journée de détente pour
jouer au basquet « 21 », à l’entrée de chez nous, serait remplacée
par un solo. La relève de lanceurs dans notre club de softball à l’école
allait avoir des difficultés pour le remplacer ainsi que son coup franc gaucher
essayant de battre le monstre vert sur le champ de droite au terrain. Les voyages en
famille deviendraient juste pour trois personnes. Je n’avais jamais pensé qu’un
jour pas trop lointain, le fait de vivre tous sous le même toit marquait la fin
d’être tous ensemble. Il n'y aurait plus de retour.
Pour rendre les
choses encore plus difficiles et au moment du dixième anniversaire de la
guérison du cancer que ma maman avait eu, juste un peu avant le départ de Brian qui nous quittait pour aller à
l’université, elle fut diagnostiquée de cancer une nouvelle fois. Un soir, mon
papa et ma maman, nous ont demandés de
venir dans leur chambre pour parler sérieusement sur quelque chose. Mon père
répétéait de nouveau le célèbre cliché : «Ce n’est rien de grave!».
À chaque fois que j’avais entendu cette phrase dans le passé, cela voulait dire
tout le contraire. Plusieurs années plus tard ma maman m’a avouée, que cet été
là, elle avait décidé de passer quelques jours auprès de sa maman car il y
existait une certaine possibilité que ce serait la dernière fois qu’elle
pourrait le faire. Ma maman fut hospitalisée le 15 août 2007 à la Clínica Montesur dans le quartier de Monterrico à Lima pour se
faire opérer et elle resta en clinique pendant 5 jours jusqu’à ce qu’elle fut
mise en congé. Brian resta à son chevet quelques nuits, personne a voulu que je
prenne la relève à cause de mes obligations scolaires. Tout le monde suggéra –
pour mon propre bien – que c’était mieux pour moi de continuer avec ma routine
de tous les jours. Je n’aimais pas que les gens prennent des déecisions pour
moi. La seule chose qui me passait par la tête était de me demander si j’allais
toujours revoir ma maman le lendemain ou bien si je n’allais plus la revoir à
cause de ce cancer qui hantait ma famille. Elle était l’élément qui gardait la
famille unie.
L’école n’aidait
pas du tout à dissiper ma pensée de cette épreuve. Ma maman était le professeur
de français depuis un bon bout de temps et à présent…Elle était absente.
C’était quelque chose de surprenant pendant sa carrière professionnelle au
collège Roosevelt. Évidemment le personnel était au courant de la raison de son
absence, mais les étudiants commencèrent à poser des questions et obtinrent des
réponses comme la plupart des adolescents. Peu de temps après, mes paires
m’approchèrent pour exprimer leur compassion, leur appui en me souhaitant que
tout s’arrange bientôt. J’aurai préféré que tout le monde réagisse d’une façon
normale. En tout cas, tout allait bien. Le bouquet fut quand quelqu’un
m’approcha pour dire : «Mon frère est mot de cancer, si tu as besoin de
parler à quelqu’un, je suis là». Ouf ! Un commentaire pas trop rassurant,
mais j’ai compris que c’était dit avec de bonnes intentions. J’ai ressenti
comme si je luttais contre d’immenses vagues à l’école, de la même façon que le
Titanic dans le vaste océan, je devais me préparer pour mes dernières années de
secondaire – ce sont les années dont les universités sans exception vraiment
prennent en considération. Tout au plus, je me suis battu et bien
concentré pour garder ma place et mes
bonnes notes, afin de rester de façon permanente dans le programme du
Baccalauréat International. Je devais réussir. À l’arrivée du mois de septembre
Brian était parti. Ce ne fut pas pour échapper ses responsabilités, au
contraire. Je n’ai aucun doute que ce fut bien difficile pour lui de quitter
notre mère en sachant qu’elle devait suivre des séances multiples de
radiothérapie. Les deux avaient toujours été très attachés.
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Ma maman avec les profs de l'école |
Nous avons tous des défis à surmonter et souvent nous ne voulons pas
nous rendre compte du grand privilège que nous avons par rapport aux autres. La
plupart parmi nous, avons une certaine tendance à croire que la vie et les
personnes qui jouissent d’une meilleure situation que la nôtre, était le sort
qui a décidé ainsi, avec un ressentiment envers Dieu. Je culpabilisais un peu
au début de cette crise et ressentais que je n’avais pas le soutien qu’il me
fallait. Quiconque pourrait très bien vous dire dans une situation pareille,
«Tu dois être fort!» ou bien «C’est la vie!» - d’habitude, c’est la
dernière chose que l’on veut écouter – même si c’est la meilleure chose à dire
pour nous remonter le moral. Nous avons tous de différents mécanismes pour
faire face aux situations. Même dans ce moment là qui fut plus sombre et qui
semblait être la fin de mon monde auquel j’y attachais, je me suis rendu compte
que «tu» - le «tu» universel – peux toujours compter sur la bonté des autres.
Les personnes dont on connaît quasiment pas, deviennent des amis, les amis
peuvent devenir comme des frères et vous pouvez retrouver la réconciliation
d’une amitié dont vous la considériez perdue. C’est à vous et personne d’autre
de subir la douleur et de vous en sortir pour continuer votre chemin. Demain,
les personnes que vous aimez peuvent être avec vous ou peur-être pas, mais la
vie continue – évidemment en les gardant toujours près de notre cœur et dans la
pensée. Une fois de plus, ma mère lutta et survécut le cancer. Je n’ai jamais
oublié le soutien envers tous les quatre de tout le monde, des personnes
inconnues, des amis et de la famille. On ne vous oublie jamais chez nous pour
vos gestes d’amitié inconditionnelle lorsque nous avons eu besoin.
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