Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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mercredi 23 mars 2011

Cours intensif de culture

Nos vacances s’étaient raccourcies. Nous sommes arrivés à la moitié de l’année scolaire – En général,  le calendrier scolaire pour l’hémisphère sud commence au mois de février et finit au mois de décembre – ce qui fait que nous devions rattraper le reste de la classe. L’été avait été repoussé à présent jusqu’à la Noël. Le fait d’avoir perdu une saison représentait plus de difficulté que le raccoursissement des vacances. Il a fallu mettre en attente le rattrapage avec les bandes de dessins animés et aussi la construction de forteresses pour mes GI Joe. Mon papa reprit le travail comme d’habitude, mais cette fois-ci, c’était un nouvel endroit au centre-ville de Santiago. Ma mère, qui faisait toujours preuve d’être capable de mener plusieurs tâches à la fois, devait se débrouiller avec des courses dernière minute, comme l’achat des uniformes; en plus de recevoir nos effets qui venaient du Venezuela et nous inscrire à l’école. C’est très facile de prendre les choses comme un fait accompli et apparemment facile, mais l’achat de nouveaux uniformes pour l’école à la moité de l’année scolaire n’était pas évident. Bravo à ma maman! Elle a réussi à nous inscrire à l’Alliance Française de Saint-Exupéry, située sur l’Avenue Louis Pasteur. Nous n’avions vraiment pas trop de temps pour nous installer comme famille car nous avons dû courir à droite et à gauche afin de continuer toujours dans le curriculum français pour aiser la transition puisque c’était la seule chose qui ne changeait pas ni dans la vie de Brian ni dans la mienne.

Soldats de l’École militaire Général Bernardo O’Higgins dans leur uniforme official.
Cette fois, j’étais vraiment inquiet pour la rentrée scolaire. Certes, c’était l’école française cependant tout avait changé pour moi. Sauf, qu’à présent, je me rendais compte de tout se qui m’arrivait. Je pensais à tous les scénarios «si». Je ressentais un gros creu dans le ventre et en même temps des papillons qui m’aidaient d’une certaine façon à tout surmonter. Le chemin à parcourir pour aller à l’Alliance tous les matins serait dorénavant celui que je devais graver dans ma tête. Juste avant l’intersection principale de Vespucio Norte et Apoquindo, nous prenions une petite route pour passer juste à côté de l’École militaire Libertador Bernardo O’Higgins laquelle j’ai remarquée tout de suite en regardant par la fenêtre de la voiture. Tous les matins, peu importait la météo , les étudiants de l’école militaire défilaient en portant leurs impeccables uniformes prussiens. On aurait dit qu’ils se préparaient pour faire une grande invasion de la France. C’était beau, les voir en train de marcher d’une façon entièrement synchronisée, mais en même temps c’était intimidant. Lorsque je regardais tout cela attentivement, c’était comme si tout se passer avec un mouvement au ralenti. Parfaitement bien. Alors, je me suis demandé si les Français à la Alliance allaient nous obliger à faire pareil. Des images de parades militares en avançant uniformément se fixer dans ma pensée lorsque j’étais assis sur le siège arrière dans la voiture, à côté de mon frère. Où sommes-nous tombés cette fois?

Quand ma mère, Brian et moi, sommes arrivés à l’Alliance, les cours avaient déjà commencé. Nous n’étions pas en retard! Ce matin là, Brian et moi, étions retardés parce que nous devions être interviewés par le proviseur – qui sentait la cigarette – et nous étions dans ses mains à partir de ce moment et pendant le temps que nous resterions dans cet école. Il faisait signe d’une certaine autorité juste en inscrivant n’importe quoi sur un papier avec son stylo. Après avoir réussi à obtenir l’autorisation du directeur, l’un des subordonnés favoris m’a accompagné à ma salle de classe. Je n’avais pas du tout  envie d’attirer l’attention lors de mon premier jour de classe. J’ai parcouru les couloirs froids accompagné de l’Inspecteur Mario – À l’époque, ceci était pour moi l’équivalent d’un garde de prison  - jusqu’à la salle de classe où je devrais passer la majeure partie de mes jours. Il a frappé sur une porte verte lourde en métal et une femme aux cheveux longs poivre sel portant des lunettes a ouvert la porte. Elle s’est présentée comme Madame Jasmine et elle m’a fait rentrer dans la salle de classe – Ce n’était pas comme si j’avais le choix. La première chose que j’ai été demandé de faire comme un nouveau élève a été de me mettre debout devant toute la classe pour me présenter et dire quelques mots pour être accepté par mes nouveaux camarades. La meilleure idée qui m’est venue dans la tête était de leur raconter brièvement ma vie au Venezuela, mon père qui travaillait à l’Ambassade du Canada, et que ma famille était canadienne. J’ai eu l’impression que tout ceci était difficile à comprendre pour la plupart de mes camarades de classe qui n’avaient que huit ans.

