Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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mercredi 23 mars 2011

Cours intensif de culture

Nos vacances s’étaient raccourcies. Nous sommes arrivés à la moitié de l’année scolaire – En général,  le calendrier scolaire pour l’hémisphère sud commence au mois de février et finit au mois de décembre – ce qui fait que nous devions rattraper le reste de la classe. L’été avait été repoussé à présent jusqu’à la Noël. Le fait d’avoir perdu une saison représentait plus de difficulté que le raccoursissement des vacances. Il a fallu mettre en attente le rattrapage avec les bandes de dessins animés et aussi la construction de forteresses pour mes GI Joe. Mon papa reprit le travail comme d’habitude, mais cette fois-ci, c’était un nouvel endroit au centre-ville de Santiago. Ma mère, qui faisait toujours preuve d’être capable de mener plusieurs tâches à la fois, devait se débrouiller avec des courses dernière minute, comme l’achat des uniformes; en plus de recevoir nos effets qui venaient du Venezuela et nous inscrire à l’école. C’est très facile de prendre les choses comme un fait accompli et apparemment facile, mais l’achat de nouveaux uniformes pour l’école à la moité de l’année scolaire n’était pas évident. Bravo à ma maman! Elle a réussi à nous inscrire à l’Alliance Française de Saint-Exupéry, située sur l’Avenue Louis Pasteur. Nous n’avions vraiment pas trop de temps pour nous installer comme famille car nous avons dû courir à droite et à gauche afin de continuer toujours dans le curriculum français pour aiser la transition puisque c’était la seule chose qui ne changeait pas ni dans la vie de Brian ni dans la mienne.

Soldats de l’École militaire Général Bernardo O’Higgins dans leur uniforme official.
Cette fois, j’étais vraiment inquiet pour la rentrée scolaire. Certes, c’était l’école française cependant tout avait changé pour moi. Sauf, qu’à présent, je me rendais compte de tout se qui m’arrivait. Je pensais à tous les scénarios «si». Je ressentais un gros creu dans le ventre et en même temps des papillons qui m’aidaient d’une certaine façon à tout surmonter. Le chemin à parcourir pour aller à l’Alliance tous les matins serait dorénavant celui que je devais graver dans ma tête. Juste avant l’intersection principale de Vespucio Norte et Apoquindo, nous prenions une petite route pour passer juste à côté de l’École militaire Libertador Bernardo O’Higgins laquelle j’ai remarquée tout de suite en regardant par la fenêtre de la voiture. Tous les matins, peu importait la météo , les étudiants de l’école militaire défilaient en portant leurs impeccables uniformes prussiens. On aurait dit qu’ils se préparaient pour faire une grande invasion de la France. C’était beau, les voir en train de marcher d’une façon entièrement synchronisée, mais en même temps c’était intimidant. Lorsque je regardais tout cela attentivement, c’était comme si tout se passer avec un mouvement au ralenti. Parfaitement bien. Alors, je me suis demandé si les Français à la Alliance allaient nous obliger à faire pareil. Des images de parades militares en avançant uniformément se fixer dans ma pensée lorsque j’étais assis sur le siège arrière dans la voiture, à côté de mon frère. Où sommes-nous tombés cette fois?

Quand ma mère, Brian et moi, sommes arrivés à l’Alliance, les cours avaient déjà commencé. Nous n’étions pas en retard! Ce matin là, Brian et moi, étions retardés parce que nous devions être interviewés par le proviseur – qui sentait la cigarette – et nous étions dans ses mains à partir de ce moment et pendant le temps que nous resterions dans cet école. Il faisait signe d’une certaine autorité juste en inscrivant n’importe quoi sur un papier avec son stylo. Après avoir réussi à obtenir l’autorisation du directeur, l’un des subordonnés favoris m’a accompagné à ma salle de classe. Je n’avais pas du tout  envie d’attirer l’attention lors de mon premier jour de classe. J’ai parcouru les couloirs froids accompagné de l’Inspecteur Mario – À l’époque, ceci était pour moi l’équivalent d’un garde de prison  - jusqu’à la salle de classe où je devrais passer la majeure partie de mes jours. Il a frappé sur une porte verte lourde en métal et une femme aux cheveux longs poivre sel portant des lunettes a ouvert la porte. Elle s’est présentée comme Madame Jasmine et elle m’a fait rentrer dans la salle de classe – Ce n’était pas comme si j’avais le choix. La première chose que j’ai été demandé de faire comme un nouveau élève a été de me mettre debout devant toute la classe pour me présenter et dire quelques mots pour être accepté par mes nouveaux camarades. La meilleure idée qui m’est venue dans la tête était de leur raconter brièvement ma vie au Venezuela, mon père qui travaillait à l’Ambassade du Canada, et que ma famille était canadienne. J’ai eu l’impression que tout ceci était difficile à comprendre pour la plupart de mes camarades de classe qui n’avaient que huit ans.

