Lors d’une affectation à l’étranger le succès repose sur le
fait de devenir un grand artiste. La réalité de vos propres circonstances
dépend de la façon dont on établit notre propre status quo. Le dicton le
plus approprié auquel je peux penser est celui de Monty Python: The
Life of Brian (La vie de Brian), un état qui manifeste pleinement: «Il faut
toujours voir le bon côté de la vie». La chose la plus facile – et la plus
difficile – à faire dans ce genre de situation est de faire face à une réalité
de façon négative, et fermer la porte pour empêcher d’être en contact avec le
monde à l’extérieur, et s’isoler des gens. On a plus rien à voir avec le
problème lorsqu’on prend le choix de l’épacher. Le deuxième choix, celui que je
recommande fermement est d’ouvrir cette porte qui vous permettra, à vous et
votre famille, de profiter des nouvelles choses. Le traumatisme psychologique
de se «vérrouiller» pendant trop longtemps peut être nuisible. Le plus tôt vous
vous rendez compte que ce ne sera pas la même chose que de se retrouver chez
soi – il faut que chacun trouve sa propre définition – le plus vite on apprend
sur la richesse qui nous entoure. On se sent fier des accomplissements lorsque
on regarde en arrière. On donne des ailes à nos horizons et on a une vraie
perspective de l’univers. Bien sûr, c’est pareil que lorsque nous sommes chez
nous, certaines choses sont bonnes et d’autres ne le sont pas. Nous, les
Bickford, avons toujours choisi le scénario numéro deux, qui me mène à
l’histoire de notre premier voyage d’un jour hors de la ville de Lima.
Au début de l’affaire, les Bickford étaient devenus amis
avec la famille Lambert, à cause du lien entre nos chefs de famille qui
travaillaient à l’ambassade et au
niveau suivant des générations, à travers l’école. Lors d’un de nos
premiers week-ends, le clan Bickford s’est retrouvé avec les Lambert en face de
Primavera et Velasco Astete, la route qui se trouvait entre nos maisons, et en
même temps nous allions rencontrer une famille franco-canadienne pour une
nouvelle aventure, je ne me rappelle que du nom de famille, Thibault, celui-ci
s’occupait d’un genre d’orphelinat pour des garçons défavorisés dans la ville
même. Il faisait partie des trois familles, M. Thibault était celui qui
connaissait mieux Lima, car il avait vécu là plus longtemps. Il avait suggéré
d’aller nous promener dans un endroit qui était un petit bijou caché, Santa
Rosa de Quives, un lieu saint, et l’importance ne nous avait pas été bien
expliquée. En fait, il était la seule personne qui avait été dans cet endroit,
ce qui fait que nous comptions sur lui pour faire ce voyage. Comme Alain
Lambert et lui avaient des SUV, ils avaient décidé de diviser les
passagers en hommes et en femmes dans leurs véhicules. C’était drôle, comme
tous les deux étaient des hommes, la division n’a pas tout à fait marché. M.
Thibault nous guiderait en conduisant toutes les femmes. Ceci faisait du sens
pour lui puisqu’il était notre guide etl était intelligent. Alain, qui était à la
GRC depuis longtemps, conduirait la voiture qui suivrait pour transporter tous
les hommes robustes et beaux. Comme il a convenu avec sa tâche dans cette
aventure, il a même plaisanté en disant que ceci lui faisait penser au temps
qu’il a dû passer au début de sa carrière en train de poursuivre des suspects
pour appliquer la loi. Nous nous sommes tous installés dans nos positions
correctes pour partir vers Santa Rosa de Quives.
