Comme je vous l’ai mentionné vers la fin de mon dernier
chapitre du blogue, le monde a ça propre façon pour faire marcher les choses,
en rapportant un sens d’équilibre. Les mêmes energies me reviendraient un jour
dans ma vie pendant les derniers mois de ma première année de secondaire.
J’étais en train de me sentir me peu plus à dos, en voyant toutes les portes
fermées après avoir essayé de rejoindre la population péruvienne. Ce n’était
plus une option pour moi d’y continuer avec ce but et n’avais plus envie de
prendre d’autres chances. Si mon environnement devait être soumis à d’autres
bombardements, je n’allais pas y arriver à supporter cette situation jusqu’à la
fin de l’affectation. Deux ans pourraient devenir une éternité lorsqu’on est du
mauvais côté du conflit. L’étape d’adaptation restait en arrière pour passer au
mode de “faire face” vis-à-vis ma situation. Maintenant, je pouvais remarquer
plusieurs ressemblances entre ma vie et les films des prisons. Si j’allais
survivre l’école secondaire, j’avais besoin d’un plan: quelqu’un pour me garder
en arrière. Mon frère m’avait gentiment offert d’être mon sauvegarde –
possiblement, parce qu’il se rendait compte que le début de l’année scolaire se
présentait un peu chancelante, pour ne pas dire autant, mais je ne pouvais pas
avoir mon frère pour lutter contre mes batailles. J’avais besoin de mon propre
détachement.
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Ivan Drago lors d'une conférence de presse |
J’ai calculé que les groupes d’étudiants plus petits avaient
un meilleur rapport, ce qui fait qu’il serait plus difficile d’être accepter.
Il y avait d’autres groupes composés par des Américains et d’autres
Anglophones, et encore d’autres qui étaient plus sages et en même temps
éloignés des autres comme les Japonais et les Coréens. Un sens d’égalité m’a
envahi au moment d’évaluer mes chances pour être mieux accepté pour m’intégrer
puisque nous partagions le même ingrédient par rapport à tous les autres gars:
Un tas de rien. Nous étions tous étrangers, mais dans ma tête, cela ne
suffisait pas pour y accrocher. Pendant quelque temps, je naviguais seul dans
le monde de Roosevelt pour observer mes compagnons pendant les cours et à
l’heure du déjeuner. Je regardais à la distance comment ils interagissaient et
ne me sentais pas suffisamment courageux lorsque je calculais le risque que je
prenais. Je n’avais aucune préférence
en particulier, quoique j’avais commencé à m’entendre avec Mario Lambert, un
Franco-canadien, le fils de l’attaché de la GRC de l’Ambassade et David
Williford, je crois qu’il s’agissait du fils d’un missionnaire américain ou
quelque chose de cette nature. Tous les deux étaient dans mes cours d’espagnol
et de débat et ils avaient un grand sens de l’humour. Notre enseignante
d’espagnol était une ancienne Mademoiselle Pérou – sûrement il faisait très
longtemps – elle s’appelait Melle. Saco qui avait du mal à se faire respecter et se faire
obéir par sa classe. Si jamais vous avez vu un épisode de Oz, ce fut très
semblable aux scènes de meutes. La seule différence était qu’un jour cette
classe finirait tandis que sur Oz la sentence de chacun était différente.
L’environnement était si décontracté, je pouvais parlé autant que je voulais
avec eux afin d’établir un rapport plus étroit, ce dont j’avais vraiment
besoin.
Pendant le cours où j’ai été régulièrement utilisé comme
cible de pratique (Éducation physique) j’ai commencé à devenir ami avec un gars
qui avait l’air Slave. Il m’a semblait une version plus petite et plus costaude
de Ivan Drago, le boxeur russe de l’Armée rouge du film Rocky avec
Stallone. Personne ne semblait l’inclure dans leur équipe lorsque les sports
organisés avaient lieu. Je n’avais pas l’intention de choisir un côté, car je
savais que j’allais quand même être choisi malgré ma décision. Les étudiants
l’insultaient souvent, ils l’appellaient toutes sortes de mots dont je n’avais
jamais écouté avant et n’osais pas les répéter. Il était évident pour moi qu’il
était un autre intrus. Ce qui nous a semblé parfait à tous les deux. Si je
n’étais pas accepté et étais en bon gars, il a dû me sembler à ce moment là,
mieux que n’importe qui, parmi le reste des étudiants. La première fois que je
l’ai approché, j’ai essayé de communiquer avec lui en anglais, puisque je ne
parlais pas le russe. J’avais l’espoir d’avoir cette langue en commun. Nous
étions supposé de jouer au volleyball et je n’avais pas de partenaire ni lui
non plus. Il m’a répondu tout de suite, je suivis le mouvement de ses lèvres et
il essayait de parler de plus en fort car il y avait beaucoup de bruit avec les
balles qui rebondissaient sans cesse sur le plancher en bois du gym, je n’avais
aucune idée de ce qu’il répondait. Nous avons quand même réussi à communiquer
par des gestes et des expressions du visage, nous nous faisions des signes
lorsqu’il fallait s’approcher et comme signe de victoire on levait toujours le
pouce, signe quasiment universel. Nous avons persévéré en échangeant des gestes
pendant longtemps et en riant en même temps lorsque nous étions ensemble
pendant notre sentence dans la classe de gym. C’était drôle comment nous sommes
arrivés à nous entendre sans être obligés à parler.