Après mon introduction un peu bizarre. J’ai eu un ressentiment de manque d’appartenance ce qui fait que j’ai décidé d’aller m’asseoir jusqu’au fond de la salle de classe, à côté d’un gosse vraiment costaud. C’était l’endroit parfait à présent pour se cacher car tout les enfants devaient être retournés vers devant pour faire attention à ce que Madame Jasmine était en train de faire. Plus d’attention vers moi! Le gosse dont je viens de mentionner était à côté de moi et il y en avait un autre assis juste derrière moi qui a réagit d’une façon positive à l’égard de mon arrivée. Il a dit que son nom était, Stéphane Simon, il était Français et  il était arrivé un peu avant moi  à Santiago. Je me suis senti un peu plus rassuré puisque mon camarade de prison et moi avions établi un accord tacite de prendre soin l’un de l’autre. J’avais un bon début. Ensuite, il y a eu le son de liberté, la cloche a sonné, c’était l’heure de récréation. Je me suis posé la question: Déjà l’heure de la récréation? Et en fait, j’ai quitté la salle de classe en marchant – au lieu de sortir au galop, le style olympique dont j’avais perfectionné lors de mon séjour à Caracas – la plupart des gosses étaient en train d’attendre de l’autre côté de l’immense porte verte. J’ai été surpris, car je m’attendais à un accueil traditionnel de plaisanteries. Jusqu’à date, je suis toujours surpris car ils m’attendaient pour se présenter chacun et me souhaiter la bienvenue et c’est ainsi que j’ai rencontré toute la bande.

Brian et moi portant nos uniformes de l'alliance.
La majorité des enfants étaient chiliens. Il s'adressait à moi en espagnol d'un ton mélodieux comme celui que j'avais écouté à Osvaldo et j'ai répondu dans mon meilleur venezuelien. Ils ont pensé qu'il y avait quelque chose qui clochait dans mon habileté linguistique, alors ils ont pris leur propre initiative de faire les fois de répétiteur pour que j'apprenne à parler comme eux. Les mots principaux dans leur langue normale étaient «al tiro, cachai, despelote», et bien sûr il ne faut pas oublier mon expression préférée «ya po». Ces gars sont devenus mes meilleurs amis tout au long de mon séjour au Chili. Les noms dont je me souviens sont: Alfonso Barneche, Allen Rosemberg, Cristian Salinas, Felipe Olate et Felipe Schapira.  Et tous avaient leur surnom respectif, je devais bien faire attention et ne pas oublier qu'à partir de ce moment j'en faisais partie du groupe. Schapira était celui qui ne pouvais pas s'en passer de la récréation. Il avait expliqué qu'il apportait toujours son ballon de foot à l'école et le match commençait aussitôt la cloche sonnait. Ensuite, nous devions jouer jusqu'à la prochaine cloche pour rentrer en classe de nouveau. Il y a eu une suite à cette explication en m'invitant pour jouer au foot. C'était le moment parfait pour partager les histoires que j'avais des «clásicos» venezueliens du Colegio Francia ce qui m'a aidé à créer des nouveaux liens. Le football - soccer pour les Nord-Américains - était devenu l'instrument parfait pour combler la lacune culturelle et probablement comme ceci a été toujours un intérêt en commun avec la plupart des gars, j'ai toujours gardé un intérêt très particulier tout au long de ma vie pour ce sport.

dimanche 20 mars 2011

Le Chili ­- Premières impressions sur Santiago

Lorsque nous commencions à descendre sur Santiago, je pouvais voir par la fenêtre de l'avion la majestueuse Cordillera de los Andes (La Cordillère des Andes) et le sommet enneigé. Je suis resté perplexe, en pleine admiration de ces énormes merveilles naturelles, me demandant en même temps, si jamais un être humain s'était déjà aventuré à les parcourir. J'ai annoncé ma nouvelle découverte à mes parents, en leur disant qu'il fallait absolument, qu'ils fassent attention et regardent par la fenêtre. Toute cette émotion m'a définitivement fait sentir plus sur et confiant, parce que j'ai pris cette nouvelle expérience d'une façon positive. À l'âge de huit ans, celui-ci serait mon quatrième chez moi temporaire. J'avais réussi à faire de bons amis ailleurs, alors j'ai pensé que j'en ferais d'autres facilement et je deviendrais plus comme un chilien.