Après mon introduction un peu bizarre. J’ai eu un ressentiment de manque d’appartenance ce qui fait que j’ai décidé d’aller m’asseoir jusqu’au fond de la salle de classe, à côté d’un gosse vraiment costaud. C’était l’endroit parfait à présent pour se cacher car tout les enfants devaient être retournés vers devant pour faire attention à ce que Madame Jasmine était en train de faire. Plus d’attention vers moi! Le gosse dont je viens de mentionner était à côté de moi et il y en avait un autre assis juste derrière moi qui a réagit d’une façon positive à l’égard de mon arrivée. Il a dit que son nom était, Stéphane Simon, il était Français et  il était arrivé un peu avant moi  à Santiago. Je me suis senti un peu plus rassuré puisque mon camarade de prison et moi avions établi un accord tacite de prendre soin l’un de l’autre. J’avais un bon début. Ensuite, il y a eu le son de liberté, la cloche a sonné, c’était l’heure de récréation. Je me suis posé la question: Déjà l’heure de la récréation? Et en fait, j’ai quitté la salle de classe en marchant – au lieu de sortir au galop, le style olympique dont j’avais perfectionné lors de mon séjour à Caracas – la plupart des gosses étaient en train d’attendre de l’autre côté de l’immense porte verte. J’ai été surpris, car je m’attendais à un accueil traditionnel de plaisanteries. Jusqu’à date, je suis toujours surpris car ils m’attendaient pour se présenter chacun et me souhaiter la bienvenue et c’est ainsi que j’ai rencontré toute la bande.

Brian et moi portant nos uniformes de l'alliance.
La majorité des enfants étaient chiliens. Il s'adressait à moi en espagnol d'un ton mélodieux comme celui que j'avais écouté à Osvaldo et j'ai répondu dans mon meilleur venezuelien. Ils ont pensé qu'il y avait quelque chose qui clochait dans mon habileté linguistique, alors ils ont pris leur propre initiative de faire les fois de répétiteur pour que j'apprenne à parler comme eux. Les mots principaux dans leur langue normale étaient «al tiro, cachai, despelote», et bien sûr il ne faut pas oublier mon expression préférée «ya po». Ces gars sont devenus mes meilleurs amis tout au long de mon séjour au Chili. Les noms dont je me souviens sont: Alfonso Barneche, Allen Rosemberg, Cristian Salinas, Felipe Olate et Felipe Schapira.  Et tous avaient leur surnom respectif, je devais bien faire attention et ne pas oublier qu'à partir de ce moment j'en faisais partie du groupe. Schapira était celui qui ne pouvais pas s'en passer de la récréation. Il avait expliqué qu'il apportait toujours son ballon de foot à l'école et le match commençait aussitôt la cloche sonnait. Ensuite, nous devions jouer jusqu'à la prochaine cloche pour rentrer en classe de nouveau. Il y a eu une suite à cette explication en m'invitant pour jouer au foot. C'était le moment parfait pour partager les histoires que j'avais des «clásicos» venezueliens du Colegio Francia ce qui m'a aidé à créer des nouveaux liens. Le football - soccer pour les Nord-Américains - était devenu l'instrument parfait pour combler la lacune culturelle et probablement comme ceci a été toujours un intérêt en commun avec la plupart des gars, j'ai toujours gardé un intérêt très particulier tout au long de ma vie pour ce sport.

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