Aussitôt, je me suis assis sur le siège en arrière de l’auto
avec Brian et Mario, mon mal de voiture a quasiment tout de suite commencé avec
la dense circulation ainsi que la façon désorganisée de conduire dans la ville
mouvementée de Lima. Malgré mon malaise je pouvais voir les fameux pueblos
jovenes - nom donné aux bidonvilles
par les propres habitants – entourés de poussière, de saleté et de tonnes
d’ordures au fur et à mesure que l’on avançait. Nous sommes passés également en
bordure de la fameuse rivière Rimac qui traverse le centre de Lima. En passant
nous avons remarqué qu’il y avait parfois un torrent impétueux marron comme du
café. Mario a exclamé que c’était la seule rivière dans le monde où l’on
pouvait faire du rafting dans de l’eau marron. Le paysage urbain était toujours
envelopé d’un brouillard épais accompagné d’une étrange odeur. Par la suite,
nous avons entendu «Tabernacle!», prononçait d’un marqué accent du Lac Saint
Jean, qui ressortait de la place du conducteur quand Alain s’est rendu compte
qu’il avait perdu de vue la voiture qui nous guidait. Probablement, ses habilités
comme flic avaient subi une sorte d’attrition après des années au bureau et de
travaux connexes. Maintenant, nous étions cinq gringos en chemin vers
l’inconnu, entourés de pueblos jovenes et tout leur décor. Il a quitté
la grande route, mais ce ne fut pas pour que l’on puisse voir de plus près les
conditions de vie sinon pour demander des indications. Il demanda d’un accent
son très marqué, l’accent franco-canadien, à des indigenes péruviens comment
pouvait-on arriver à Santa Rosa de Lima. Partout où nous sommes allés,
personne avait aucune idée de ce qu’il parlait, mais malgré tout ils étaient
gentils et nous donnaient de vagues indications, en espérant que cela allait
atteindre notre objectif et attraper le reste du groupe. L’espoir se perdu. Nous
nous sommes aventurés à travers les hostiles rues avec tout le monde qui nous
regardait et semblait se demander ce que nous faisions dans cet endroit. Nous
nous sommes rendus compte que personne savait où se trouvait cet endroit, mais
en fait, Santa Rosa de Quives, était le vrai nom de l’endroit, tandis
que Santa Rosa de Lima était le nom d’une vierge. Elle a été la première
Sainte venue de la région des Amériques et la Sainte Patrone du Pérou. Je
suppose que Santa Rosa de Lima se trouvait un peu partout pour dire
ainsi.
Après notre échec de la tentive de rejoindre l’autre partie
du groupe, ou de trouver l’endroit de Santa Rosa de Quives, nous avons
décidé de nous arrêter dans un endroit qui n’avait pas l’air mal pour manger
quelque chose. Comme nous n’avions pas de téléphones cellulaires ni de radios
militaires, nous ne pouvions communiquer avec personne pour leur dire ce qui
était arrivé. Nous nous sommes arrêtés dans les limites de la ville à un
district appelé Ancón, Alain nous a expliqué que c’était l’une des
destinations préférée pour de nombreux limeños qui cherchent à s’amuser
dans le soleil pendant les mois d’été. C’était difficile à imaginer l’endroit
sans brouillard ni humidité qui nous accompagnaient sans cesse. Nos vêtements
était toujours humides et collants si nous étions à l’intérieur ou à
l’extérieur sans faire aucune différence. Nous nous sommes garés sur une playa
– d’habitude ce mot veut dire plage mais au Pérou, il s’agit d’un
stationnement – où le seul véhicule qui était garé correctement entre les
lignes et en face de l’enrayer, était un bateau à rames avec ceux-ci bien
gardés, et en toute sécurité à l’intérieur du navire. Ceci nous a semblé
comique sous une perspective nord-américaine puisqu’un agent de stationnement
dans notre pays d’origine aurait profité de faire un petit tour dans cette
ville. En général, les gens se garaient où ils avaient envie et le réglement
pour conduire n’était pas renforcé. Évidemment, c’était drôle pour nous, des
personnes de l’extérieur, mais il ne faut pas oublié que nous ne sommes pas