Le drapeau chilien, la Estrella Solitaria (l'Étoile Solitaire)
Notre avion à atterri à l'aéroport Arturo Merino Benitez à Santiago. Je ne savais pas grand chose à l'époque, et cet endroit deviendrait notre demeure pour de nombreuses aventures. Après avoir passé les douanes et officiellement arriver en seuil chilien, nous avons été accueillis par Osvaldo, un chauffeur de l'Ambassade. Il parlait l'espagnol, cependant il avait un accent et une intonation qui n'étaient pas celles dont je m'étais déjà habitué à Caracas. D'autre, ce nouvel accent sophistiqué dont j'étais en train d'écouter, il avait l'air à un gentleman européen, qui me faisait penser à ma famille du côté de ma mère. Dès que je l'ai appercu, j'ai decidé qu'on allait bien s'entendre. Il nous as souhaité la bienvenue à Santiago en nous serrant fermement la main, la première fois dans ma vie que j'avais ressenti cela - Serrer la main fermement est un signe de respect - Il nous a dit que c'était lui qui nous conduirait et accompagnerait pour faire nos premières démarches dans cette grande ville. Il nous a informé qu'il nous conduisait à Las Condes, notre quartier, et le parcourt serait d'environ 30 minutes, mais cela dépendrait de la circulation.

Le monde, en sortant de l'aéroport, n'avait rien avoir avec celui de Maiquetia. Une fois assis derrière Osvaldo, je regardais de nouveau attentivement par la fenêtre le paisaje. Nous sommes arrivés au mois d'août ce qui voulait dire qu'ici c'était l'hiver. Il faisait sombre, il y avait quand même de la verdure et aussi une odeur dans l'air à la fumée puisque beaucoup de gens s'en servaient des cheminées chez eux pour se réchauffer. Il n'y avait pas de chauffage central comme celui que nous avons au Canada ou qui existent dans certains endroits des États-Unis. Je ne pouvais pas m'habituer à avoir froid. À Caracas, il faisait toujours chaud et sec ou bien chaud et humide à cause de la pluie tout au long de l'année. J'ai vu des fermes entourées d'une végétation unique. Dans ma tête, cela me faisait penser aux forêts canadiennes, mais pas tout à fait pareil. Il y avait d'énormes eucaliptus, - Je me souviens toujours de l'odeur apaisante des feuilles - des pins très longs comme ceux que l'on trouve en Espagne et en Italie, des chênes, des sauces pleureurs ou sauces llorones, et bien d'autres espèces dont je ne me rappelle plus des noms. C'était fantastique!



À notre arrivée à la ville de Santiago, je regardais para la fenêtre, les immuebles, les gens, etc. et tout avait l'air très different aux endroits oú j'avais vécu et connu avant. Cet endroit, propres comme s'ils venaient d'être bâtis; de grandes avenues et aussi de grands boulevards avec tout plein de gens qui se baladaient , des taxis qui se déplaçaient dans la circulacion comme le courant d'une rivière. Tout semblait si organisé et pour une certaine raison. Ma famille et moi avions l'impression d'être revenu dans le passé ayant traversé un endroit secret pendant le vol de LAN Chile. Lors de mon séjour à Madrid en 2004, il m'a semblé que les deux villes sont très semblables, mais à la foi, celle-ci plus structurée et mieux planifiée. La ville était entourée de montagnes selon ce que l'on appercevait. Osvaldo nous a parlé à propos du Manquehue, une montagne délimitant la ville, qui attire l'attention de tous les étrangers pour faire de la randonnée les week-ends. J'avais bien envie d'aller un peu partout avec ma famille pour ainsi explorer cette ville si intéressante.

Vue de la ville de Santiago et la Cordillère des Andes
Enfin, nous sommes arrivés à l'appartement sur l'Avenue Apoquindo et nous nous sommes installés en sachant que nous n'allions pas être confortables puisqu'on allait pas y rester longtemps. La maison qui nous avait été désignée - SQ ou Staff Quarters,  logement pour le personnel de l’ambassade -  n'était pas disponible, le prédécesseur de mon père l'habitait toujours, en plus il fallait que le ménage et les travaux de peinture soient completes avant d’enménager. Les maisons sont meublées, mais les effets personnels, les vêtements, les bibelots, etc., sont des articles dont la famille a décidé de les apporter et sont livrés une fois que la famille est déjà installée dans la maison. C'était toujours comme ça pour la famille, sauf que pour moi ce fut la première fois dont je me suis rendu compte du processus. Je me suis aussi rendu compte que beaucoup de choses nous appartenaient.  Nonobstant, à présent je me concentrais dans la nouvelle école ' française', une nouvelle maison de nouveau et commencer une nouvelle étape de la vie.

