Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 4 mars 2012

Caracas – De retour au pays


À la suite d’un long voyage fait par obligation et que l’on revient dans notre ville natale,  nous ressentons du coup, comme s’il n’y avait plus un vide, en retrouvant la paix que nous avions tant attendue. Certains endroits de la ville font réagir la mémoire vite, surtout au début lorsqu’on essaye de se rappeler de tout, voire les rues que l’on prenait pour aller à l’école, l’endroit où vous travailliez pour éventuellement commencer à former mentalement des images avec tous les souvenirs, comme s’il s’agissait de faire une grosse boule de neige. Cela dépend évidemment du temps que l’on a passé sur place, on se rappelle des immeubles, mais pour une certaine raison, ils ne sont plus pareils. La mémoire qui fut à un moment donné comme un appareil de photos, devient plus comme une photo décoloré par le temps, prise avec un appareil Polaroid. La nature était trop étendue dans les jardins dont antan tout avait l’air parfait, les couleurs des choses n’avaient plus de rapport avec les images que l’on avait gardé dans la mémoire, même les édifices avaient l’air d’être tombés dans une dépression regrettant notre absence. La ville pensa que vous n’alliez plus jamais revenir. D’autres bâtiments ont l’air en plein essor et radiants comme pour démontrer que «la pelouse est plus verte chez le voisin». La vie continua pendant que nous étions partis et les pièces qui formaient le puzzle, ne semblaient plus encaser de la même façon qu’anciennement.

Maman et moi à Caracas

À Pâques 1998 – une célébration dans le Sud régulièrement appellée Semaine Sainte,du fait qu’il y a des célébrations tout au long de la semaine car la religion catholique est la plus dominante dans cette région  – mon papa, ma maman et moi, avions pris l’avion pour aller à Caracas comme partie de notre routine évacuation qui nous fut imposée par les circonstances. Nous étions de retour à Caracas neuf ans plus tard! Ma maman avait réussi à repérer nos amis avant de faire le voyage, la famille Marquez. Ils venaient de rentrer à la suite de leur affectation à Quito en Équateur. Caracas fut leur siège, comme Ottawa l’était pour nous. Avant notre arrivée, ils nous ont avertis – de la même façon que n’importe quel ami le ferait – que peut-être s’était mieux de ne pas faire le voyage parce que la ville de Caracas avait subi une transformation pas très favorable par un chirurgien politique sans licence. Les choses n’avaient pas trop changé.  Cette séduction pétrolière de l’Amérique du sud était en train de produire de l’argent en follie, vendant toutes leurs précieuses ressources naturelles par l’intermédiaire du cartel pétrolier à un consommateur assérvi qui comptait sur un marché international limité. Néanmoins, le roi du pétrole n’avait pas déclaré le revenu pour aider les plus démunis du pays qui vivaient toujours dans les mêmes ou pires conditions depuis nos beaux jours. En fait, le changement le plus important fut que le taux de crime continua a augmenté d’une façon effrayante. Nous comprenions parfaitement bien les dangers potentiels, puisque nous étions au courant que ce n’était pas un endroit trop sécuritaire ayant vécu là, malgré tout c’était une opportunité dont nous ne souhaitions pas manquer pour nous réunir ainsi avec notre famille vénézuélienne. Les chances de tomber dans des problèmes lors de notre visite, ne seraient pas énormes puisque nous les connaissions déjà et eux-mêmes savaient comment agir face à cette situation.

Jhonny et Juan Alberto sont venus  nous acceuillir à l’aéroport de Maiquetia, un endroit dont nous avions vu de nombreuses fois de 1986 à 1989 lors de notre affectation. Tout au long du parcourt du terminal, tout ce que je voyais faisait partie d’un processus interne dans ma tête, j’essayais de comparer tout ce que je voyais avec les souvenirs dont je gardais toujours tout frais dans ma mémoire. J’avais l’impression d’être revenu chez moi, et j’étais vraiment content. Juan et moi, avons mis les valises dans le coffre de la voiture qui se trouvait dans le parking de l’aéroport ; du coup, j’ai remarqué un trou bien rond sur la partie juste derrière du côté du chauffeur,  sur la vieille Mercedes de son papa, couleur vert limette. Après La Guaira et en chemin vers Caracas, j’ai posé des questions sur le trou dont je viens de mentionner précédemment, et on m’a répondu d’une façon drôle et complètement décontractée, qu’un voyou donna un coup de revolver à  sa voiture plusieurs fois mais ce ne fut qu’une seule balle qui la frappa. Nous nous sommes tous posés la question si l’agression vraiment eu lieu ou pas. Lorsqu’ils nous racontèrent l’histoire, personne a ressenti que cela contribuait à notre sensibilité de possibles ménaces de sécurité, notre réaction fut tout au plus comme s’il s’agissait d’un incident quotidien normal. Johnny a toujours était très doué pour raconter des histoires qui allait à la perfection avec son caractère et tous les aspects de sa vie pour attirer l’attention de tout le monde et les rendre amusantes. Je ne peux pas vous dire honnêtement, en particulier à tous ce qui suivent ce blog,dès le début,  nous n’avons jamais preuve d’un incident pareil. Lors de ce genre de circonstances dans une vie normale, on devient un peu désensibilisé et on trouve de l’humour dans ce genre de situations. Ce qui rend tout beaucoup plus simple. Vous ne pouvez rien faire pour changer les réalités négatives et parfois, au lieu de devenir impuissant,  tout cela vous fait bien rire pour vous aider à cacher provisoirement un tel souci. Autrement, vous finiriez par vous renfermer et essayer de vous cacher dans un placard, sauf que cela serait pire pour votre santé mentale à long terme.

