Un enfant de troisième culture (TCK/3CK) ou enfant trans-culturel est "quelqu'un qui, pendant son enfance, a consacré une longue période de sa vie dans une ou plusieures cultures autres que sa propre, intégrant ainsi certains éléments de ces cultures avec celle sa naissance créant une troisième culture."

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mercredi 16 mars 2011

Au revoir Venezuela

Après le Caracazo, la vie a repris le rhytme auquel nous étions déjà habitués. J’ai eu huit ans, le 2 mars 1989, j’ai fêté mon anniversaire juste avec ma famille et personne d’autre. Mes copins n’ont pas pu venir à ma fête parce que les Forces armées vénézuéliennes comme la police avaient des ordres à suivre du gouvernement de surveiller que tout le monde reste chez soi, puisque le gouvernement n’avait pas encore levé l’état d’urgence. Ma maman était très débrouillarde, elle a fait un gâteau d’anniversaire avec ce qu’elle a trouvé dans la cuisine pour fêter mon anniversaire et en faire honneur au jour de ma fête. C’était un «brownie» énorme et nous l’avons appelé gateau. Heureusement, j’avais une certaine faiblesse pour les «brownies» (Je l’ai toujours mais j’essaie de penser que ce n’est pas bon pour la santé à cause du cholesterol et des matières grasses). J’avais une idée un peu floue de ce qui se passait de l’autre côté des murs qui entouraient notre maison, c’est-à-dire de l’extérieur. Mes parents ont été surpris que je n’ai pas fait de drame du tout pour la façon dont nous avions fêté mon anniversaire. Je me sens bien dans ma peau d’avoir réagi de cette manière, car ils ne pouvaient pas faire autrement. Ce jour là a été quand même fantastique pour moi puisque tous les quatre nous étions ensemble.

La famille Claus canadienne, Venezuela
Les mois à suivre ont été les derniers pour nous dans ce pays. Quand on nous a dit enfin que nous pouvions sortir de nos maisons et aussi dans la rue, l’ambiance en générale était loured et le peuble vénézuélien avait l’air peu satisfait. Cette fois-ci, le gouvernement avait décrété un couvre-feu, ce qui voulait dire qu’il était interdit de sortir de chez soi après une heure fixée. Ma mère a profité de cette opportunité pour aller faire les courses au supermarché le plus près, ce qui fait que nous sommes descendus la colline de Circunvalación del Sol immédiatement. Nous avons eu une grande surprise, tout le centre commercial était plein de soldats partout. Notre centre commercial était devenu une forteresse de GI Joe dans la vie réelle, elle était comme celle que je construissais avec mon frère pour l’attaque de Cobra. À l’extérieur du supermarché, les gens faisaient la queue énorme pour attendre leur tour pour rentrer, des ménagères aisées discutaient entre elles et avec les soldats, juste parce qu’elles avaient besoin de faire les commissions, aussi simple que celà!

Quand notre tour est arrive pour rentrer dans le supermarché qui avait l’air à une forteresse, les couloirs et les etageres étaient presque vide. Les ménagères étaient rentrées avec tout et leurs discussions et pratiquement pour se disputer pour le pain,  le sucre, le lait, en d’autres mots pour la nourriture de base pour l’approvisionnement du foyer. J’étais en train d’aider ma maman, je surveillait le chariot, au milieu de toutes ces vives discussions pendant qu’elle essayait de rassembler des choses qui seraient utiles, comme des articles non périssables. Elle s’est éloignée et ce fut question de quelques petites secondes quand elle essayait d’atteindre des aliments sur une autre étrangère quand ces ménagères se sont retournées avec un regard dépréda-teur. J’étais seul, je surveillais le chariot avec la nourriture, hélàs! J’étais trop jeune pour me laisser intimider. Je savais que la seule chose que je pouvais faire, était de crier de toutes mes forces, mais ce fut inutile, personne s’est rendue compte tellement il y avait du chahut dans cet endroit. Elles se sont laissées venir contre moi et ont presque tout pris. Quand ma mère est revenue, elle s’est rendue compte que ces femmes avaient saccagé beaucoup de choses, elle m’a regardé et n’a rien dit. J’étais toujours sous le choc de ce qui était arrivé, je ne savais pas que dire. Elle ne s’est pas fâchée, elle a facilement deviné pourquoi le chariot était de nouveau presque vide.

Mon premier jour, de retour à l’école était grandiose. J’ai remarqué de nombreuses patrouilles militaries et des postes d’inspection partout dans la vielle. Le matin la circulation était devenue plus lente. Ce n’était pas grave, je ne pouvais plus attendre pour retrouver mes amis du lycée après cette grande pause. J’avais vraiment envie de revoir mes bons amis, de recommencer nos activités, notre camaraderie m’avait fait faute et même mes cours et mes instituteurs. C’était formidable être revenu dans mon monde de l’école élémentaire puisque c’était l’une des choses qui n’avait pas changé dans ma vie. Le monde à l’extérieur pouvait être en train de dégringoler, hélas! Le Colegio Francia était toujours là! J’ai appris par mon groupe de camarades de l’école élémentaire, qu’on avait tué un de nos compagnons de l’école au temps des meutes, un enfant qui avait le même âge que mon frère Brian. Maximum douze ans. La réalité était seulement une, il n’était plus parmi nous, selon l’histoire on l’a tué lorsqu’il était debout devant la fenêtre de son appartement lors des troubles.

Les petites boîtes sont les fameux «ranchitos» à Petare, Caracas, Venezuela
Quelques mois plus tard, presque à la fin de l’année obligatoire d’activités scolaires, mes parents nous ont convoqués pour que  les «Fantastiques Quatre» puissent parler. Cette fois-ci, ils nous ont annoncés, que nous devions déménager une fois de plus pour aller à Santiago du Chili. Mon frère et moi, avions réussi à faire un grand nombre d’amis pendant ces trois dernières années et nous étions tristes de les quitter. J’ai réfléchi pendant quelques minutes pour me rendre de ce que en réalité voulait dire pour moi le Venezuela comme pays ainsi que son people. C’était un peu comme ce que l’on appelle à un certain âge, la première école de ma vie. Tout au long de mon séjour dans ce pays, j’ai pu déterminé qu’il existait un monde d’heu-  reux et un autre de malheureux, je me suis alors rendu compte que ma famille faisait partie des “heureux. J’ai regardé avec du respect ces gens et leurs familles qui faisait partie du côté oppose. Ce n’était pas un choix vivre de cette façon. Je mes suis également rendu compte, de tout ce que mes parents étaient en train de faire pour leurs deux enfants et de la grande chance que nous avions d’être les Fantastiques Quatre. Le Venezuela allait me manquer, puisque les circonstances m’avaient rapporté un grand apprentisage et en même temps je restais dans l’attente de notre nouveau défi.

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