mercredi 16 mars 2011

Au revoir Venezuela

Après le Caracazo, la vie a repris le rhytme auquel nous étions déjà habitués. J’ai eu huit ans, le 2 mars 1989, j’ai fêté mon anniversaire juste avec ma famille et personne d’autre. Mes copins n’ont pas pu venir à ma fête parce que les Forces armées vénézuéliennes comme la police avaient des ordres à suivre du gouvernement de surveiller que tout le monde reste chez soi, puisque le gouvernement n’avait pas encore levé l’état d’urgence. Ma maman était très débrouillarde, elle a fait un gâteau d’anniversaire avec ce qu’elle a trouvé dans la cuisine pour fêter mon anniversaire et en faire honneur au jour de ma fête. C’était un «brownie» énorme et nous l’avons appelé gateau. Heureusement, j’avais une certaine faiblesse pour les «brownies» (Je l’ai toujours mais j’essaie de penser que ce n’est pas bon pour la santé à cause du cholesterol et des matières grasses). J’avais une idée un peu floue de ce qui se passait de l’autre côté des murs qui entouraient notre maison, c’est-à-dire de l’extérieur. Mes parents ont été surpris que je n’ai pas fait de drame du tout pour la façon dont nous avions fêté mon anniversaire. Je me sens bien dans ma peau d’avoir réagi de cette manière, car ils ne pouvaient pas faire autrement. Ce jour là a été quand même fantastique pour moi puisque tous les quatre nous étions ensemble.

La famille Claus canadienne, Venezuela
Les mois à suivre ont été les derniers pour nous dans ce pays. Quand on nous a dit enfin que nous pouvions sortir de nos maisons et aussi dans la rue, l’ambiance en générale était loured et le peuble vénézuélien avait l’air peu satisfait. Cette fois-ci, le gouvernement avait décrété un couvre-feu, ce qui voulait dire qu’il était interdit de sortir de chez soi après une heure fixée. Ma mère a profité de cette opportunité pour aller faire les courses au supermarché le plus près, ce qui fait que nous sommes descendus la colline de Circunvalación del Sol immédiatement. Nous avons eu une grande surprise, tout le centre commercial était plein de soldats partout. Notre centre commercial était devenu une forteresse de GI Joe dans la vie réelle, elle était comme celle que je construissais avec mon frère pour l’attaque de Cobra. À l’extérieur du supermarché, les gens faisaient la queue énorme pour attendre leur tour pour rentrer, des ménagères aisées discutaient entre elles et avec les soldats, juste parce qu’elles avaient besoin de faire les commissions, aussi simple que celà!

Quand notre tour est arrive pour rentrer dans le supermarché qui avait l’air à une forteresse, les couloirs et les etageres étaient presque vide. Les ménagères étaient rentrées avec tout et leurs discussions et pratiquement pour se disputer pour le pain,  le sucre, le lait, en d’autres mots pour la nourriture de base pour l’approvisionnement du foyer. J’étais en train d’aider ma maman, je surveillait le chariot, au milieu de toutes ces vives discussions pendant qu’elle essayait de rassembler des choses qui seraient utiles, comme des articles non périssables. Elle s’est éloignée et ce fut question de quelques petites secondes quand elle essayait d’atteindre des aliments sur une autre étrangère quand ces ménagères se sont retournées avec un regard dépréda-teur. J’étais seul, je surveillais le chariot avec la nourriture, hélàs! J’étais trop jeune pour me laisser intimider. Je savais que la seule chose que je pouvais faire, était de crier de toutes mes forces, mais ce fut inutile, personne s’est rendue compte tellement il y avait du chahut dans cet endroit. Elles se sont laissées venir contre moi et ont presque tout pris. Quand ma mère est revenue, elle s’est rendue compte que ces femmes avaient saccagé beaucoup de choses, elle m’a regardé et n’a rien dit. J’étais toujours sous le choc de ce qui était arrivé, je ne savais pas que dire. Elle ne s’est pas fâchée, elle a facilement deviné pourquoi le chariot était de nouveau presque vide.

Mon premier jour, de retour à l’école était grandiose. J’ai remarqué de nombreuses patrouilles militaries et des postes d’inspection partout dans la vielle. Le matin la circulation était devenue plus lente. Ce n’était pas grave, je ne pouvais plus attendre pour retrouver mes amis du lycée après cette grande pause. J’avais vraiment envie de revoir mes bons amis, de recommencer nos activités, notre camaraderie m’avait fait faute et même mes cours et mes instituteurs. C’était formidable être revenu dans mon monde de l’école élémentaire puisque c’était l’une des choses qui n’avait pas changé dans ma vie. Le monde à l’extérieur pouvait être en train de dégringoler, hélas! Le Colegio Francia était toujours là! J’ai appris par mon groupe de camarades de l’école élémentaire, qu’on avait tué un de nos compagnons de l’école au temps des meutes, un enfant qui avait le même âge que mon frère Brian. Maximum douze ans. La réalité était seulement une, il n’était plus parmi nous, selon l’histoire on l’a tué lorsqu’il était debout devant la fenêtre de son appartement lors des troubles.

