Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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dimanche 9 octobre 2011

Tous les chemins mènent à Santa Rosa de Lima

Lors d’une affectation à l’étranger le succès repose sur le fait de devenir un grand artiste. La réalité de vos propres circonstances dépend de la façon dont on établit notre propre status quo. Le dicton le plus approprié auquel je peux penser est celui de Monty Python: The Life of Brian (La vie de Brian), un état qui manifeste pleinement: «Il faut toujours voir le bon côté de la vie». La chose la plus facile – et la plus difficile – à faire dans ce genre de situation est de faire face à une réalité de façon négative, et fermer la porte pour empêcher d’être en contact avec le monde à l’extérieur, et s’isoler des gens. On a plus rien à voir avec le problème lorsqu’on prend le choix de l’épacher. Le deuxième choix, celui que je recommande fermement est d’ouvrir cette porte qui vous permettra, à vous et votre famille, de profiter des nouvelles choses. Le traumatisme psychologique de se «vérrouiller» pendant trop longtemps peut être nuisible. Le plus tôt vous vous rendez compte que ce ne sera pas la même chose que de se retrouver chez soi – il faut que chacun trouve sa propre définition – le plus vite on apprend sur la richesse qui nous entoure. On se sent fier des accomplissements lorsque on regarde en arrière. On donne des ailes à nos horizons et on a une vraie perspective de l’univers. Bien sûr, c’est pareil que lorsque nous sommes chez nous, certaines choses sont bonnes et d’autres ne le sont pas. Nous, les Bickford, avons toujours choisi le scénario numéro deux, qui me mène à l’histoire de notre premier voyage d’un jour hors de la ville de Lima.

Santa Rosa de Lima, veille sur nous

Au début de l’affaire, les Bickford étaient devenus amis avec la famille Lambert, à cause du lien entre nos chefs de famille qui travaillaient à l’ambassade et au  niveau suivant des générations, à travers l’école. Lors d’un de nos premiers week-ends, le clan Bickford s’est retrouvé avec les Lambert en face de Primavera et Velasco Astete, la route qui se trouvait entre nos maisons, et en même temps nous allions rencontrer une famille franco-canadienne pour une nouvelle aventure, je ne me rappelle que du nom de famille, Thibault, celui-ci s’occupait d’un genre d’orphelinat pour des garçons défavorisés dans la ville même. Il faisait partie des trois familles, M. Thibault était celui qui connaissait mieux Lima, car il avait vécu là plus longtemps. Il avait suggéré d’aller nous promener dans un endroit qui était un petit bijou caché, Santa Rosa de Quives, un lieu saint, et l’importance ne nous avait pas été bien expliquée. En fait, il était la seule personne qui avait été dans cet endroit, ce qui fait que nous comptions sur lui pour faire ce voyage. Comme Alain Lambert et lui avaient des SUV, ils avaient décidé de diviser les passagers en hommes et en femmes dans leurs véhicules. C’était drôle, comme tous les deux étaient des hommes, la division n’a pas tout à fait marché. M. Thibault nous guiderait en conduisant toutes les femmes. Ceci faisait du sens pour lui puisqu’il était notre guide etl était intelligent. Alain, qui était à la GRC depuis longtemps, conduirait la voiture qui suivrait pour transporter tous les hommes robustes et beaux. Comme il a convenu avec sa tâche dans cette aventure, il a même plaisanté en disant que ceci lui faisait penser au temps qu’il a dû passer au début de sa carrière en train de poursuivre des suspects pour appliquer la loi. Nous nous sommes tous installés dans nos positions correctes pour partir vers Santa Rosa de Quives.