C’était formidable revoir tous les endroits intéressants de Caracas, nous sommes allés visiter le théatre Teresa Carreño, le musée des Beaux arts, le musée d’archéologie, la Place Bolivar et le Capitol national, siège du gouvernement. Ils étaient tel et comme je me souvenais. Je ne peux pas oublier de vous dire que nous avons aussi vu de nouveau tout le réseau des grandes routes nationales de Caracas. Ce fut un grand monstre en béton, portant de drôle de noms comme le pulpe et le mille-pattes, en raison de toutes les différentes branches et virages. Aussitôt  nous commençames à parcourir les rues, nous nous sommes aperçus que le vacarme était toujours le même. Les motocyclettes circulaient toujours sur les chausées, comme d’habitude, en faisant du zigzag entre les voitures. Le changement qui me sauta à la vue de suite, ce fut le nombre de Wendy’s burger, ce qui m’a surpris. Pour la plupart des villes de l’Amérique du sud, c’était principalement les  Burger King et  Pizza Hut – ceux-ci comptaient avec d’extra-ordinaires cours de récréation pour les enfants – et MacDonald arrivait toujours dans ces endroits juste un peu avant notre départ. Ce syndrome de l’arc doré fut vraiment une surprenante coïncidence. Dans les années 1980 et  1990, j’avais vu des Wendy’s juste en Amérique du nord. Nous avons même dîner dans un restaurant Hoolihan’s le jour de notre arrivée. Ce fut un endroit raisonnable aux Etats-Unis, bien qu’ils ont toujours recherché le marketing en Amérique du sud, voire Tony Roma’s et TGI Friday’s. Les repas suivants nous ont rapportés des souvenirs des années dont nous avons vécu au Venezuela lorsque nous avons goûter les arepas, les tequeñones et le pabellón criollo. Quand vous voyagez à l’étranger, n’hésitez pas et goûter de nouveaux mets afin de jouir de la merveilleuse cuisine internationale – un véritable cadeau génétique de notre créateur –  vous ne serez pas décu. Il y a une grande variété de goûts.  Rien de mieux pendant nos repas qu’être en compagnie des Marquez et rire tout le temps. Il faut toujours manger en bonne compagnie lorsqu’il s’agit de bonne nourriture.

Chez les Marquez au Venezuela

Ce retour à Caracas fut une expérience très particulière, laquelle je n’avais jamais eu avant. Dans les grands centres urbains où nous avons vécu, nos séjours sans exception furent de trois ans. Pendant ce temps, je devenais comme une partie de la ville, j’assimilais la culture, j’apprenais tous les raccourcis et toutes les façons pour aller et venir –  comme enfant, j’avais un sens de l’orientation exceptionnel et souvent je faisais les fois de GPS pour aider mon père et éviter les embouteillages de A à B – je respirais aussi le même air comme tous les citoyens. D’une certaine façon, ce fut comme si j’avais gagné ma place dans chaque unes de ces villes. Néanmoins, au bout des trois années d’affectation, nous faisions toujours nos valises en sachant que c’était presque sûr que nous reviendrions plus jamais, nous quittions en gardant de beaux souvenirs qui feraient partie de notre propre histoire. Ce voyage-ci fut l’exception de la règle. C’était drôle qu’après tant d’années écoulées, ma place parmi le peuple de Caracas était toujours là en train de m’attendre d’une façon où l’autre. Je ressentis que mon existence contribuait à l’énergie de cette grande ville. Je m’identifiais bien avec mes copains «caraqueños» comme si j’étais chez moi. Ce fut de plus en plus difficile trouver la définition de mon chez moi. Je me demandais si cela serait pareil si jamais on revenait à Brasilia et à Santiago, puisque je ressentais toujours une forte affinité pour les deux endroits, même si j’avais déjà perdu contact avec les gens que je connaissais. Le Venezuela fera toujours partie de moi.

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