Les petites boîtes sont les fameux «ranchitos» à Petare, Caracas, Venezuela
Quelques mois plus tard, presque à la fin de l’année obligatoire d’activités scolaires, mes parents nous ont convoqués pour que  les «Fantastiques Quatre» puissent parler. Cette fois-ci, ils nous ont annoncés, que nous devions déménager une fois de plus pour aller à Santiago du Chili. Mon frère et moi, avions réussi à faire un grand nombre d’amis pendant ces trois dernières années et nous étions tristes de les quitter. J’ai réfléchi pendant quelques minutes pour me rendre de ce que en réalité voulait dire pour moi le Venezuela comme pays ainsi que son people. C’était un peu comme ce que l’on appelle à un certain âge, la première école de ma vie. Tout au long de mon séjour dans ce pays, j’ai pu déterminé qu’il existait un monde d’heu-  reux et un autre de malheureux, je me suis alors rendu compte que ma famille faisait partie des “heureux. J’ai regardé avec du respect ces gens et leurs familles qui faisait partie du côté oppose. Ce n’était pas un choix vivre de cette façon. Je mes suis également rendu compte, de tout ce que mes parents étaient en train de faire pour leurs deux enfants et de la grande chance que nous avions d’être les Fantastiques Quatre. Le Venezuela allait me manquer, puisque les circonstances m’avaient rapporté un grand apprentisage et en même temps je restais dans l’attente de notre nouveau défi.

dimanche 13 mars 2011

Le Caracazo: Le jour dont le pays fut secoué

Au mois de novembre,  la joie et la tranquillité régnaient de nouveau chez nous à Santa Paula. Ma maman était de retour. Brian et moi, n’avions aucune idée qu’elle avait besoin de repos pour se remettre après l’opération, mais le fait qu’elle était de retour après si longtemps, nous a fait être reconnaissants. Je suis sûr que si le médecin lui avait prescrit de l’amour et de l’affection pour son rétablissement, nous les lui avons donnés sans mesure. J’ai des souvenirs que j’allais toujours la chercher en rentrant de l’école pour l’embrasser bien fort et voir comment elle allait. Enfin, les «Quatre Fantastiques» étaient ensemble un fois de plus, et avec beaucoup plus de force.

Le Président du Venezuela Carlos Andrés Pérez
Ce retour à la vie normale chez nous, fut accompagné d’un carnaval politique massif dans la grande ville. Les élections! Le pays était en train de subir d’une crise économique majeure, quelque chose que je n’avais pas encore trop assimilé. Le président au pouvoir était Jaime Lusinchi.  C’était presque la fin de son terme et le peuple recherchait un changement. Toute la fureur était versée sur «El Gocho del 88», Carlos Andrés Pérez, et ses promesses d’appliquer à grande échelle des réformes de libre commerce fondées sur les recommendations du FIM. Ses propositions de réforme comprenaient, la privatisation des compagnies de l’État, la réforme d’impôts, la réduction des taxes de douane et à la fois, réduire le rôle de l’État dans le cadre de l’économie. Sa popularité était énorme, selon ce que je comprenais, car souvent, je portais un pin avec son portrait quand j’étais chez moi,  modelant mon incroyable pijama de Kung Fu d’une manière sportive.

Le Président Pérez, en fait a été élu en 1988 et a débuté sur la voie de la réforme. Il a appliqué un paquet économique lequel comprenait les subventions d’essence, celles qui avaient permis aux Vénézuéliens précédemment, d’une jouissance sur le prix de l’essence extrêmement bon marché, le prix de l’essence s’est projeté et avec, le prix du transport public. Un grand nombre de Vénézuéliens comptait sur le transport public bon marché puisqu’ils n’avaient pas de moyens pour se permettre l’achat d’une voiture pour la famille et en même temps leur mode de vie était humble. C’ était l’une des choses dont j’ai pu constater quand j’accompagnais ma famille pour aller voir des projets de développement.

Le Vendredi 27 février 1989, je me suis reveillé sursauté pour aller à l’école. J’ai quitté ma chambre pour rejoindre ma maman et Brian qui étaient dans la salle familiale et j’ai pu entendre des cris chaotiques provenant du poste de télévision. Les gens qui étaient affectés par les récentes réformes lesquelles venaient d’être appliqués, étaient sortis dans les rues. Je ne comprenais pas pourquoi mon peuple était furieux, mais en même temps je témoignais les meutes. L’envoyé spécial a mentionné que les événements que nous étions en  train de témoigner avaient lieu à Guarenas, un village voisin à Caracas. Ma mère, Brian et moi, n’en revenions pas de tout ce que nous pouvions voir  à la télé et c’était plus fort que nous. Nous n’arrêtions pas de penser à mon papa qui était parti tôt le matin pour aller travailler. L’après-midi, les troubles s’étaient répandus jusqu’à Caracas et nous entendions des coups de revolver et de fusil, des explosions de bombes et toutes sortes de cris.
                          