Plus tard, je me suis rendu compte que mon copain Soviétique
était aussi dans mon cours d’histoire universelle. Kevin «El Chivo»
Jameson, qui jusqu’à date j’en sûr qu’il était un clone de Woody Harrelson,
était le prof de ce cours. Il s’agissait d’un jeune garçon américain, possiblement c’était sa première
fois comme enseignant dans une école secondaire. Il était aussi timide, quelque
chose qui n’était pas bonne pour réussir comme prof dans ce milieu. La raison
pour laquelle il a été surnommé el chivo (le bouc), ce fut parce que
souvent il se mettait à nous faire des conférences sur le sujet du jour, alors
quelqu’un dans la classe commençait à crier «Kevin chivo» de toutes ses
forces, et le reste de la classe suivait à l’unison avec un «Ey! Ouf! Ouf!
Ouf!». Selon le jour et les circonstances les ‘oufs’ devenaient plus forts, et
on ajoutait le nombre de fois aussi. Il m’a toujours semblé drôle qu’il n’a
jamais réagi à ce comportement. J’ai été également surpris au manque de
contrôle que les enseignants avaient de leurs élèves dans cette école et le
manque de discipline en général. Je n’avais jamais de ma vie vu ce genre de
comportement, même pas dans mes anciennes écoles. Ce n’était pas question!.
Ceci n’a pas empêché mon nouveau copain de l’Europe de l’Est ni à moi de
contribuer à la chorale. Des fois nous faisions allusion à nos propres chivos
et on créait le tsunami de Ey! Ouf! Et Oufs. En fait, ceci a fait preuve d’une
très bonne technique comme allégemment du stress. Je me rappelle très bien me
sentir pas mal rafraîchi en quittant la salle de classe de M. Jameson et prêt
pour faire face au reste de l’environnement hostile. Kevin était un bon gars et
ne démontrait pas de ressentiment ni d’hostilité envers sa classe. Peut-être il
était juste content d’y arriver jusqu’à la fin du cours. Je bavardais souvent
avec lui sur le basketball car supposément il avait joué pour Duke dans la NCAA. J’étais jeune mais cela ne voulait
pas dire que j’étais naïf. Il ne semblait pas avoir les éléments d’un athlète du
Varsity.
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Alejandro, Kensuke et moi à San Borja |
Une fois que j’ai appris que le nom du Russe était
Alejandro nous avons commencé à parler. Maintenant, j’avais réussi à déchiffrer
la langue lorsqu’il essayait de parler avec moi avec un accent très marqué reconnu
internationalement comme Andaluz. Il ressemble au Castillan (Espagnol),
sauf qu’on ne prononce pas un tas de lettres et ils parlent plus vite. Le fait
que c’était la première fois que j’écoutais cet accent n’a pas aidé. Il parlait
à peine l’anglais puisque c’était la première fois qu’il apprenait la langue.
J’avais l’avantage de la connaître déjà à l’oral. Grâce à cette nouvelle
fréquentation, j’ai pu retrouvé ma passion pour le basketball en jouant avec
lui et ses copains, coréens et japonais du cours d’espagnol langue seconde, à
l’heure du déjeuner. Il m’a présenté
Kensuke Kobayashi, un bon ami japonais qui est devenu notre personne ressource
quant à sa langue et sa culture. Kensuke m’a appris quelque chose dont je
n’oublierai jamais: Onara no nioigasuru (Ça sent le pête!). Il était un bon gars et avec un grand sens de
l’humour. J’ai beaucoup appris à propos
de leur culture à laquelle je n’avais jamais été exposé auparavant, et j’ai
également partager les connaissances de la mienne. Le sentiment de rejet de la
part de mes hôtes m’avait fait devenir encore plus Canadien. Maintenant, tout
avait changé d’une façon positive puisque j’avais finalement trouvé ma place
dans l’école et pouvais être en paix pour profiter des bons moments. Nous
étions tous des enfants dans un sol neutre.
Très bon blog. Je profite de cet article où je me suis régalée, pour vous le dire : continuez, ça me plaît et vous avez conquis une nouvelle lectrice. En plus cela faisait un moment que je cherchais quelque chose de bon dans ce domaine - eh oui, moi aussi c'est mon truc. Je vais un peu lire vos vieux posts et puis m'abonner au flux.
RépondreSupprimerrencontre femme russe
Merci beaucoup pour vos gentils commentaires à propos de mon blog. Ça me fait un grand plaisir que vous avez décidé de me suivre et j'espère continuer à susciter plus d'intérêt dans mes suivantes publications.
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