Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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mercredi 5 octobre 2011

De la Russie avec amour


Comme je vous l’ai mentionné vers la fin de mon dernier chapitre du blogue, le monde a ça propre façon pour faire marcher les choses, en rapportant un sens d’équilibre. Les mêmes energies me reviendraient un jour dans ma vie pendant les derniers mois de ma première année de secondaire. J’étais en train de me sentir me peu plus à dos, en voyant toutes les portes fermées après avoir essayé de rejoindre la population péruvienne. Ce n’était plus une option pour moi d’y continuer avec ce but et n’avais plus envie de prendre d’autres chances. Si mon environnement devait être soumis à d’autres bombardements, je n’allais pas y arriver à supporter cette situation jusqu’à la fin de l’affectation. Deux ans pourraient devenir une éternité lorsqu’on est du mauvais côté du conflit. L’étape d’adaptation restait en arrière pour passer au mode de “faire face” vis-à-vis ma situation. Maintenant, je pouvais remarquer plusieurs ressemblances entre ma vie et les films des prisons. Si j’allais survivre l’école secondaire, j’avais besoin d’un plan: quelqu’un pour me garder en arrière. Mon frère m’avait gentiment offert d’être mon sauvegarde – possiblement, parce qu’il se rendait compte que le début de l’année scolaire se présentait un peu chancelante, pour ne pas dire autant, mais je ne pouvais pas avoir mon frère pour lutter contre mes batailles. J’avais besoin de mon propre détachement.

Ivan Drago lors d'une conférence de presse

J’ai calculé que les groupes d’étudiants plus petits avaient un meilleur rapport, ce qui fait qu’il serait plus difficile d’être accepter. Il y avait d’autres groupes composés par des Américains et d’autres Anglophones, et encore d’autres qui étaient plus sages et en même temps éloignés des autres comme les Japonais et les Coréens. Un sens d’égalité m’a envahi au moment d’évaluer mes chances pour être mieux accepté pour m’intégrer puisque nous partagions le même ingrédient par rapport à tous les autres gars: Un tas de rien. Nous étions tous étrangers, mais dans ma tête, cela ne suffisait pas pour y accrocher. Pendant quelque temps, je naviguais seul dans le monde de Roosevelt pour observer mes compagnons pendant les cours et à l’heure du déjeuner. Je regardais à la distance comment ils interagissaient et ne me sentais pas suffisamment courageux lorsque je calculais le risque que je prenais.  Je n’avais aucune préférence en particulier, quoique j’avais commencé à m’entendre avec Mario Lambert, un Franco-canadien, le fils de l’attaché de la GRC de l’Ambassade et David Williford, je crois qu’il s’agissait du fils d’un missionnaire américain ou quelque chose de cette nature. Tous les deux étaient dans mes cours d’espagnol et de débat et ils avaient un grand sens de l’humour. Notre enseignante d’espagnol était une ancienne Mademoiselle Pérou – sûrement il faisait très longtemps – elle s’appelait Melle. Saco qui avait du mal à se faire respecter et se faire obéir par sa classe. Si jamais vous avez vu un épisode de Oz, ce fut très semblable aux scènes de meutes. La seule différence était qu’un jour cette classe finirait tandis que sur Oz la sentence de chacun était différente. L’environnement était si décontracté, je pouvais parlé autant que je voulais avec eux afin d’établir un rapport plus étroit, ce dont j’avais vraiment besoin.

Pendant le cours où j’ai été régulièrement utilisé comme cible de pratique (Éducation physique) j’ai commencé à devenir ami avec un gars qui avait l’air Slave. Il m’a semblait une version plus petite et plus costaude de Ivan Drago, le boxeur russe de l’Armée rouge du film Rocky avec Stallone. Personne ne semblait l’inclure dans leur équipe lorsque les sports organisés avaient lieu. Je n’avais pas l’intention de choisir un côté, car je savais que j’allais quand même être choisi malgré ma décision. Les étudiants l’insultaient souvent, ils l’appellaient toutes sortes de mots dont je n’avais jamais écouté avant et n’osais pas les répéter. Il était évident pour moi qu’il était un autre intrus. Ce qui nous a semblé parfait à tous les deux. Si je n’étais pas accepté et étais en bon gars, il a dû me sembler à ce moment là, mieux que n’importe qui, parmi le reste des étudiants. La première fois que je l’ai approché, j’ai essayé de communiquer avec lui en anglais, puisque je ne parlais pas le russe. J’avais l’espoir d’avoir cette langue en commun. Nous étions supposé de jouer au volleyball et je n’avais pas de partenaire ni lui non plus. Il m’a répondu tout de suite, je suivis le mouvement de ses lèvres et il essayait de parler de plus en fort car il y avait beaucoup de bruit avec les balles qui rebondissaient sans cesse sur le plancher en bois du gym, je n’avais aucune idée de ce qu’il répondait. Nous avons quand même réussi à communiquer par des gestes et des expressions du visage, nous nous faisions des signes lorsqu’il fallait s’approcher et comme signe de victoire on levait toujours le pouce, signe quasiment universel. Nous avons persévéré en échangeant des gestes pendant longtemps et en riant en même temps lorsque nous étions ensemble pendant notre sentence dans la classe de gym. C’était drôle comment nous sommes arrivés à nous entendre sans être obligés à parler.