Meutes à Caracas, Venezuela, 27 février 1989
Dans ce grand désordre civil, le Président apparut dans le réseau national de télévision,  déclarant le pays à l’état d’urgence, et comme résultat, nous avons tous été obligés à rester chez nous jusqu’à ce que l’ordre serait rétabli. Ceci a donné lieu à des avertissements très clairs, les forces de sécurité devaient suivre des ordres et si jamais quelqu’un désobéissait on lui tirerait dessus. Après ce message, le droit  aux communications a cessé et nous sommes restés sans aucun accës aux informations à notre grand regret puisque c’était le seul moyen d’ être au  courant de ce qui arrivait de l’autre côté des murs qui entouraient  notre maison. Plus tard, j’ai appris que le Président Pérez avait également suspendu de nombreux droits constitutionnels en exigeant en même temps, le retour à l’obéissance à n’importe quel prix. Je n’arrivais pas à penser à autre chose, sinon à mon papa et si jamais j’allais le revoir un jour.  J’avais des images dans ma tête de mon père, dans sa voiture, entouré de gens qui voulait l’attaquer. En fin de compte, il a pu rentrer chez nous tard la nuit. Ces troubles ont continué pendant trois jours de plus.

mercredi 9 mars 2011

L'importance de la famille

Le Venezuela était devenu un endroit agréable pour vivre. Comme tous les enfants, mon frère et moi, étions déjà établi, en ayant fait des amis et tout allait bien à l’école. Comme famille, nous avions l’occasion de connaître beaucoup de jolies régions du pays. Nous avons été  à Puerto la Cruz  sur  les plages sableuses; et aussi dans des endroits exotiques comme Colonia Tovar. Nous avons découvert les Montagnes des Andes à Mérida et aussi d’autres endroits plus éloignés comme Canaima dans la jungle de l’Amazonie. Chaque endroit avait son propre charme et en même temps ils nous ont marqués avec des souvenirs inoubliables.

Moi avec une noix de coco à Chichiriviche au Venezuela
Au mois de septembre l987, nous avons fait preuve de notre premier grand défi. Un affreux moustique est arrivé chez nous, en prenant ma maman et mon frère comme hôtes et leur a transmis la maladie du dengue. Je n’avais jamais vu de ma vie, ma mère qui a toujours été une femme extravertie et pleine d’énergie totalement hors combat. Tous les deux étaient complètement épuisés, ils faisaient de la fièvre et avaient maigri. J’arrivais à les voir juste une fois par mois, lorsque je devais accompagner mon papa pour les conduire à la clinique pour faire un suivi. Mon frère s’est remis d’une façon surprenante plus rapidement que ma mère. Malgré tout, elle a repris son travail toujours convalescente.

Ma mère travaillait à l’Ambassade comme coordonnatrice de la communauté. Elle organisait des réunions pour les Canadiens et leurs familles, ainsi que d’autres événements genre bienfaisance toujours pour représenter le Canada. Une fois revenue au travail, elle a organisé une fête de Halloween pour les enfants et aussi nos déguisements de pirates pour ce grand jour. Elle possédait des compétences, mieux reconnues à l’heure actuelle, comme une extraordinaire capacité multitâche. Elle était capable de tout faire avec une certaine aisance dans une ambiance d’haute tension. Lorsque j’étais en train de préparer mon fusil, mon épée et mon bandeau de pirate pour me couvrir l’oeil, je n’avais ni la moindre idée de ce qui se passait.

Juste la veille du grand jour comme un grand gaillard à la recherche du trésor…Mes parents nous ont convoqués car ils avaient besoin de parler avec Brian et évidemment avec moi aussi, pour nous dire que maman était obligée de “nous quitter pendant un certain temps”. Cette proposition a été très difficile pour moi de la comprendre. Mon père a fait de son mieux pour nous expliquer la raison pour laquelle elle devait aller à l’hôpital à Toronto, il nous a également dit qu’elle resterait chez mon oncle John et ma tante Amy. Je les aimais bien, mais en même temps je savais qu’il y avait des hôpitaux à Caracas. Pourquoi ne pourrait-elle pas être hospitalisée dans un hôpital sur place? C’est alors qu’ils nous ont dit que ma maman avait le cancer du sein et qu’elle devait se faire opérer…À ma connaissance, la seule chose que je savais sur le cancer, c’était que mon grand-père Bourlon est décédé de cette maladie.