bien placés pour juger certains comportements et il ne faut pas s’attendre à ce
que tout le monde soit comme nous. Lorsqu’on va dans un autre pays il faut
faire ce que tout le monde fait. Tout près, nous avons trouvé un bar de fruits
de mer, un endroit simple et qui avait un merveilleux menu. D’habitude, il y a
toujours quelqu’un à la porte du restaurant ou du bar qui approchent les
passants pour essayer de les faire rentrer dans leurs établissements et
profiter de leur bonne et fine cuisine. Alain demanda au gentil garcon, s’ils
avaient une boisson appelée Sangre de Tigre. Il était évident qu’il n’avait pas compris ce qu’Alain avait
demandé, mais il a répondu d’une façon entrepreneuriale, qu’ils avaient tout ce
que l’on voulait. Le reste, nous n’avions aucune idée de ce qu’il voulait dire,
la seule chose que nous savions était que nous avions tous très faim. Nous
avons appris de suite que souvent dans l’endroit le plus simple on trouve des
repas plus authentiques. Je ne me rappelle plus du nom de cet endroit, mais la
nourriture était délicieuse. J’ai mangé l’un des meilleurs ceviche mixto
– un plat de fruits de mer de la côte, souvent prepare avec du poisson cuit
dans du jus de limette, celui-ci avait du pulpe, du poisson, des crevettes et
toute sorte d’autres choses – de ma vie. Mon bol comprenait presque tout les
fruits de mer qui peuvent exister dans l’océan. Quel délicieux régal et en plus
inattendu! Par la suite, nous avons dégusté la boisson Sangre de Tigre –
un mélange de jus du ceviche avec du Vodka – une terrible preparation, nous ne
l’avons plus jamais bu de nouveau. Après le repas nous sommes allés faire une
promenade le long de la plage.
La promenade dans le brouillard n’a pas été facile,
spécialement après un succulent repas et en ayant l’estomac plein. Nous avons
vu plusieurs monuments démontrant l’histoire de héros de la région qui ont
donné leur vie d’une façon courageuse pour défendre leur cher pays. Les
Péruviens ont eu de dures batailles contre leur voisin et rival du sud de
toujours, le Chili. C’était drôle, mais je connaissais bien les conflits car
depuis un très jeune âge, l’histoire a toujours été fascinante pour moi, et
maintenant j’écoutais les Péruviens en train de me raconter leurs petites
histoires. Lors de notre promenade à pied, nous avons vu un service de motocyclette taxi – une
motocyclette qui tirait une espèce de char – nous avons loué deux pour faire le
tour d’Ancon. De cette façon, nous pouvions connaître et voir plus d’endroits
qu’en marchant. surtout après avoir bien mangé. Les chauffeurs ne semblaient pas avoir de contraintes au fait que
nous étions trois adolescents dans un et deux costauds adultes, l’un plus que
l’autre, dans l’autre comme passagers. Ils parcouraient les étroites rues à
toute vitesse - et parfois ils allaient même sur les trottoirs. Ils n’expliquaient pas grand chose et nous donnaient
même pas le temps d’admirer le paysage, jusqu’à ce que je me suis rendu compte
que nous étions en fait sur l’autoroute en sens opposé. Nous avons vraiment été
au bord de la mort! Les chauffeurs faisaient des courses en dépassant l’un et
l’autre et nous disions bonjour à nos papas en faisant toutes sortes de gestes.
Les deux véhicules ont foncé une fois de plus sur les rues et les trottoirs,
pour compléter le cercle et on nous a ramené sur le long de la plage où on nous
avait ramassé. Ce fut un tour express d’Ancon à peu près quinze ou vingt
minutes. Je suis sûr qu’il y avait d’autres endroits à visiter, mais nous avons
beaucoup ri et avions de formidables anecdotes pour raconter aux femmes en
rentrant chez nous. Ma maman et la mère de Mario, nous ont dit plus tard que
leur tour avait été plutôt ennuyant. Peut-être notre échec pour atteindre
l’objectif fut une bénédiction en déguisement. Santa Rosa de Lima a
veillé sur nous ce jour là!
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