Aussitôt, je me suis assis sur le siège en arrière de l’auto avec Brian et Mario, mon mal de voiture a quasiment tout de suite commencé avec la dense circulation ainsi que la façon désorganisée de conduire dans la ville mouvementée de Lima. Malgré mon malaise je pouvais voir les fameux pueblos jovenes -  nom donné aux bidonvilles par les propres habitants – entourés de poussière, de saleté et de tonnes d’ordures au fur et à mesure que l’on avançait. Nous sommes passés également en bordure de la fameuse rivière Rimac qui traverse le centre de Lima. En passant nous avons remarqué qu’il y avait parfois un torrent impétueux marron comme du café. Mario a exclamé que c’était la seule rivière dans le monde où l’on pouvait faire du rafting dans de l’eau marron. Le paysage urbain était toujours envelopé d’un brouillard épais accompagné d’une étrange odeur. Par la suite, nous avons entendu «Tabernacle!», prononçait d’un marqué accent du Lac Saint Jean, qui ressortait de la place du conducteur quand Alain s’est rendu compte qu’il avait perdu de vue la voiture qui nous guidait. Probablement, ses habilités comme flic avaient subi une sorte d’attrition après des années au bureau et de travaux connexes. Maintenant, nous étions cinq gringos en chemin vers l’inconnu, entourés de pueblos jovenes et tout leur décor. Il a quitté la grande route, mais ce ne fut pas pour que l’on puisse voir de plus près les conditions de vie sinon pour demander des indications. Il demanda d’un accent son très marqué, l’accent franco-canadien, à des indigenes péruviens comment pouvait-on arriver à Santa Rosa de Lima. Partout où nous sommes allés, personne avait aucune idée de ce qu’il parlait, mais malgré tout ils étaient gentils et nous donnaient de vagues indications, en espérant que cela allait atteindre notre objectif et attraper le reste du groupe. L’espoir se perdu. Nous nous sommes aventurés à travers les hostiles rues avec tout le monde qui nous regardait et semblait se demander ce que nous faisions dans cet endroit. Nous nous sommes rendus compte que personne savait où se trouvait cet endroit, mais en fait, Santa Rosa de Quives, était le vrai nom de l’endroit, tandis que Santa Rosa de Lima était le nom d’une vierge. Elle a été la première Sainte venue de la région des Amériques et la Sainte Patrone du Pérou. Je suppose que Santa Rosa de Lima se trouvait un peu partout pour dire ainsi.

Après notre échec de la tentive de rejoindre l’autre partie du groupe, ou de trouver l’endroit de Santa Rosa de Quives, nous avons décidé de nous arrêter dans un endroit qui n’avait pas l’air mal pour manger quelque chose. Comme nous n’avions pas de téléphones cellulaires ni de radios militaires, nous ne pouvions communiquer avec personne pour leur dire ce qui était arrivé. Nous nous sommes arrêtés dans les limites de la ville à un district appelé Ancón, Alain nous a expliqué que c’était l’une des destinations préférée pour de nombreux limeños qui cherchent à s’amuser dans le soleil pendant les mois d’été. C’était difficile à imaginer l’endroit sans brouillard ni humidité qui nous accompagnaient sans cesse. Nos vêtements était toujours humides et collants si nous étions à l’intérieur ou à l’extérieur sans faire aucune différence. Nous nous sommes garés sur une playa – d’habitude ce mot veut dire plage mais au Pérou, il s’agit d’un stationnement – où le seul véhicule qui était garé correctement entre les lignes et en face de l’enrayer, était un bateau à rames avec ceux-ci bien gardés, et en toute sécurité à l’intérieur du navire. Ceci nous a semblé comique sous une perspective nord-américaine puisqu’un agent de stationnement dans notre pays d’origine aurait profité de faire un petit tour dans cette ville. En général, les gens se garaient où ils avaient envie et le réglement pour conduire n’était pas renforcé. Évidemment, c’était drôle pour nous, des personnes de l’extérieur, mais il ne faut pas oublié que nous ne sommes pas bien placés pour juger certains comportements et il ne faut pas s’attendre à ce que tout le monde soit comme nous. Lorsqu’on va dans un autre pays il faut faire ce que tout le monde fait. Tout près, nous avons trouvé un bar de fruits de mer, un endroit simple et qui avait un merveilleux menu. D’habitude, il y a toujours quelqu’un à la porte du restaurant ou du bar qui approchent les passants pour essayer de les faire rentrer dans leurs établissements et profiter de leur bonne et fine cuisine. Alain demanda au gentil garcon, s’ils avaient une boisson appelée Sangre de Tigre.  Il était évident qu’il n’avait pas compris ce qu’Alain avait demandé, mais il a répondu d’une façon entrepreneuriale, qu’ils avaient tout ce que l’on voulait. Le reste, nous n’avions aucune idée de ce qu’il voulait dire, la seule chose que nous savions était que nous avions tous très faim. Nous avons appris de suite que souvent dans l’endroit le plus simple on trouve des repas plus authentiques. Je ne me rappelle plus du nom de cet endroit, mais la nourriture était délicieuse. J’ai mangé l’un des meilleurs ceviche mixto – un plat de fruits de mer de la côte, souvent prepare avec du poisson cuit dans du jus de limette, celui-ci avait du pulpe, du poisson, des crevettes et toute sorte d’autres choses – de ma vie. Mon bol comprenait presque tout les fruits de mer qui peuvent exister dans l’océan. Quel délicieux régal et en plus inattendu! Par la suite, nous avons dégusté la boisson Sangre de Tigre – un mélange de jus du ceviche avec du Vodka – une terrible preparation, nous ne l’avons plus jamais bu de nouveau. Après le repas nous sommes allés faire une promenade le long de la plage.