Halloween 1987, Caracas, Venezuela
Ma mère est partie au Canada pendant deux longues semaines. Ces deux semaines semblaient une éternité à un enfant de mon âge. Ma maman avait toujours été là pour m’aider avec mes devoirs afin d’assurer que tous avaient été fait. Les appels interurbains étaient trop chers et l’Internet n’existait pas encore, ce qui fait que nous n’avions pas trop de communication, le seul moyen aurait été par correspondance, mais la poste, à la fois, marchait comme une tortue. Si nous lui envoyions une lettre avant son retour, sûrement elle aurait mis quatre semaines pour arriver à Toronto, c’est-à-dire, qu’elle serait de retour avant l’avoir reçue. Mon papa s’est occupé de intendance de la maison. Brian, qui avait neuf ans, m’aidait à faire mes devoirs. Avec ce défi, j’ai appris à me rendre compte de l’importance de la relation des «Quatre Fantastiques» et en même temps que nous pouvions compter l’un sur l’autre dans des moments de grande difficulté.

dimanche 6 mars 2011

Le surgissement de Pancho Bickford

J’ai débuté l’école élémentaire au Colegio Francia. Cette école fait partie du système du «Lycée» tout au plus un peu compliqué et il est garanti que peu importe le pays où les familles françaises sont mutées leurs enfants pourront toujours jouir de la même qualité de scolarité comme s’ils n’avaient jamais quitté la France. La plupart des instituteurs étaient des expatriés français qui avaient été embauchés en France ou bien des jeunes français pour faire le service militaire s’acquittant de servir à la communauté à l’étranger. Je me souviens de la rentrée scolaire avec une grande frayeure.

Brian et moi, très élégants en portant l’uniforme du Colegio Francia
Il y avait une grande cour juste au milieu de la Section française, et un grand nombre d’enfants pour commencer dans toutes les différentes classes, tout le monde était debout autour de la cour en train d’attendre le prochain pas. Tout à coup, les instituteurs se sont présentés munis d’un énorme microphone en criant les noms de chaque élève. À chaque fois qu’ils appelaient un enfant, celui-ci baissait la tête et ceci était suivi par une revision de chaussures, l’une derrière l’autre, et à chacun leur tour de se rappeler que la liberté était finie. C’est l’un des moments où l’on se rend compte que la vie qui te souriait devient une question du passé juste en quelques secondes.

Ce qui est merveilleux est que nous étions des enfants et comme tels nous pouvions changer rapidement vers une autre étape. Une fois dans la salle de classe, un garçon qui était assis à côté de moi s’amuser à faire des formes avec des crayons à colorier, on aurait dit: «Un magicien!». Il faisaient des dessins vraiment surprenants. Il a regardé mes dessins avec un regard de complicité et nous sommes devenus amis immédiatement. Il s’appelait Gabriel Montagne. À partir de ce moment de magie artistique, une solide amitié est née, ce qui a fait que nous avons commencé des invitations pour rester coucher chez l’un ou l’autre pour nous fréquenter plus souvent. À l’autre bout de la table à dessiner, une fille appelait Caroline, était assise comme si elle était chez elle, elle donnait des ordres à tout le monde et aussi Douglas était là, un garçon très sage, à qui sa maman l’avait force à entrer dans la salle de classe malgré les pleurs. Ils sont tous devenus mes nouveaux copins pendant le temps que j’ai étudié au Lycée.

La découverte de l’heure de la récréation fut quelque chose de spécial. Au moment où la cloche a sonné, nous nous sommes tous regardés perplexes, l’un à l’autre, ensuite nous avons écouté les enfants des salles de clase à côté sortir en vitesse en train de pousser des cris de joie. Ils étaient les aînés de l’école élémentaire qui connaissaient bien le système. Nous nous sommes précipités en nous mettant debout pour quitter vite la salle de classe et nous joindre tous à cette grande joie. Derrière le portail qui nous séparait de la vie réelle, c’était où les gladiateurs se retrouvés. La cour, où nous étions ce matin là, était en ciment, et à présent elle devenait le champ de bataille. Il était interdit pour les élèves d’apporter des balles ou des ballons de football à l’école, car ceci faisait preuve d’une grande distraction. Alors, les enfants, les plus débrouillards, s’en servait de bouteilles en plastiques comme balles ou comme ballons de football, pour notre grande joie les autorités semblaient ne pas avoir d’inconvénient.