Plus tard, je me suis rendu compte que mon copain Soviétique était aussi dans mon cours d’histoire universelle. Kevin «El Chivo» Jameson, qui jusqu’à date j’en sûr qu’il était un clone de Woody Harrelson, était le prof de ce cours. Il s’agissait d’un jeune garçon  américain, possiblement c’était sa première fois comme enseignant dans une école secondaire. Il était aussi timide, quelque chose qui n’était pas bonne pour réussir comme prof dans ce milieu. La raison pour laquelle il a été surnommé el chivo (le bouc), ce fut parce que souvent il se mettait à nous faire des conférences sur le sujet du jour, alors quelqu’un dans la classe commençait à crier «Kevin chivo» de toutes ses forces, et le reste de la classe suivait à l’unison avec un «Ey! Ouf! Ouf! Ouf!». Selon le jour et les circonstances les ‘oufs’ devenaient plus forts, et on ajoutait le nombre de fois aussi. Il m’a toujours semblé drôle qu’il n’a jamais réagi à ce comportement. J’ai été également surpris au manque de contrôle que les enseignants avaient de leurs élèves dans cette école et le manque de discipline en général. Je n’avais jamais de ma vie vu ce genre de comportement, même pas dans mes anciennes écoles. Ce n’était pas question!. Ceci n’a pas empêché mon nouveau copain de l’Europe de l’Est ni à moi de contribuer à la chorale. Des fois nous faisions allusion à nos propres chivos et on créait le tsunami de Ey! Ouf! Et Oufs. En fait, ceci a fait preuve d’une très bonne technique comme allégemment du stress. Je me rappelle très bien me sentir pas mal rafraîchi en quittant la salle de classe de M. Jameson et prêt pour faire face au reste de l’environnement hostile. Kevin était un bon gars et ne démontrait pas de ressentiment ni d’hostilité envers sa classe. Peut-être il était juste content d’y arriver jusqu’à la fin du cours. Je bavardais souvent avec lui sur le basketball car supposément il avait joué pour Duke dans la  NCAA. J’étais jeune mais cela ne voulait pas dire que j’étais naïf. Il ne semblait pas avoir les éléments d’un athlète du Varsity.

Alejandro, Kensuke et moi à San Borja

Une fois que j’ai appris que le nom du Russe était Alejandro nous avons commencé à parler. Maintenant, j’avais réussi à déchiffrer la langue lorsqu’il essayait de parler avec moi avec un accent très marqué reconnu internationalement comme Andaluz. Il ressemble au Castillan (Espagnol), sauf qu’on ne prononce pas un tas de lettres et ils parlent plus vite. Le fait que c’était la première fois que j’écoutais cet accent n’a pas aidé. Il parlait à peine l’anglais puisque c’était la première fois qu’il apprenait la langue. J’avais l’avantage de la connaître déjà à l’oral. Grâce à cette nouvelle fréquentation, j’ai pu retrouvé ma passion pour le basketball en jouant avec lui et ses copains, coréens et japonais du cours d’espagnol langue seconde, à l’heure du déjeuner.  Il m’a présenté Kensuke Kobayashi, un bon ami japonais qui est devenu notre personne ressource quant à sa langue et sa culture. Kensuke m’a appris quelque chose dont je n’oublierai jamais: Onara no nioigasuru  (Ça sent le pête!). Il était un bon gars et avec un grand sens de l’humour. J’ai  beaucoup appris à propos de leur culture à laquelle je n’avais jamais été exposé auparavant, et j’ai également partager les connaissances de la mienne. Le sentiment de rejet de la part de mes hôtes m’avait fait devenir encore plus Canadien. Maintenant, tout avait changé d’une façon positive puisque j’avais finalement trouvé ma place dans l’école et pouvais être en paix pour profiter des bons moments. Nous étions tous des enfants dans un sol neutre.

2 commentaires:

  1. Très bon blog. Je profite de cet article où je me suis régalée, pour vous le dire : continuez, ça me plaît et vous avez conquis une nouvelle lectrice. En plus cela faisait un moment que je cherchais quelque chose de bon dans ce domaine - eh oui, moi aussi c'est mon truc. Je vais un peu lire vos vieux posts et puis m'abonner au flux.
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    1. Merci beaucoup pour vos gentils commentaires à propos de mon blog. Ça me fait un grand plaisir que vous avez décidé de me suivre et j'espère continuer à susciter plus d'intérêt dans mes suivantes publications.

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