Vue de la baie d'Ancón sans le brouillard

La promenade dans le brouillard n’a pas été facile, spécialement après un succulent repas et en ayant l’estomac plein. Nous avons vu plusieurs monuments démontrant l’histoire de héros de la région qui ont donné leur vie d’une façon courageuse pour défendre leur cher pays. Les Péruviens ont eu de dures batailles contre leur voisin et rival du sud de toujours, le Chili. C’était drôle, mais je connaissais bien les conflits car depuis un très jeune âge, l’histoire a toujours été fascinante pour moi, et maintenant j’écoutais les Péruviens en train de me raconter leurs petites histoires. Lors de notre promenade à pied, nous avons vu  un service de motocyclette taxi – une motocyclette qui tirait une espèce de char – nous avons loué deux pour faire le tour d’Ancon. De cette façon, nous pouvions connaître et voir plus d’endroits qu’en marchant. surtout après avoir bien mangé. Les chauffeurs ne semblaient pas avoir de contraintes au fait que nous étions trois adolescents dans un et deux costauds adultes, l’un plus que l’autre, dans l’autre comme passagers. Ils parcouraient les étroites rues à toute vitesse - et parfois ils allaient même sur les trottoirs. Ils n’expliquaient pas grand chose et nous donnaient même pas le temps d’admirer le paysage, jusqu’à ce que je me suis rendu compte que nous étions en fait sur l’autoroute en sens opposé. Nous avons vraiment été au bord de la mort! Les chauffeurs faisaient des courses en dépassant l’un et l’autre et nous disions bonjour à nos papas en faisant toutes sortes de gestes. Les deux véhicules ont foncé une fois de plus sur les rues et les trottoirs, pour compléter le cercle et on nous a ramené sur le long de la plage où on nous avait ramassé. Ce fut un tour express d’Ancon à peu près quinze ou vingt minutes. Je suis sûr qu’il y avait d’autres endroits à visiter, mais nous avons beaucoup ri et avions de formidables anecdotes pour raconter aux femmes en rentrant chez nous. Ma maman et la mère de Mario, nous ont dit plus tard que leur tour avait été plutôt ennuyant. Peut-être notre échec pour atteindre l’objectif fut une bénédiction en déguisement. Santa Rosa de Lima a veillé sur nous ce jour là!

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