Brian et moi, chez nous dans le jardin en arrière, Caracas, Venezuela
Les grands «clásicos» ont débutés ici aussi. Les enfants de la section française ainsi que ceux de la section vénézuélienne jouaient, les uns contre les autres, tous les jours des matchs de 15 minutes. Après avoir jouer plusieurs matchs, nous avions dévoloppé une certaine camaraderie, non seulement avec ceux de notre équipe, mais aussi avec nos adversaires grâce au sport. En fait,  ce qui est normal lorsqu’on se réunit face à face de l’ennemi dans le champ de bataille. Il n’existait pas d’honneur aussi grand que d’en faire partie dans ces matchs, et en revanche accompagné de respect, lequel on a gagné. De même, au fur et à mesure que j’avançais dans mes cours d’espagnol, et le rapport avec d’autres personnes en dehors de l’école qui ne faisaient pas partie ni de mon entourage,  ni du personnel de l’Ambassade, j’ai commencé à me sentir plus à l’aise avec la langue et j’ai décidé adopter une nouvelle personnalité vénézuélienne. Dorénavant, il ne s’aggissait plus de William, l’enfant canadien. J’étais devenu Pancho Bickford. Tout le monde devait être au courant!

(Pour les photos de l’école y compris le terrain de football, consultez http://colegiofrancia.edu.ve/)

mercredi 2 mars 2011

Le Venezuela – Le pays de Bolivar

En 1986, nous sommes arrivés à l’Aéroport international de Maiquetía, prêts à découvrir un nouveau monde, cette fois-ci il s’agissait de la langue espagnole. En sortant de l’aérogare, le fonctonnaire administratif de l’Ambassade du Canada nous accueillit. Ce qui vraiment attirait l’attention dans cet endroit, c’était ce que l’on appelait les «ranchitos» sur les versants des collines tout au tour de la baie et de la ville. Nous avons tous remarqué, en regardant par la fênetre de la voiture qui nous conduisait chez nous à Caracas, que la dense végétation avait l’air à celle du Brésil, la terre rougeâtre, les arbres touffus du genre de la jungle et en plus nous songions à la possibilité d’une faune extraordinaire, tout ceci parsemait parmi les «ranchitos». Alors, nous nous sommes  sentis  familiarisés concernant notre nouvel environnement.

Drapeau du Venezuela de 1930 à 2006
L’appartement dont on nous avait alloué était le rêve de ma mère. Sauf, qu’il y avait un escalier sans balustrades – le genre d’escalier qui attire l’attention de n’importe quel enfant pour les descendre en glissant sur le derrière, «Nous ne l’avons jamais fait» – Trois étages solides avec accès au toit – où il y avait non plus ni balustrades ni murs, un endroit dangereux pour tomber despuis en haut du troisième étage de l’immeuble – dans notre arrière-jardin, des plantes de bambou nous séparaient des voisins. L’une de nos premières expériences dans ce jardin, a été de faire la connaissance de notre voisin, Rocky – Un chien énorme, puant, soucieux de lui accorder une attention particulière – Il était plus ou moins sportif, et à plusieurs reprises, il arrivait à sauter par dessus les plantes pour venir dans notre jardin. Mon frère et moi, nous l’avons immédiatement adopté comme notre ami, malgré le mécontentement de ma mère. Ce n’était pas surprenant que nous ne soyons pas restés dans cet endroit pendant longtemps, ma mère à presser mon père pour trouver un endroit sans danger et plus adéquat pour une  famille moins nombreuse.

Nous avons emménagé dans un autre quartier pas trop loin qui s’appellait Santa Paula, dans le Cafetal à Caracas, une maison à deux étages avec un grand jardin entouré de grands murs, de cette façon mes parents étaient tranquilles.  Nous en avions aussi un chien gardien qui s’appelait «Snap», un berger allemand très élégant dont le propriétaire, originaire de la Bulgarie,  nous l’avait laissé et aussi une méchante tortue terrestre qui s’occupait, des menaces de l’ennemi, juste parce qu’elle était totalement ennuyée,  elle s’appelait «Touché». C’était un endroit merveilleux pour y habiter, puisque la maison  était située dans une communauté sûre, qui comptait avec une fréquente surveillance de la police et nos voisins étaient en majorité des entrepreneurs expatriés ou bien des diplomates d’autres pays.

Brian et moi, et à l’arrière plan Caracas
Nous le savions bien, que Caracas avait le potentiel d’un endroit plein d’émotions pour nous comme famille. Mon frère et moi, étaient bien entraînés pour faire face à notre nouveau style de vie. Maintenant, ce n’était plus question de jouer dans la rue à cause du manque de sécurité, et notre nouvel endroit de jeu ce serait dorénavant dans le jardin situé dans la partie postérieure. J’ai des souvenirs de faire du vélo autour de la maison et bâtir des forteresses avec les meubles du jardin, mes parents ne voyaient pas d’inconvénient à cet égard. Quand  ma maman et mon papa, emmenaient mon frère et moi, nous promener à pied, nous remarquions toujours qu’il n’y avait pas d’enfants dans la rue comme à Ottawa.